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culture et histoire - Page 1482

  • Une nouvelle éthique vers un nouvel ordre mondial

    Traduction de cet article.

    Généralement nous prenons pour acquis le passage d’avions dans le ciel au-dessus de nos têtes ; mais quand on y pense bien, si un avion vole c’est parce qu’il est parti d’un endroit, parce qu’il a de l’essence, que quelqu’un le pilote par une route définie et vers une destination précise.

    Il arrive quelque chose de similaire lorsque nous faisons face à des titres de presse qui parlent de l’égalité entre les gorilles et les hommes, des droits de la nature, des aspects opportuns de l’euthanasie, du droit à l’avortement, de la tolérance vers toutes les manifestations culturelles et religieuses, du relativisme de la vérité, etc.

    Les congrès, conférences, programmes télé et publications qui promulguent des idées analogues sont à l’ordre du jour. De plus en plus nous trouvons des personnes qui soutiennent tout ceci sans en connaître les implications. Oui, nous voyons passer des avions mais nous ne nous arrêtons pas pour considérer d’où ils viennent et où ils vont.

    A la fin des grands conflits mondiaux du XXe siècle (guerres mondiales 1 et 2, guerre froide), le monde aspirait à un changement : passer de l’état de chaos et de haine, de mort et de guerre, à un état de fraternité, de vie et de paix.

    Dans ce contexte, les bénéfices économiques de la globalisation permirent à des groupes d’instaurer un nouvel ordre mondial servant leurs intérêts personnels, sous bonnes apparences de bénéfices pour l’humanité. Il fallait bien commencer par un point de départ, qui fut la construction d’une nouvelle éthique mondiale. Pour promulguer les normes et valeurs de la nouvelle idéologie, ils infiltrèrent des organismes internationaux et organisèrent des conférences à caractère planétaire où ils abordèrent des thèmes névralgiques pour capter l’attention de tous: l’éducation (Jomtien, 1990), l’enfance (New York, 1990), le milieu ambiant (Río de Janeiro, 1992), les droits de l’homme (Vienne, 1993), la population (Le Caire, 1994), le développement social(Copenhague, 1995), la femme (Beijing, 1995), le logement (Istanbul, 1996) y la sécurité alimentaire (Rome, 1996).

    Ces conférences n’ont certes pas changé les esprits en une seule fois, mais elles semèrent la semence nécessaire pour faire surgir d’adeptes crédules et de nouvelles organisations luttant pour l’implantation de la nouvelle idéologie.

    Ils savaient d’où ils partaient (imposer une nouvelle éthique mondiale) et où ils voulaient en venir (à un nouvel ordre mondial), mais le moyen, les conférences etc., leur parut insuffisant. Ils se basèrent sur la Carte de la Terre, abordant trois points névralgiques : nouveaux droits humains, développement durable et conservation du milieu ambiant. Ils parvinrent à semer une confusion générale et une acceptation passive de la plus grande partie des gens : où est le mal à promouvoir de nouveaux droits pour l’homme? Cela pourrait même nous favoriser… Quel inconvénient y a-t-il à respecter les autres cultures et religions ? Les rejeter et leur imposer notre vérité seraient de l’intolérance. Quel problème peut-on trouver à la protection de la nature, à la comparaison de nos droits et de ceux des singes ? En définitive, pensent certains, même si tout cela était mal, si cela n’affecte pas ma vie, ça m’est égal.

    Utilisant un langage ambigu et substituant des termes à d’autres éclata la confusion. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme approuvée en 1948 partait d’une base naturelle : la liberté de l’homme et sa dignité inaliénable. Cette déclaration n’était pas le fruit d’un consensus mais d’une reconnaissance (les droits naturels ne se créent pas, ils se reconnaissent). Mais lorsqu’on parle de « nouveaux droits », en réalité on voit apparaître des concessions sans fondements, dissimulées derrière des présupposés subjectifs et des opportunités arbitraires. Parmi ces « nouveaux droits » on trouve par exemple les droits à la reproduction, qui sont la porte ouverte au crime de l’avortement.

    Mais pourtant ne disaient-ils pas que tous les hommes sont égaux ? Ne cherchions-nous pas à vivre dans un monde de paix où le plus faible est protégé ? Le petit être humain, diminué et sans défense dans le sein de sa mère, n’a-t-il pas les mêmes droits humains que les autres ? Y a-t-il un droit à tuer ?

    Quant à la culture, elle présente indéniablement des valeurs portant une semence de vérité (l’amitié, l’honnêteté, le respect de l’autorité, la constance, etc). Néanmoins rien ne dit que toutes les manifestations soient dignes de la culture mise en avant, et que tout dans la culture doit être toléré. Seriez-vous disposé à ce que l’on mange votre mère, vu que dans la culture des cannibales c’est vu comme un acte bon ? Permettriez-vous qu’ils lapident votre fille si elle avait des relations hors mariage, juste parce que c’est une manifestation de culture islamique ? Laisseriez-vous exploser votre épouse seulement parce que dans la culture « X », le fait de s’immoler est la preuve suprême de la foi ? Est-il bien de tuer les petites filles seulement parce que dans telle culture le patriarcat prépondérant ne permet qu’un nombre limité d’enfants ? Les cultures ne sont pas égales. Certaines sont plus abouties et d’autres sont en développement; certaines sont riches et d’autres sont invitées à s’enrichir. Proposer la vérité à ceux qui ne la connaissent pas en plénitude n’a rien d’écrasant, au contraire, c’est un acte de solidarité et d’intérêt pour l’homme.

    Et la défense de la nature ? N’est-elle pas bonne en soi ? Assurément, nous devons respecter l’intégrité de la création car la maîtrise de l’homme sur les êtres inanimés et êtres vivants n’est pas absolue ; elle est régulée par le souci de la qualité de vie que l’on laisse au prochain, y compris les générations à venir. Cependant, les animaux, les plantes et les êtres inanimés sont naturellement destinés au bien commun de l’humanité passée, présente et future, et de ce fait il est légitime de s’en servir pour l’alimentation et la confection de vêtements.

    On peut aimer les animaux mais on ne peut pas détourner en leur faveur l’affection uniquement réservée aux êtres humains. Faire souffrir inutilement les animaux et gâcher leurs vies sans nécessité est contraire à la dignité humaine. Mais il est tout aussi indigne de verser en leur faveur des sommes faramineuses qui devraient bien plus remédier à la misère humaine. Il est permis de les domestiquer afin qu’ils aident l’homme dans son travail et dans ses loisirs. Les expériences médicales et scientifiques pratiquées sur eux sont moralement acceptables si elles se maintiennent dans les limites du raisonnable et contribuent à guérir et sauver des vies humaines. L’usage des ressources minérales, végétales et animales de l’univers ne peut pas être séparé du respect dû aux exigences morales.

    Quand dans le contexte du nouvel ordre mondial, on parle de respect à la nature, il s’agit de quelque chose de très différent de ce que nous avons exposé dans le paragraphe du dessus. Avec la Carte de la Terre ils prétendent éliminer toute différence et valeur ontologique entre la personne humaine et la vie animale, végétale et minérale. De cette manière l’existence d’un être humain vaudrait autant que celle de n’importe quelle bête ; en rendant « égaux » plantes et hommes, on pourrait bien exproprier les indigènes de leurs maisons au nom de la conservation de tel spécimen végétal.

    Dans le fond, il s’agit de préserver le monde pour que seulement certaines personnes puissent l’exploiter à loisir ; ce n’est pas un développement durable mais le soutien durable des développés et des arrogants : réellement, un être rationnel, capable d’exprimer des faits, des sentiments et des émotions, a autant de valeur qu’un animal ou une plante sans intelligence ? est-il juste de laisser des millions d’êtres humains mourir de faim chaque année, et de prodiguer biens et attentions à des animaux que l’on pourrait soigner correctement avec moins de ressources et selon leur statut animal ? Evoquons la réalité que tandis que beaucoup défendent becs et ongles la préservation des orang-outans et ours pandas, peu se préoccupent d’alléger les misères de ceux qui meurent de faim. Il ne s’agit pas non plus d’aider les uns et de laisser tomber les autres, non, mais de hiérarchiser en priorités l’aide que l’on donne et s’occuper des deux.

    Nous pourrions nous étaler davantage, mais tout ceci nous permet déjà de nous former un aperçu des conséquences négatives déjà constatées (sachant que ce nouvel ordre n’est pas encore établi). Ces conséquences sont spécialement visibles dans des domaines importants pour la moralité des personnes et des sociétés comme l’éducation et la santé.

    Concrètement ? des changements dans les contenus des programmes éducatifs, dans les livres de programmes (endoctrinant en faveur des nouvelles structures « familiales », parlant de genre ou rôle à la place de personnes sexuées, fomentant la promiscuité) ; des nouvelles méthodes dans les prises de décisions politiques aux parlements et chambres de députés et sénateurs, où la vérité n’importe plus, sinon ce que vote la majorité ; de nouvelles échelles de valeur où chacun est la mesure de ce qui est bien pour soi (relativisme moral), des programmes de santé promouvant l’euthanasie, l’avortement et l’usage de contraceptifs (qui sont même prescrits), campagnes de stérilisation sans connaissance et consentement des personnes ; inversions linguistiques (pro géniteurs au lieu de père, de « la Vérité » à ma vérité, du mariage à couples..) etc.

    Face à tout cela, que devons-nous faire ? La clé est l’éducation et la participation active à la prise de décisions. Il n’y a pas de place ici pour l’indifférence, parce que d’une manière ou d’une autre l’homme est lésé. Nous devons savoir qui nous élisons au gouvernement, connaître son programme, son idéologie, ce qu’il défendra et promouvra ; étudier sa trajectoire, son réseau relationnel, ses motivations pour servir et si servir est réellement son intention.

    Il faut bien choisir les écoles parce que ce qui est enseigné aujourd’hui sera ce que nos enfants vivront demain. Il faut savoir parler aux enfants et nous former pour le faire avec recul et compétence. Leur donner de connaître la vérité, un point de référence qui oriente le reste. Les aider à discerner entre le bien et le mal, à être critique sur l’information reçue et l’être avant tout nous-mêmes.

    Grandir dans l’appréciation des valeurs traditionnelles que nous avons héritées de nos ancêtres et être ouvert au dialogue avec nos aînés. Apprendre, en définitive, que tout avion en vol est parti d’un endroit, suit une direction et se dirige vers sa destinée… sans le perdre de vue ni nous accoutumer à en voir passer.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/10/une-nouvelle-%C3%A9thique-vers-un-nouvel-ordre-mondial.html

  • Les Palestiniens étaient poussés à sortir de chez eux, ce qui permettait de les abattre avant même de leur laisser une chance de se rendre

    Au-delà de cette manœuvre [traverser les murs], la casbah de Naplouse a été le laboratoire d'une expérience radicale à bien des égards. Plusieurs officiers avaient déploré que l'invasion éclair et l'occupation de zones urbaines palestiniennes comme Balata aient permis aux combattants palestiniens de disparaître pour refaire surface juste après le retrait des forces israéliennes. Lors d'une réunion tenue fin mars 2002 Q.G. du commandement central des FDI pour préparer l'opération Rempart, Kochavi avait insisté sur la nécessité d'axer l'opération sur l'élimination physique des membres des factions armées palestiniennes, plutôt que de les laisser disparaître ou même se rendre. Kochavi n'avait pas simplement l'intention de prendre et de tenir la casbah, mais d'y entrer, de tuer autant de résistants que possible, puis de se retirer. La procédure prévue à cet effet était surnommée la "veuve de paille" : un groupe de soldats prenait position dans une maison, tandis qu'un autre lançait une opération dans une partie de la ville visible et contrôlée depuis cette maison. Les Palestiniens étaient poussés à sortir de chez eux, ce qui permettait de les abattre avant même de leur laisser une chance de se rendre. Ce type d'opération militaire, dont l'unique objectif était de tuer, répondait également à des directives claires, fixées au niveau politique. En mai 2001, deux mois à peine après son arrivée à la tête du gouvernement, Sharon convoqua en urgence dans sa ferme privée le chef d'état-major Shaul Mofaz, le chef de la sécurité intérieure Avi Dichter et leurs adjoints. Le Premier ministre fut on ne peut plus explicite : "Les Palestiniens [...] doivent payer le prix fort... Tous les matins en se réveillant, ils doivent découvrir que dix ou douze des leurs ont été tués, sans savoir ce qui s'est passé... A vous d'être créatifs, efficaces, ingénieux."

    Eyal Weizman, A travers les murs. L'architecture de la nouvelle guerre urbaine

    http://www.oragesdacier.info/

  • STONEHENGE A ÉTÉ CONSTRUIT SUR L'AXE DES SOLSTICES

    D'après les archéologues, l'ancien peuple qui a construit Stonehenge a choisi le site dans le Wiltshire moderne en raison de sa signification solaire.

    Dans ce qui est décrit comme une "pièce manquante du puzzle" dans la compréhension du plus grand site préhistorique d'Angleterre, les fouilles confirment la théorie selon laquelle l'ancienne voie processionnelle a été construite le long d'un relief glaciaire qui était naturellement sur l'axe du solstice, selon le professeur Mike Parker Pearson, un des principaux experts sur Stonehenge: «Le but original du monument reste encore auréolé de mystère, mais c'est un indice très important». 
    La voie, connue sous le nom d'Avenue, fait 2.4km de long depuis le monument. Après la fermeture de la route A344, les archéologues ont pu y faire des fouilles pour la première fois. Le Professeur Parker Pearson a identifié des fissures d'origines naturelles qui se trouvaient entre les bords situés le long de la voie.
    Le parcours s'étend sur 2.4km de l'entrée nord-est des menhirs à l'Ouest d'Amesbury. Il a été comparé à l'avenue londonienne The Mall menant à Buckingham Palace.
    Après la fermeture de la route A344, qui traversait de la voie, les archéologues ont pu y faire des fouilles pour la première fois. Les fouilles ont été menées par le Wessex Archaeology pour l'English Heritage.
    Juste en dessous de la surface de la route actuelle, ils ont mis au jour des fossés creusés par les bâtisseurs préhistoriques.
    Le Professeur Parker Pearson a identifié des fissures d'origine naturelle qui se trouvaient entre les talus qui longent le tracé de l'Avenue.
    Ces talus ont été créés par l'eau de fonte glaciaire et pointent naturellement, dans un sens, directement sur le coucher du soleil en plein hiver, et dans l'autre sens,  sur le lever du soleil au milieu de l'été.
    Le Professeur Parker Pearson est enthousiasmé par cet indice, qu'il décrit comme «extrêmement important»: «cela nous en dit beaucoup sur les raisons pour lesquelles Stonehenge est situé où il est et pourquoi ils étaient si intéressés par les solstices. Cela n'a pas à voir avec l'adoration du soleil, une sorte de calendrier ou d'observatoire astronomique. Ce relief naturel se trouve être sur l'axe du solstice, ce qui relie le ciel et la terre en un tout».
  • "Le vice obscur de l'Occident" par Massimo Fini - Entretien exclusif avec "Le Retour aux Sources"

    Célèbre journaliste italien depuis plus de 30 ans,  Massimo Fini est l'auteur de 17 livres dont la ligne directrice s’inscrit dans une critique radicale du modernisme. Il y montre les limites du modèle de développement occidental, dénonce ses paradoxes et déconstruit ses mythes fondateurs. Les éditions "Le retour aux sources" ont traduit et publié deux ouvrages en un : Le vice obscur de l'Occident et la démocratie et ses sujets.

    Les équipes des Non-alignés et de Scriptoblog ont rencontré Massimo Fini pour un entretien exclusif : (Traduction et montage : Agence Info Libre)


    "Vice obscur de l'Occident et la démocratie et...par agenceinfolibre

    http://www.scriptoblog.com/index.php/component/content/article/90-videos/1549-le-vice-obscur-de-l-occident-par-massimo-fini-entretien-exclusif-avec-le-retour-aux-sources

  • La France peut gagner la bataille contre ses «saboteurs»

    Ex: http://zejournal.mobi

     Eric Le Boucher publie en cette rentrée Les saboteurs, Quand les politiques bloquent une France qui veut avancer (Plon). En voici quelques extraits.

    Il existe un génie français. Non qu’il n’y ait d’autres peuples admirables sur la Terre, mais le nôtre a, bien chevillés ensemble, une intuition de l’universel et un sens terrien, une tête et des pieds. Les Français ressentent l’injustice et ils savent cultiver leur jardin. Au XXIe siècle, ce sont là deux avantages inouïs. Son éthique collective et son autonomie individuelle mettent la France en concordance avec le siècle qui vient. Contrairement à ce qu’ils pensent et à ce que l’on ne cesse de leur répéter, les Français ont un bel avenir, ils sont doués pour l’époque. Inventifs, débrouillards et autonomes, ils peuvent individuellement trouver leur place; exigeants, ils peuvent ensemble redevenir un modèle de société équilibrée.

    Encore faut-il le leur dire et les y conduire.

    Il existe aussi un mauvais génie français: la politique. L’histoire a forgé un pays où tout procède de la politique, tout en dépend, tout y revient. La société civile y est asservie. Et malheureux Français! Leur classe politique est dans un état de décomposition avancée. Au bout de trente ans d’aveuglement, de manque de courage et d’inaction, les responsables ont mis la France dans une impasse totale: économique, sociale, institutionnelle, culturelle et désormais psychologique.

    [Il est temps] d’inverser le regard sur la France et sur le monde. Le moment est le bon. Bon parce que les Français ont envie de retrouver des motifs d’espoir. Bon parce que la crise financière débouche sur une nouvelle phase de la mondialisation qui devrait –en tout cas, qui pourrait– être beaucoup plus favorable. La France a souffert dans ses gènes depuis trente ans, mais elle arrive devant un horizon nouveau où, pour peu qu’elle reprenne goût à l’avenir, il lui sera permis d’épouser son temps.

    Les périls sont immenses, il faut les mesurer avec lucidité. Les technologies d’abord forcent à une mise en mouvement permanente. Il ne s’agit plus de faire une «réforme», de passer de A à B, mais d’en faire tout le temps, de les engager, de les amender, de les modifier sans plus de cesse, de réformer les réformes. Le monde a «dérivé» mais au sens des mathématiques qui «dérivent» les fonctions, qui transforment la position en vitesse, la vitesse en accélération. Rien ne sera plus jamais «stable», comme après guerre. La planète restera en course, toujours mouvante, toujours fragile. Economiquement, nous passons d’un univers «keynésien», autour de l’équilibre, à un univers «schumpétérien» de destructions et créations permanentes à la façon décrite par l’économiste Joseph Schumpeter. Il faut se mettre en mouvement pour des adaptations continues, les plus rapides gagneront tout.

    [Il faut entrer] dans l’âme de la France afin d’y découvrir que le mal-être peut être surmonté dès lors que les responsables politiques cesseront de nous enfermer dans le passé. Dans le monde et ses périls, où tout change, tout peut changer. Au sein de cette nouvelle mondialisation, la France peut retrouver un rôle humaniste qui lui ressemble, une ambition qui la vivifie et une thérapie à sa névrose. Elle devra en passer par une première étape, l’Europe, l’échelle à laquelle le nouveau modèle fera la démonstration de l’exemplarité de ses «valeurs».

    [...]

    Depuis trente ans, gauche et droite ont saboté la France en reculant devant les adaptations et les réformes. Ils ont maintenu le «modèle français» à coups d’impôts et de déficit. François Mitterrand s’est fait réélire en 1988 sur un programme «ni-ni», ni privatisation ni nationalisation, autrement dit, ni libéralisme ni socialisme, la France depuis n’a plus avancé. Son successeur Jacques Chirac, après l’échec des tentatives d’Alain Juppé de réformer les régimes spéciaux de retraite en 1995, n’a plus jamais voulu toucher à rien. Surtout à rien! Un de ses ministres de la Justice qui proposait une nouvelle organisation m’a raconté les coups de fil du Président:

    «Tu me fais ch... avec tes réformes. Arrête tout de suite! Et viens boire une bière.»

    Nicolas Sarkozy a promis la rupture avec cet immobiliste «ni-ni» français, mais l’indétermination était au fond de lui. Entre étatisme et libéralisme, il allait de l’un à l’autre. De la sorte impréparé, courageux mais versatile, il n’a pas su faire. La crise, certes, ne l’a pas aidé. François Hollande, encore plus impréparé, est contraint par les événements à engager une politique d’économies budgétaires et une politique de l'offfre  favorable aux entreprises, qui est à l’opposé du «socialisme de la relance par la demande» tel que l’envisage une majorité de ses amis. Il doit composer dans un nouveau ni-ni.

     [...]

    La politique française n’est plus que la gestion des échéances électorales doublée d’une furieuse guerre des ego. Qu’importe l’impréparation, qu’importe les mille rapports sur le déclin français et les solutions proposées, qu’importe les voyages à l’étranger pour apprendre et comparer, la classe politique française a une autre stratégie beaucoup plus payante : attendre que le parti au pouvoir, lui aussi impréparé et médiocre, tombe. L’alternance est une bénédiction: on arrive au pouvoir en faisant des promesses de père Noël, on rate, l’élection vous balaie, mais on retrouve un siège dans l’opposition, on rentre au chaud dans sa région et on attend tranquillement l’échec inévitable des successeurs. Tournez manège! [...] Dans un pays d’essence aussi politique, la perte de crédit de la classe dirigeante est inédite et alarmante. Quand, d’un côté, les Français attendent tout de l’Etat et que, de l’autre, ils en regardent les responsables avec dégoût, la France est en grand danger.

    [...]

    «Il y a quarante ans, tous les Français ?pouvaient citer les noms de dix hommes d’Etat, de droite ou de gauche. Ce n’est plus le cas aujourd’hui», commente Valéry Giscard d’Estaing pour qui «la classe politique s’est recroquevillée». La compétence en telle ou telle matière ministérielle n’importe pas, comptent seulement la carrière faite au sein du parti et le poids acquis dans les «courants» et les écuries internes.

    Les cabinets ministériels de l’actuel gouvernement sont une caricature de la dérive. Ils sont remplis de jeunes issus d’associations étudiantes devenus attachés parlementaires ou permanents du PS. Hier, la France était dirigée par les énarques, aujourd’hui par ceux qui ont raté l’ENA. La vie politique s’inspire au pire de la vie syndicale: ceux qui n’arrivent pas à percer dans l’Administration par leur talent prennent leur carte du PS pour, l’alternance venue, accéder aux cabinets ministériels ou à la députation et commander enfin. Un «tour extérieur» d’une épouvantable espèce.

    «Les médias ne sont pas étrangers à la pire forme que prend la politique, analyse Jürgen Habermas. D’un côté, les dirigeants politiques ne résistent guère à la douce contrainte de médias les invitant à se mettre eux-mêmes en scène, fût-ce sans la moindre originalité. De l’autre, les programmateurs des médias sont eux-mêmes pris au piège de cet emballement qu’ils suscitent et qui s’empare de la moindre occasion.»

    Médias et politiques ont en commun l’intérêt de la superficialité, ils ont partie liée dans la course à l’immédiateté. Cette intime promiscuité explique pourquoi les deux sont associés dans l’opprobre et le discrédit, les uns enfonçant les autres et vice versa.

    Que la classe politique française soit, comme toutes les autres dans tous les pays, dépassée par les problèmes globaux et que l’éclatement des solidarités d’hier lui pose de redoutables problèmes de décision sont une réalité. La difficulté du «métier» est devenue grande. Mais au moins les autres essaient, tentent courageusement des réformes. En France, le fatalisme domine. Les politiques constatent leur impuissance et ils se réfugient derrière les électeurs pour partager leur peur de l’avenir. Ils ne savent que proposer un retour en arrière, une France «protégée», «démondialisée». Toujours ce goût pour les lignes Maginot.

    On arrive ici au cœur de l’accusation de «sabotage». La classe politique française s’est intellectuellement renfermée, elle ignore le monde des idées. [...] Des centaines de rapports décrivent le monde et disent sérieusement quoi faire. Jean Pisani-Ferry a remis en juin 2014 un très réfléchi rapport: «Quelle France dans dix ans?» au président de la République. Comme les précédents, Michel Camdessus (2004), Michel Pébereau (2006) ou Jacques Attali (2008), il sera sans suite ou presque, des réformes au tiers de ce qu’il faudrait. Mais le commanditaire ne tarit pas d’éloges, lance des «chantiers d’approfondissement», d’autres études, d’autres rapports... L’organisme que préside Pisani-Ferry s’appelle «France Stratégie», il se veut un nouveau Commissariat au Plan supprimé dans les années 1980. France Stratégie nommée par antithèse, la France n’a plus de stratégie. La politique gère au pied levé, avec pour seule boussole l’élection qui vient.

    Il existe encore en France des intellectuels qui essaient de penser. Quelques think tanks, dotés de maigres moyens, font de sérieuses propositions. Les sciences sociales accouchent d’un nombre impressionnant de livres. Economistes, sociologues, historiens travaillent avec une ouverture internationale et produisent des analyses nouvelles et riches, en traitant par analyses statistiques le nombre immense de données sociales désormais disponibles. Les meilleurs obtiennent une réputation à l’étranger, comme le prouvent le succès aux Etats-Unis des thèses de Thomas Piketty sur les inégalités ou l’écoute qu’obtient Esther Duflo sur la pauvreté auprès de Barack Obama, mais aussi partout sur la planète, sauf en France.

    [...]

    Il est temps de se «retourner» et de se porter en avant. L’âme française n’est pas si contraire au monde, l’avenir n’est pas si horrible. La France n’est pas condamnée au renoncement à elle-même, elle peut tout à l’inverse se rétablir sur ses principes et les porter haut, en Europe et dans le monde. Elle peut être regardée non plus comme l’homme malade de l’Europe mais, à nouveau, le coq et le renard réunis, comme un modèle de créativité, d’équilibre et d’humanisme.

    Ce qu’il faut faire, concrètement, est connu depuis longtemps, écrit dans des dizaines d’excellents rapports, compilé dans les réussites étrangères. La voie est tracée. Elle est radicale, elle impose de changer nos façons d’approcher les problèmes, d’adopter un pragmatisme résolu, de remplacer un modèle stable pour un modèle mobile, de combattre la défiance et de rénover la solidarité, de mettre au pilon les montagnes de règlements, de lois fiscales et sociales pour libérer, en grand, les capacités des créateurs, des ingénieurs, des scientifiques, de refaire l’école, de réhabiliter le risque et l’argent du succès, de donner des «capabilités» à chacun, de ne plus assister mais rendre autonome.

    La condition est de trouver les dirigeants qui oseront «se tourner» vers l’avenir, ne plus promettre vainement de nous en «protéger» mais de nous y préparer. Il suffit des peureux qui ne se maintiennent qu’en encourageant nos peurs. Trouver les hommes et les femmes capables de chasser les chimères pour éclairer positivement le monde qui vient et redonner aux Français ce qui leur manque: une tranquille confiance et un ferme élan. Qu’ils aient –revenons au bon génie français– dans la tête une vision et des pieds solides.

    [...]

    L’autre condition concerne les citoyens eux-mêmes. Nos responsables sont ignorants du monde, médiocres dans leurs idées, lâches dans leurs comportements, mais les Français les élisent. Par excès d’espoir ou de désespoir? Par désintérêt pour le sort collectif? A l’heure du renard, d’une prise en main de la société civile par elle-même, à chacun de montrer son intelligence et sa débrouillardise d’une part, mais aussi, d’autre part, sa civilité et son implication. Aux Français d’être moins égoïstement renfermés sur eux-mêmes. On ne peut rétablir la solidarité nationale, européenne et mondiale sans donner de la générosité.

    - Source : Eric Le Boucher

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/10/02/la-france-peut-gagner-la-bataille-contre-ses-saboteurs-5459948.html

  • Les Européens se découvrent un troisième ancêtre

    Elle révèle qu’une troisième vague de migration, les Eurasiens du nord, s’est ajoutée aux deux précédentes. Et ce n’est pas tout : cette ethnie aurait également apporté sa contribution au patrimoine génétique des tribus qui ont traversé le détroit de Bering pour rejoindre le continent américain, voici 15000 ans, et dont les descendants sont aujourd’hui les Indiens d’Amérique.

    Source

    http://www.fdesouche.com/512097-les-europeens-se-decouvrent-un-troisieme-ancetre