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culture et histoire - Page 1421

  • 25 février : Conférence de Chantal Delsol sur le populisme

    9782268076430_1_220251Le SIEL a le grand honneur de recevoir Chantal Delsol, le mercredi 25 février à 19 heures 45 à Paris (au 70, boulevard Saint-Germain - 75005). A l‘occasion de la parution de son dernier ouvrage «Populisme. Les demeurés de l'histoire », elle abordera la question centrale du populisme, lors d’une conférence qui sera suivie d’un débat.

    Membre de l'Institut, Chantal Delsol est philosophe et historienne des idées. Disciple de Julien Freund puis de Pierre Boutang, ne faisant nullement mystère de sa foi catholique, elle se présente volontiers comme une « libérale-conservatrice ». Chantal Delsol fonde l’Institut de recherche Hannah Arendt en 1993 et devient membre de l'Académie des Sciences morales et politiques en 2007 ; elle est aussi éditorialiste au Figaro et directeur de collection aux éditions de La Table Ronde.

    Son dernier livre «Populisme. Les demeurés de l'histoire» vient de paraître aux éditions du Rocher. Le «populisme» évoque un courant d'opinion fondé sur l'enracinement (la patrie, la famille…) qui juge que l'émancipation (la mondialisation, l’ouverture…) est allée trop loin. Si le «populisme» est d'abord perçu comme une injure, c'est que ce courant d'opinion est aujourd'hui frappé d'ostracisme. Dans son brillant essai, l’auteur nous montre sur quoi repose cet ostracisme, ses fondements et ses arguments et nous expose aussi les liens entre le peuple et l'enracinement, entre les élites et l'émancipation.

    Michel Janva

  • Jean-Marie Le Pen sur l'islamo-fascisme : "La France a inventé le gouvernement terroriste"

  • Un jour, un texte ! Les Français dans la guerre, Par-delà les combats par le Général CHAMBE (20)

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots.

    Notre premier ministre a déclaré que la France est en guerre. Mais l'ennemi est chez nous, au sein même de la population française. Il ne s'agit plus d'envoyer des professionnels, formés et aguerris combattre loin de nos terres, mais de se battre contre un ennemi sournois et impitoyable, qui use pour ses attaques de toutes nos libertés et des droits des citoyens français. Avant de faire une telle déclaration, encore eût-il fallu cultiver au sein du peuple français les valeurs qui font la force morale des nations. Cette nouvelle rubrique sur la guerre a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, elle est un peu modifiée pour montrer :les Français dans la guerre, Par-delà les combats par le Général CHAMBE (20)

    « Il est un officier allemand dont le nom doit être particulièrement cité : le colonel Böhmler, pour son attitude à l'égard du Maréchal Juin.

    Rudolf Böhmler, alors commandant en 1944, était le chef du 1er bataillon du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes de la célèbre division Heidrich. Il avait été l'un de nos redoutables adversaires à Cassino. Établi avec son unité sur les pentes abruptes du mont Cassin, il en avait interdit l'accès durant tout l'hiver aux Anglo-saxons, leur infligeant de lourdes pertes. Ses hommes avaient été eux-mêmes décimés au cours des six tentatives vaines des divisions d'Alexander et de Mark Clark, mais ils avaient maintenu chaque fois leurs positions.

    Böhmler avait été finalement obligé d'abandonner le terrain et de se replier par les crêtes dominant la rive gauche du Liri, non qu'il ait plié au cours d'un assaut, mais parce que, à sa droite, de l'autre côté de la vallée, les Français venaient d'enfoncer la Gustav Linie et de s'emparer du mont Majo. Le mont Cassin, tourné, avait été perdu.

    Aussi, le commandant Böhmler avait-il admiré la manœuvre du général Juin, admiration partagé par l'état-major allemand. Plus tard, après la guerre, il avait voulu connaître le grand chef français. Il l'avait rencontré à Rome, au milieu d'anciens combattants du Corps Expéditionnaire Français (CEF), au cours d'un pèlerinage sur les champs de bataille. Les deux hommes s'étaient appréciés. Ils s'étaient rendus ensemble sur les lieux des combats, à Cassino, au mont Cassin et sur les rives du Garigliano. Ils avaient mutuellement exposé les mesures qu'ils avaient alors prises et la manière dont ils avaient, l'un et l'autre, conduit le combat. Anciens combattants allemands et anciens combattants français, mêlés, avaient escaladé les sommets du Garigliano, naguère si âprement disputés. Le soir venu, ils avaient allumé de grands feux sur les crêtes dominant la vallée et chanté tour à tour des chants et des hymnes de leurs pays. Le pèlerinage s'était terminé par des visites aux cimetières militaires français de Venafro, allemands, anglais, américains et polonais, dans le plus grand recueillement, le maréchal Juin au premier rang.

    Le commandant, devenu colonel, Böhmler devait rester profondément marqué par cette rencontre et par ces visites. Le maréchal Juin lui avait manifesté de l'estime et de l'amitié. Cette amitié s'était affirmée à plusieurs reprises, au cours des voyages de Böhmler à Paris. Et Böhmler était venu aussi l'ami des anciens du Corps Expéditionnaire Français d'Italie.

    Ouvrant ici une parenthèse par anticipation, nous disons que le colonel Böhmler, venu spécialement de Munich, pour assister, le 1er février 1967, aux obsèques nationales du maréchal Juin, devait, au milieu du CEF, et au coude à coude avec eux, suivre à pied le catafalque depuis Notre-Dame jusqu'aux Invalides.

    Telles étaient l'estime et l'admiration que savait inspirer le maréchal Juin à ses anciens adversaires et s'en faire des amis (1). »

    Général Chambe

    Extrait de : « Le Maréchal Juin, duc de Garigliano ». Plon – 1983.

    (1) Les Anciens parachutistes et les Anciens combattants allemands du Front d'Italie ont effectué, par l'intermédiaire de leur président, le colonel Böhmler, une démarche auprès de la maréchale Juin pour leur permettre de rendre un dernier hommage au vainqueur de la Campagne d'Italie, en déposant une gerbe de fleurs sur sa tombe dans le caveau des gouverneurs à l'Hôtel des Invalides.

    Cette émouvante cérémonie s'est déroulée le 19 avril 1967, en présence de la maréchale Juin et de sa belle fille, du commandant Pierre Juin, des généraux Pédron, Bonhoure, Favreau, du commandant Dewasnes et d'un groupe d'officiers allemands conduit par le colonel Bucksch, attaché militaire auprès de l'Ambassade de l'Allemagne fédérale, porteur d'une gerbe sur laquelle figurait l'inscription suivante dans les deux langues : « Au maréchal Juin, Chef prestigieux et chevaleresque qui fut leur adversaire en Italie, les Anciens Combattants Allemands de Cassino. »

    Ce suprême hommage a été particulièrement sensible à tous les Anciens du Corps Expéditionnaire Français en Italie. Ils ont adressé leurs vifs remerciements aux Anciens combattants allemands et au colonel Böhmler, devenus leurs amis les plus fidèles depuis les inoubliables journées de la rencontre internationale des Anciens combattants de Monte Cassino, en mai 1960, présidée par le maréchal Juin et placé sous le signe de la véritable réconciliation franco-allemande.

    Lois Spalwer

  • Quand les barbouzes gaullistes sous-traitaient aux franco-vietnamiens

    Dominique Ponchardier va prendre la tête du groupe parallèle d’action anti-OAS. Auteur de romans d’espionnage à succès, c’est lui qui a popularisé le mot « barbouze »... dans son sens initial d’agent secret. Toujours aussi imaginatif, l’ancien numéro un du service d’ordre du RPF baptise le nouveau-né « Talion ». Romantisme encore : ses membres prêteront serment de fidélité sur son vieux Colt du temps de la Résistance ! Mais il faut tenir compte des réalités matérielles : le Talion est entretenu par les fonds secrets de la Délégation générale du gouvernement en Algérie. 
         L’architecte au sommet, mais en toute discrétion, de l’opération n’est en effet autre qu’Alexandre Sanguinetti, le « Monsieur anti-OAS » du ministère de l’Intérieur. En tout, le Talion va mobiliser trois cents hommes. Certains arborent un passé honorable, tels Hettore Lobianco, rescapé des Brigades internationales de la guerre d’Espagne puis résistant-déporté ; Marcel Hongrois, ex-para de la France libre ; ou Jacques Andréi, déporté lui aussi par les nazis. D’autres, un casier judiciaire plus ou moins vierge. Mais qu’importe le flacon... Un maître de l’aïkido, Jim Alcheik, recrute par exemple dans sa salle parisienne d’arts martiaux. Bien payés mais mal informés des risques courus, une vingtaine de ses élèves asiatiques prennent ainsi la route d’Alger où ils seront accueillis par Goulay et Bitterlin. Et aussi par les hommes de l’ennemi numéro deux, Degueldre... 
    Massacre à la mitrailleuse 
    Degueldre, le chef des commandos Delta, a en effet des antennes partout : à la Délégation générale ; dans la police ; à la DST qui l’instrumentalisera en deux occasions pour « liquider » deux agents secrets britanniques du MI6 impliqués dans l’aide au FLN, James Mason et Alfred Fox ; dans l’armée ; au SDECE. 
         L’arrivée des barbouzes ne le surprend donc pas. En revanche, elle l’irrite. Aussi décide-t-il de veiller personnellement à leur destinée, ce qui vaut condamnation à mort de sa part : « Je déclare la guerre ouverte contre les barbouzes. » Le 12 décembre, la voiture de Goulay et de Bitterlin est criblée de quarante balles. Grièvement blessé, le premier est acheminé immédiatement à Marseille, Charles Pasqua, militant gaulliste très impliqué dans la lutte anti-OAS (et futur ministre de l’Intérieur), le réceptionne à Marignane et le conduit à l’hôpital de la Timone – où le maire socialiste de la cité phocéenne, Gaston Defferre, le fera admettre et protéger par des hommes en arme, preuve que les « barbouzes gaullistes » peuvent, si les circonstances l’exigent, se colorer de rose. 
         Dans la nuit du 31 décembre 1961 au 1er janvier 1962, Degueldre monte une attaque de grand style avec tirs au lance-roquettes antichar, à la mitrailleuse et jets de grenades contre la villa de la rue Faidherbe, un des quartiers généraux algérois des barbouzes. La fusillade fait un blessé parmi les occupants, mais le lendemain, un des Vietnamiens experts en arts martiaux tue à main nue un de ses assaillants de la veille venu constater les dégâts. Le coup d’envoi d’une véritable psychose des « barbouzes viets »... 
         Le 29 janvier, du matériel d’imprimerie piégé par les hommes de Degueldre et/ou des officiers sympathisants OAS du SDECE réduit en cendres la deuxième villa barbouze, rue Fabre, tuant dix-neuf de ses vingt-six occupants. Réfugiés à l’hôpital Radjah, une somptueuse demeure mauresque, une vingtaine de rescapés repoussent une nouvelle attaque le 13 février : trois morts côté OAS. Le 18, des tireurs venus à bord de véhicules blindés militaires arrosent l’hôtel au bazooka et au fusil-mitrailleur, contraignant ses occupants à la fuite. Le lendemain, quatre barbouzes venues chercher à l’hôpital un de leurs camarades vietnamiens blessés tombent dans une embuscade : criblés de balles par les commandos Delta, les hommes de Bitterlin vont être brûlés par des habitants du quartier qui arrosent leur 403 d’essence... 
         Les barbouzes, de leur côté, ne sont pas restées inactives. Enlèvements de membres supposés de l’OAS (par exemple le technicien radio Alexandre Tisslenkoff, qui se plaindra d’avoir été torturé) ; échanges de renseignements avec le SM et la Mission C ; contre-attentats comme celui du Grand Rocher, un café-restaurant fréquenté par des activistes, qui fera une dizaine de blessés, ou contre les domiciles de trois chefs OAS d’Aïn-Taya ; tirs à vue pour dégager les villas et l’hôtel Radjah assiégés : leurs actions se multiplient. La plus atroce d’entre elles : l’enlèvement le 27 février 1962 puis l’assassinat de Camille Petitjean, ingénieur chez Berliet et adjoint au chef des renseignements opérationnels de l’OAS. Torturé sans pitié par des Vietnamiens – on lui aurait aspergé le visage de gouttelettes d’acide – le malheureux meurt sans avoir parlé. Ses restes seront découverts dans un terrain vague... 
         En mars, les barbouzes, décimées, doivent quitter l’Algérie. Le début d’une crise de conscience pour leur chef, Bitterlin, qui, amer, écrira : « A quelques exceptions près, tous ceux qui avait été des nôtres ou qui nous avaient approchés furent traînés dans la boue par leurs ennemis et reniés par leurs amis ». 
    Roger Faligot, Jean Guisnel, Histoire secrète de la Ve République

  • Les valeurs républicaines n'existent pas

    Excellente tribune de Denis Tillinac dans Valeurs Actuelles :

    "Depuis les attentats du mois dernier à Paris, l’invocation aux “valeurs républicaines” tourne au moulin à prières. Gauche et droite s’en gargarisent pour légitimer leur mise au rebut du FN, mais Marine Le Pen ne s’en réclame pas moins.

    Tous les éditos, tous les sermons politiques soulignent la nécessité de resserrer les rangs sur les “valeurs républicaines”, talisman pour nous prémunir du communautarisme, panacée pour forger l’armature morale de notre jeunesse. Or, n’en déplaise à la gent prédicatrice, les “valeurs républicaines”, ça n’existe pas. On confond indûment valeur et principe.

    L’honneur, la liberté, l’altruisme, le courage, la probité, la pudeur, l’équité, le respect de soi et d’autrui, la bonté, le discernement, la générosité sont des valeurs, et il serait opportun qu’on les inculquât à l’école. À la fois universelles et modulées par la culture de chaque peuple,elles ne sauraient être l’apanage d’un régime politique déterminé.

    Elles sont aussi enracinées dans les monarchies européennes que dans notre République. Les sujets de Sa Majesté la reine d’Angleterre jouissent de la même liberté que les citoyens français. Ceux des républiques d’Iran, du Soudan, du Pakistan ou de l’ancien empire soviétique en sont privés. Bref, le mot “république” ne recèle en soi aucune “valeur”, et en conséquence il n’a pas la moindre vertu morale.

    Les aléas de notre histoire ont abouti pour l’heure à un consensus sur la forme républicaine de nos institutions et personne n’en conteste la légitimité (...) Notre attachement à la Marseillaise ne doit pas occulter dans notre imaginaire collectif l’oeuvre patiente des Capétiens, des Valois et des Bourbons. Faute de quoi la promotion d’inexistantes “valeurs républicaines” se résumerait à une propagande sectaire visant à éradiquer nos racines (...)

    Ce qui manque à tous les étages de la société française, depuis l’école jusqu’aux “élites”, c’est bel et bien une architecture morale reposant sur un socle de valeurs. Des vraies. Les velléités pédagogiques que l’on voit poindre ici et là ne s’y réfèrent nullement, on n’y distingue en filigrane qu’un catéchisme “républicain” de gauche, autant dire une fiction maquillant un déni de mémoire à des fins bassement partisanes. Rien de probant n’en résultera.

    Dans une société aussi matérialiste, où tout incite la jeunesse à ne convoiter que des choses consommables, où les politiques nous parlent exclusivement de taux de croissance, où la vulgarité médiatique menace d’engendrer des fauves amoraux, amnésiques et avides, il serait urgent de renouer avec les valeurs cardinales. Elles ont toutes en commun une exigence d’élévation, comme c’était le cas dans toutes les civilisations quand les modèles du saint, du héros ou du sage équilibraient les pulsions inhérentes à la nature humaine. Aussi longtemps qu’on mettra la barre des aspirations à l’altitude zéro du mercantilisme, “républicain” ou autre, on lâchera dans une jungle sans foi ni loi des êtres intellectuellement, psychiquement, spirituellement invertébrés. Et on verra surgir de partout des candidats au djihad."

    Philippe Carhon http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html