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culture et histoire - Page 1484

  • Des droits contre l'homme

    On trouve dans les déclarations de 1789 et de 1948 des articles qui sont l'aboutissement d'une tradition de jurisprudence. Ce que nous condamnons, c'est la fausse conception de l'homme dans laquelle ces articles se trouvent insérés et qui a inspiré quelques autres articles réellement condamnables.

    L'exemple d'une déclaration des droits avait été donné dès 1778 par les auteurs de la Déclaration d'indépendance des États-Unis, mais au moins désignaient-ils Dieu comme l'auteur des droits inaliénables. Les Constituants français de 1789, eux, se sont contentés dans le préambule de placer leur déclaration « en présence et sous les auspices de l'Être suprême », ce qui ne les engageait à rien...

    Libres et égaux...

    L'article 1er est sot : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Maurras l'a fait remarquer : l'homme laissé libre, donc seul, en venant au monde n'aurait aucune chance de vivre. La naissance est un beau spectacle d'autorité nécessaire et d'inégalité protectrice. D'ailleurs, liberté et égalité sont un couple impossible : là où la liberté est illimitée, les forts écrasent les faibles ; là où l'égalité règne, il faut obliger tout le monde à passer sous la même toise...

    La déclaration de 1948 corrige très légèrement cette conception abstraite de l'individu. Elle remplace « hommes » par « êtres humains » (art. 1). Ils ont donc un être et ne sont plus de simples atomes, ils ont une « dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine » (préambule). Mais leurs « droits égaux et inaliénables » sont, dans l'énoncé, juxtaposés à cette dignité ; ils ne sont pas explicitement fondés en elle. Donc on est toujours dans l'individualisme comme en 1789.

    Le conflit institutionnalisé

    L'article 2 de 1789 est un brûlot : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. » C'est du pur Rousseau : chacun est sur terre pour y chercher sa satisfaction personnelle, il ne doit obéir qu'à lui-même, donc ne se lier à la société que dans la mesure où il y trouve son intérêt, selon les termes d'un "contrat social".

    Les droits dits « de l'homme et du citoyen » doivent être compris comme ceux du citoyen en tant qu'homme, non ceux de l'homme en tant que citoyen. Car "l'Homme", dans la nation, n'est plus héritier (débiteur), mais créancier (sujet de droits).

    Le rôle de l'État devient alors de conserver à tous cette possibilité pour chacun de ne vivre que pour et selon soi. Il sort ainsi de sa mission traditionnelle qui est de gérer le bien commun par-dessus les biens particuliers, et toute question politique ou sociale se trouve posée en termes de droits, donc dans un climat conflictuel. Résultat : des lobbies peuvent s'organiser pour paralyser l'État. Sans compter qu'une société où tout est droits voit se multiplier les déprimés, les aigris, les névrosés, ceux pour qui toute malchance est une injustice. Allons plus loin : comment une société fondée sur le droit de vivre chacun pour soi peut-elle faire comprendre aux immigrés que s'intégrer à une nation, cela se mérite ?

    Vient ensuite (toujours en 1789) la liste des « droits ». D'abord la liberté, posée sans complément, donc comme un absolu. C'est oublier que la liberté ne vaut que par l'usage que l'on en fait. De cet oubli découle la mise sur le même plan de « toutes les opinions ». (« Mêmes religieuses », précise l'article 10, comme si la religion n'était rien de plus qu'une opinion !... La Terreur n'était pas loin.)

    Suivent, entre autres droits, la liberté de parler et d'imprimer, puis la propriété, tous droits mieux garantis par le Décalogue (Tu ne mentiras pas, tu ne voleras pas...) que par une déclaration qui en est la caricature. Déclarer la propriété comme un droit absolu, et non par rapport au bien commun, donc sans responsabilités sociales, est source de graves conflits.

    La liberté selon la déclaration de 1948 est apparemment plus réaliste. Elle parle des droits de la famille (art. 16), du droit des parents de choisir le genre d'éducation pour leurs enfants (art. 26), mais ce même article dit que l'éducation doit former au respect des Droits de l'Homme, ce qui n'est pas une garantie contre une école étatique imposant son idéologie.

    Quant à la liberté de religion et de culte, fondée sur le droit individuel, elle est plus celle de « changer de religion » (art. 18) que celle de rester ferme dans sa foi envers et contre tout. Cet article peut aussi bien être invoqué pour réclamer la liberté du culte que pour obliger un peuple à renoncer à toute référence religieuse. On comprend pourquoi les États communistes n'ont jamais eu de difficulté à adopter les fameux Droits de l'Homme...

    Le lit d'Hitler

    Signalons en outre que la déclaration de 1948 énonce le « droit à la vie » (art. 3), juste avec le droit à la liberté et à la sûreté de la personne, mais là encore dans un contexte individualiste, ledit droit à la vie peut tout aussi bien servir à défendre l'enfant à naître qu'à ériger la vie elle-même en un droit dont on peut user à sa guise, voire en décidant pour soi-même ou pour les autres à partir de quand la vie commence ou cesse de mériter d'être vécue. Quand le droit à la vie est égal au droit à la liberté, donc fermé à toute référence transcendante, la qualité de la vie prend le pas sur le sens de la vie, et cette vie n'est plus protégée réellement contre l'avortement, l'euthanasie, et toute forme d'eugénisme.

    Venons-en à l'article 3 de la déclaration de 1789 : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. » Un chef-d'oeuvre d'abstraction démentielle. Attention, ce texte n'a rien de "souverainiste" : quand le peuple est souverain, la nation n'est pas comprise comme la communauté historique de destin, elle est le peuple en corps dressé face au roi qui en août 1789 n'en était déjà plus la tête. De la très rousseauiste « volonté générale » (art. 6) massifiée, tout doit "émaner".

    Alors, tout reposant sur l'individu, il faut détruire ou affaiblir les organismes naturels (familles, paroisses, corporations, provinces qui encadraient l'individu) pour ne plus laisser subsister que l'État, centralisateur à outrance, seul habilité à définir la liberté. Cela afin que chacun, n'ayant plus de lien particulier, puisse être "vertueux" et se fondre dans la volonté générale. Déconnecté des forces vives où il puisait sa sève, le citoyen a dès lors vocation à être interchangeable, et bientôt "mondialisé".

    Le joug collectif

    Écrasant ainsi les individus concrets sous le joug d'une entité collective, cet article 3 a été dès 1792 une machine de guerre contre tout pouvoir ne venant pas d'en-bas (le roi, les prêtres, les nobles, les pères de famille).

    L'article 6 allait dans le même sens en accordant les dignités à des citoyens « sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents » : comme aucune transcendance n'est plus reconnue pour juger des critères de la "vertu" ou de la pureté de tel individu ou groupe, cela peut déboucher sur une espèce de république des purs ou des génies, voire sur le culte du surhomme et de la race supérieure, comme sur toutes formes de populicides. Car la "volonté générale" peut facilement devenir celle des purs, de ceux qui se sont le plus dépouillés d'eux-mêmes pour coller à l'idéologie du moment. Des bourreaux de la Vendée à Hitler, les Droits de l'Homme ont déjà une morbide postérité.

    La déclaration de 1948 se contente de remplacer « volonté générale » par « volonté du peuple » (art. 21), et de préciser qu'il faut des élections libres... Elle ne corrige rien de fondamental. Disons même qu'elle sacralise à outrance les Droits de l'Homme, devenus « la conscience de l'humanité », « l'idéal commun à atteindre par tous les peuples » (préambule) . Donc une super-religion qui n'a rien d'une chance pour l'avenir du monde...

    Michel Fromentoux L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 4 au 17 décembre 2008

  • La lutte implacable pour l'empire du monde


    140926

    Jules Monnerot avait décrit, dès 1949, au lendemain du "coup de Prague" (1)⇓ le communisme comme "l'islam du XXe siècle."  (2)⇓

    À l'époque, on doit le rappeler, cette comparaison semblait osée.

    Elle peut, pour d'autres raisons, être contestée par les mêmes bons esprits politiquement corrects. Non que l'on puisse ignorer les crimes de "l'entreprise léniniste", ainsi que le qualifie l'auteur de la Sociologie du communisme. Tout ou plus cherchera-t-on à les minimiser, à les relativiser, et, tout doucement à les faire oublier.

    Or, de plus en plus l'islamisme se comporte en ce XXIe siècle comme le successeur totalitaire du communisme.

    En fait les événements récents nous montrent hélas que cette tentative d'effacement discret affaiblit le monde civilisé. Dans leur confrontation avec l'islamo-terrorisme nos sociétés, et plus précisément encore, nos dirigeants et nos gros moyens de désinformation perdent de vue la parenté "structurelle" entre les deux ambitions totalitaires :

    Le léninisme d'hier fonctionnait déjà comme se développe aujourd'hui une certaine forme d'islamisme, cherchant à faire renaître les conquêtes militaires de ses prétendus "pieux ancêtres". (3)⇓

    L'un comme l'autre se ressemblent dans leur lutte implacable pour l'IMPERIUM MUNDI  (4)⇓ l'empire du monde.

    Apostilles

    1.   Nom donné par les Occidentaux à l'invasion de la Tchécolovaquie par l'URSS en 1948 avec l'appui des communistes locaux
    2.  Titre du 1er tome de sa Sociologie du communisme" 
    3.  C'est la signification du mot arabe "salafiyya" que nous transposons en "salafisme"
    4.  Titre du 3e tome de la Sociologie du communisme".

    http://www.insolent.fr/

  • Les Nanas et l'art dégénéré

    La France est un pays où l’Art compterait et serait apprécié à sa juste valeur. Pensez… L’exposition « Moi, Auguste, empereur de Rome » au Grand Palais, a réalisé à peine 100 000 entrées. Mais on espère bien que l’exposition Niki de Saint Phalle, pour laquelle Le Figaro Magazine s’enthousiasme vivement dans son numéro du weekend dernier, fera bien plus ! Le Grand Palais a été réquisitionné pour l’occasion ! Quand on aime, on ne compte pas et ce, même dans la France « en crise » !

    Il faut dire que Niki de Saint Phalle rentre parfaitement dans les canons de l’Art officiel, elle qui était une cosmopolite fanatique.  La rétrospective qui lui est consacrée vous permettra de découvrir 200 des « œuvres », enfin des créations, de cette boulimique de l’art poubelle qui en a réalisé des milliers… Malheureusement, deux de ses « œuvres » phares : son Arche de Noé et son Golem que l’on trouve à Jérusalem ne pouvaient être déplacés pour l’occasion ! Mais vous pourrez vous délecter de ses « nanas » !

    Voyez ci-dessous certaines des perles de cette « féministe radicale mais aussi activiste antipatriarcale » (victime d’inceste durant sa jeunesse) qui « créait comme on manifeste » pour reprendre Le Figaro Magazine qui tombe en pâmoison devant ces « sculptures extraordinaires, colorées » aux « personnages fantastiques ».

    Inutile de faire le critique d’art à la con. Y a rien à dire. Ce sont juste des sculptures pourries réalisées par une femme dont l’esprit était tout sauf sain. Oser nous dire que cela rend hommage à la féminité est quand même d’un culot éhonté ! Ça rend plutôt hommage à la pâte à sel de maternelle à la sauce maladie mentale, oui ! Qui oserait dire que cela est artistique ?

    L’art d’une société et d’une époque en dit beaucoup sur celles-ci, sur leurs valeurs, leurs manières de se voir et de se concevoir. L’art officiel que le système promeut et impose rejette tout ce qui fait que l’Art est Art. Point de beauté, de transcendance, d’harmonie, d’équilibre ou de grandeur ! Non ! A la place, vous avez la laideur, la déformation, les tares, le délire d’esprits malades et déracinés dont toute création serait artistique pour la simple et bonne raison que c’est de la « création ». Hop ! Finis les Praxitèle, Titien ou Breker qui plaçaient leurs œuvres sous le signe de la perfection ! Place à Chagall, Oppenheim et Shelomo Selinger ! Un changement qui n’est pas qu’artistique, vous en conviendrez avec moi...

    Et pendant ce temps, la BNF (Bibliothèque Nationale de France) lance une souscription publique, oui, vous avez bien lu, afin qu’elle puisse acquérir un manuscrit royal datant de la renaissance : Description des douze Césars avec leurs figures (détails ici)! On fait appel à vous car la BNF n'aurait pas les moyens de payer... Et pour cause ! En France, le blé injecté dans la "culture" est majoritairement utilisé pour subventionner des expositions d'art dégénéré du genre de celle de Niki de Saint Phalle, des artistes exotiques ou des associations de gauchistes illuminés. De nombreux châteaux menacent ruine et "on" a déjà vendu une bonne partie du patrimoine du pays, les églises y passant même ! Donc franchement, acheter un manuscrit datant de l'époque barbare où il n'y avait ni télés ni Iphones, faut pas déconner! La culture française officielle est bien à l’image de la société d’aujourd’hui et des calamiteux personnages qui se sont souvent succédés en tant que ministres de leur culture : bobos hallucinés ou/et dégénérés aux mœurs sexuelles infamantes.

    Rüdiger / C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/09/27/les-nanas-et-l-art-degenere-5456009.html

  • En "al-Andalus", le grand-père d'Averroes déportait (déjà) les chrétiens

    Averroes, connu comme philosophe, théologien rationaliste islamique, juriste, mathématicien et médecin musulman andalou de langue arabe du XIIe siècle, et commentateur d'Aristote, fut exilé par les autorités musulmanes de son époque à cause de l'originalité de sa réflexion, qui le fait accuser d'hérésie.

    L'observatoire de l'islamisation propose un livre de Dominique Urvoy, professeur de pensée et civilisation arabes à l'université de Toulouse-II, auteur de nombreux ouvrages, qui revient dans sa biographie d'Averroès (Ibn Rushd) sur l'attitude de son grand-père, Abû-l-Walîd b. Rushd, vis-à-vis des chrétiens andalous, alors qu'il est le gardien de l'orthodoxie musulmane à l'époque :

    "[...] En 1125, le roi d’Aragon, Alphonse Ier le Batailleur, est appelé  à la rescousse par les chrétiens d’Al-Andalus. Ceux-ci que l’on nomme traditionnellement « mozarabes » , c’est à dire « ceux qui se veulent arabes », endurent en effet, depuis l’arrivée des Almoravides, des persécutions constantes, alors qu’elles n’étaient que sporadiques auparavant. La date cruciale est sans doute 1099, où le pouvoir fait détruire une église proche de Grenade, à laquelle les fidèles attachaient une signification particulière. De vexations en oppositions, on abouti à l’expédition du puissant voisin, qui accomplit un raid à la fois impressionnant et sans résultat notable, si ce n’est de mettre en péril ses alliés locaux. Abû-l-Wâlid b.Rushd, [grand-père d'Averroes] bien qu’âgé, juge la situation suffisamment préoccupante pour faire le voyage de Marrakech, capitale de l’empire.

    Il prône l’expulsion des chrétiens, mesure que le souverain renforce encore en les faisant déporter vers les régions de Meknès et de Salé, où ils seront absorbés par la population musulmane, comme le seront les victimes de quatre déportations ultérieures.[...]"

    De tout temps, la cohabitation avec l'islam s'avère difficile ...

  • La puissance au XXIème siècle

    Pierre Buhler, ancien professeur associé à Sciences Po, est diplomate. Il est l’auteur d’Histoire de la Pologne communiste – Autopsie d’une imposture (Karthala, 1997) et de la Puissance au XXIe siècle – Les nouvelles définitions du monde (CNRS Éditions, 2011, 2ème édition mise à jour, livre de poche, 2014). Il s’exprime ici à titre personnel.
    Dans la dynamique incessante de la puissance, qui affecte tant sa distribution que ses formes, la variable décisive devient la vitesse, le rythme, de l’adaptation, et plus encore, l’innovation.
    Dans le cadre de ses synergies géopolitiques, le Diploweb.com est heureux de vous présenter un extrait de l’ouvrage de Pierre Buhler, La puissance au XXIe siècle, CNRS Editions, coll. « Biblis », 2014, 619 p., 12€.
    Qu’est-ce que la puissance au XXIe siècle ? C’est à une exploration des transformations de ce concept central du système international que nous convie cet ouvrage. Il en examine les fondements, en dégage les règles qui gouverneront sa redistribution. Démographie, économie, droit, géographie, contrôle des réseaux, force militaire, innovation : quels sont les nouveaux attributs de la puissance ?
    Les convulsions qui se succèdent à un rythme effréné et dérèglent nos grilles de lecture annoncent-elles un ordre nouveau ? Sous quelles formes inédites la puissance continuera-t-elle de façonner le monde ?

    « La première et passionnante synthèse sur les métamorphoses de la puissance dans le monde. » Le Figaro
    « Il faut lire cette véritable grammaire de la puissance d’autant que le style est aussi fluide que le sujet est lourd. » Les Échos
    Prix Antéios 2012

    «La première et passionnante synthèse sur les métamorphoses de la puissance dans le monde.» Le Figaro
    «Il faut lire cette véritable grammaire de la puissance d’autant que le style est aussi fluide que le sujet est lourd.» Les Échos


    Le livre de Pierre Buhler, La puissance au XXIe siècle sur le site de l’éditeur

     

    **********

    DANS quelques semaines, Berlin célébrera les 25 années de la chute du mur. Le temps d’une génération. C’est un monde méconnaissable qu’aurait découvert, si elle se réveillait le 9 novembre prochain, cette mère de famille, fictive, du film allemand Good Bye Lenin !, tombée dans le coma quelques jours avant les événements de 1989. Un monde métamorphosé par un quart de siècle de bouleversements, ponctuées du fracas, heureux, de l’effondrement du communisme, de celui, tragique, de la chute des tours du World Trade Center, de celui, menaçant, de la plus grande crise financière depuis la Grande Dépression. Un monde redéfini par l’avènement d’une Chine devenue deuxième puissance économique mondiale, par le décollage économique de l’Inde, par la résurgence d’une Russie agressive, par l’apparition de nouveaux aspirants à la puissance.
    L’après-Guerre Froide portait les promesses d’un nouvel ordre international : les « dividendes de la paix » et la sécurité coopérative, le multilatéralisme enfin efficace, la post-modernité européenne, le triomphe de la démocratie, la prospérité, le commerce, l’interdépendance des nations sur une planète menacée par des fléaux communs... Quelques conflits continuaient certes de la ravager, dans les Balkans, dans le Caucase, en Afrique, au Timor, et au Proche-Orient bien sûr. Mais plutôt que des signes avant-coureurs d’un désordre à venir, il fallait voir là les convulsions d’un ordre ancien en passe de s’éteindre. Et que la communauté internationale, guidée par la Raison et armée de la Force, finirait par maîtriser.
    « Hyperpuissance » débonnaire, l’Amérique de Clinton exprimait parfaitement ce Zeitgeist, cette atmosphère cotonneuse et vaguement optimiste, confirmée par la pacification réussie dans l’ex-Yougoslavie. Celle qui se dessinait en filigrane dans le projet républicain annonçait des turbulences, mais ce sont les attentats de New York et Washington qui ont tiré le monde de la torpeur de l’après-Guerre Froide et qui ont posé les termes du nouvel ordre international.
    D’abord en révélant brutalement combien la puissance avait changé de visage, de méthode, de nature. Toutes sortes d’« acteurs transnationaux » – entreprises multinationales, organisations non-gouvernementales, réseaux terroristes – se sont subrepticement invités dans le jeu de la puissance, allant jusqu’à défier les États sur un terrain de l’action armée, considéré pourtant comme leur apanage incontesté. Ce n’est pas contre un État que les États-Unis sont alors partis « en guerre », mais contre une confrérie islamiste radicale organisée en réseaux fortement décentralisés.
    La puissance reste cette force impérieuse qui ordonne toujours le champ des relations internationales

    Ensuite en réhabilitant la fonction première de la puissance, ce postulat fondateur qu’est le besoin de sécurité. Fauve blessé, l’Amérique s’est libérée de toutes les inhibitions qui contenaient son immense force militaire et a retrouvé ses instincts de décembre 1941, des lendemains de Pearl Harbor. Mais le paysage de l’après-11 septembre n’a pas seulement déblayé le terrain à la résurgence de la puissance américaine. Il a aussi fait apparaître sous une lumière crue la permanence et la force de cette logique de puissance inscrite dans la trame de l’histoire politique de l’humanité. Loin de s’étioler, loin de se diluer dans une improbable et insaisissable post-modernité, la puissance reste cette force impérieuse qui ordonne toujours le champ des relations internationales.
    C’est une notion à la fois mystérieuse et banale, de prime abord, que celle de puissance. Banale, elle l’est par ses accents familiers : l’histoire et l’actualité abondent en références aux grandes puissances, aux « superpuissances », aux puissances nucléaires ou à l’« hyperpuissance ». Mais lorsqu’elle n’est pas autrement qualifiée, « la puissance » évoque une sorte d’omnipotence vaguement inquiétante, portée par des forces occultes et des moyens inavouables. A l’examen, pourtant, la puissance s’avère être l’une ni l’autre. Elle peut être analysée, décrite, appréhendée autant que tout autre concept politique. En dégager les règles permet d’en lire et d’en comprendre le narratif, d’en suivre le fil rouge à travers l’histoire.
    Ce fil rouge est d’abord, sans surprise, celui de la guerre, à la fois expression et instrument les plus constants de la puissance. Mais il apparaît aussi dans l’organisation politique, lorsqu’elle produit, dans des régions du monde qui n’ont pourtant guère de contact – voire aucun – la même forme, celle de l’empire. Puis, lorsque les empires se décomposent, le fil mène à la naissance de l’État-nation moderne, prélude à une nouvelle distribution, mais aussi à une combinaison novatrice et redoutablement efficace de ces deux ingrédients de la puissance que sont les ressources et la volonté. Avec, de surcroît, une supériorité technologique et militaire qui permet de la projeter, depuis l’Europe, dans le monde entier, détruisant les empires archaïques, bâtissant des empires coloniaux eux-mêmes voués à leur tour à la destruction.
    C’est donc dans cette intimité, dans cette relation singulière, organique, entre État et puissance qu’il faut d’abord chercher les ressorts de celle-ci. Dans la fin première du politique, aux origines mêmes de l’État, et qui est la sécurité. La puissance ordonne largement les rapports interétatiques, mais pas seulement sur le mode du rapport de forces, de l’intimidation ou de la coercition : les États ont également choisi, pour réguler leurs rapports, d’élaborer un corps de règles de droit. Loin, cependant, d’être un pur produit de la raison, le droit international est encore, en caricaturant à peine, « la continuation de la politique par d’autres moyens » lorsque les normes ainsi forgées et les mécanismes d’application inscrivent dans l’ordre juridique les préférences de la puissance, sa vision du monde, ses choix moraux.
    Au-delà des fondements de la puissance dans ses rapports avec l’État et le droit, la question se pose de ses déterminants, de ses ressources, de ses modalités. Ceux qui, comme Raymond Aron, ont cherché à les cerner au plus près font d’abord référence aux ressources physiques – ou « matérielles » – qui s’ordonnent classiquement autour de l’espace ou du sol, du nombre et de l’économie.
    Le critère du sol renvoie à la géographie, et aux avantages conférés par la nature, la richesse du sous-sol, la maîtrise de grands espaces ou de voies de communication. Mais c’est aussi un trait distinctif de l’espèce humaine que de déployer des trésors d’ingéniosité pour ne pas se laisser enfermer dans le déterminisme de la géographie. Toutes les constructions intellectuelles qui tendent à surévaluer ce déterminisme et à ériger en ressources de la puissance les avantages du territoire ou les dotations en énergie fossile, par exemple, sont exposées au démenti de la réalité. La question se pose aussi, à terme, pour la Russie, ébranlée par l’implosion de l’Union Soviétique, qui a habilement mobilisé la rente de sa puissance passée et des ressources de son sous-sol pour se réinsérer dans le jeu, avec un projet avéré de correction des frontières héritées de l’éclatement de l’URSS et de formation d’une sphère d’influence autour d’elle.
    Le critère du nombre est également à manier avec précaution, car le rapport entre démographie et puissance, s’il présente toutes les apparences de l’évidence, ne permet pas nécessairement de dégager une relation claire de causalité. Le nombre n’est une condition ni nécessaire ni suffisante de la puissance, même si l’un et l’autre sont souvent allés de pair. Mais la démographie obéit à des paramètres qui ne se laissent pas aisément manier par la politique. Celle-ci a, en revanche, un impact décisif sur l’industrialisation et le décollage économique. Lorsque ces phénomènes touchent des géants démographiques comme la Chine ou l’Inde, on assiste à l’émergence soudaine de nouveaux acteurs sur la carte de la puissance.
    Le schéma classique de la puissance renvoie à un ensemble de ressources, physiques, humaines, économiques offrant à l’État souverain, qui a triomphé de tous les pouvoirs « privés », une gamme d’instruments à sa discrétion – militaires, industriels, bien sûr, mais aussi technologiques, financiers, économiques et idéologiques - offrant une plate-forme de projection de cette puissance au-delà de ses frontières. Les États-Unis ont indubitablement défriché le terrain depuis 1945, exportant vers le « monde libre » non seulement de la sécurité et des soldats, mais aussi leurs entreprises multinationales, leurs méthodes de management, leur culture, leurs normes, leurs préférences, l’ouverture des frontières et la dérégulation.
    Les processus ainsi amorcés, qui ont fait tache d’huile, formant les rouages contemporains de la mondialisation, ont transformé les modalités et les formes de la puissance. Celle-ci se limite moins que jamais à sa seule dimension militaire. Elle se loge de plus en plus dans la persuasion, la séduction, l’influence, la norme, bref, tous les éléments de ce soft power qui, employé avec dextérité par tel ou tel État, ou groupe d’États, permet d’imposer sa volonté avec bien plus d’efficacité que par les armes, la menace ou l’intimidation.
    Mais ces modes d’action sont aussi à la portée de toutes sortes d’acteurs privés qui entrent de plain-pied, de la sorte, dans l’arène de la puissance et en perturbent le jeu. Ils bénéficient en effet d’un phénomène radicalement nouveau, la révolution de l’information et de la communication, qui confère à la logique de réseau un potentiel immense, encore peu exploré. Entreprises, marchés, organisations non gouvernementales, philanthropes, media et « internationales » terroristes nourries par le terreau du fanatisme religieux, individus spontanément rapprochés par des « réseaux sociaux »... tous prospèrent dans cet espace libre et prometteur, dessinant une nouvelle dimension, celle de la puissance privée. La logique, pyramidale et territoriale, de la puissance étatique est, là, contournée, défiée, et contrainte de se réinventer elle aussi.
    Ces phénomènes, ces tendances lourdes affectent d’abord, et sur un mode assez classique, la distribution de la puissance dans le monde, avec un déplacement vers l’Asie de son centre de gravité. En gestation depuis une décennie ou deux, cette redistribution bat son plein, spectaculairement, sur les plans économique et industriel. Avant de revêtir une forme militaire, technologique, politique et intellectuelle. Elle touche au premier chef les deux héritiers d’empires millénaires que sont la Chine et l’Inde. Bouleversant non seulement les équilibres régionaux de la puissance – avec des conséquences, au premier chef, pour le Japon et les États-Unis – mais aussi le poids relatif de l’ensemble de l’Asie dans cette distribution.
    L’Europe prend sa part, elle aussi, de cette transformation de la puissance, dont elle a inventé et mis en œuvre des formes authentiquement novatrices, qui ne doivent rien aux catégories familières de la coercition et de l’intimidation, mais constituent une illustration convaincante de la logique du soft power. C’est à cette aune-là, celle du succès, au-delà de ses frontières, des normes sécrétées par l’Union européenne, que doit être évalué son rôle sur l’échiquier de la puissance. Pas à celle de sa capacité à se transmuer en un réceptacle de la puissance étatique classique, une perspective qui relève de l’utopie.
    Enfin, tant la redistribution de la puissance que sa transformation laissent au centre du jeu son arbitre ultime, les États-Unis, « confortablement installés au sommet de la chaîne alimentaire militaire », selon une métaphore ironique, mais pleine de justesse. Cette prééminence ne transforme pas l’Amérique en un empire d’un nouveau genre, mais la désigne, en l’absence d’alternative et avec un consensus implicite d’une majorité d’Etats, comme la « puissance par défaut », seule à même de dispenser le bien public de la sécurité mondiale. Mais elle l’expose constamment aux risques de l’« arrogance de la puissance ».
    Et elle a un coût que l’Amérique, qui a failli, dans la crise de 2008-2009 dans son rôle de garante de la « stabilité hégémonique », ne peut plus assumer sans recourir à l’emprunt à l’étranger. Avec l’inexorable ascension des puissances émergentes se dessinent les contours d’un monde « post-américain », selon l’expression forgée par le publiciste américain Fareed Zakaria.
    Au total, dans la dynamique incessante de la puissance, qui affecte tant sa distribution que ses formes, la variable décisive est la vitesse, le rythme, de l’adaptation, et plus encore, l’innovation. C’est en effet dans le rapport à l’innovation, sous toutes ses formes, pas seulement technologique, mais aussi sociale, économique, intellectuelle, que s’esquissent les « lignes de fuite » de la puissance. Et que se détachent ceux qui ont compris et appris les règles de cette « grammaire de la puissance » qui, dans sa logique intemporelle comme dans ses manifestations nouvelles, gouvernera sa redistribution au XXIe siècle.

    Pierre Buhler

    Source  : Diploweb 

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EuEEAuEpAyNNykghCO.shtml

  • La politique est avant tout une question de rapports de forces

    De Gabriel Privat :

    "[...] La politique est avant tout une question de rapports de forces. Vous ne pesez dans le débat public que si vous disposez des fonds suffisants, des relais d’élus ou d’affaires ou encore du nombre de militants adéquats pour faire peur à vos alliés de circonstance ou vos adversaires en les menaçant de marcher contre eux. La Manif pour tous n’a pas l’argent, ni les relais d’affaires et encore moins les élus en nombre suffisant, mais elle a le peuple. Que ce dernier vienne à manquer, que la marche du 5 octobre soit un échec, et elle n’aura plus qu’à plier ses bagages. Les associations réunies n’auront plus qu’à se disperser. Ce sera une nouvelle défaite car elle ne sera plus prise au sérieux par les pouvoirs publics, ni par les mouvements prétendument conservateurs, qui tireront comme conclusion de cet échec que la baudruche s’est dégonflée et que la défense de la famille n’a plus à faire partie des priorités politiques du moment.

    Les défenseurs de la famille seront trahis et plumés s’ils ne marchent pas. Aucun homme fort de l’UMP, du Modem ou de l’UDI, et certainement pas du Front national, ne lèvera le petit doigt pour la famille si ces manifestations deviennent des échecs. Et les personnalités de second rang comme Hervé Mariton, Laurent Wauquiez, Henri Guaino, Xavier Lemoine, Christine Boutin, Marion Maréchal Le Pen ou Jacques Bompard qui se sont levés pour la famille et n’ont pas encore rendus les armes, seront devenus inaudibles dans leurs propres courants politiques. Que ces leaders de chapelles partisanes perdent leur puissance, et les courants qui progressent dans leur ombre, comme Sens commun, s’effondreront pour n’être plus que des clubs ultra-minoritaires.

    L’enjeu est donc de taille. Le pouvoir politique, hélas, en démocratie, a besoin de la force de la rue pour s’affirmer.N’enlevons pas l’échelle à ceux qui défendent la famille au Palais Bourbon, au Palais du Luxembourg et dans les cabinets politiques conservateurs.

    Certes, ce n’est à chaque fois que du retardement. La victoire ne sera pas partisane mais civilisationnelle. La société française s’est déjà désintéressée de la question du mariage pour tous, tout comme elle se désintéressera de l’euthanasie après que celle-ci soit passée, et comme elle semble s’être désintéressé de la PMA ou de la recherche sur l’embryon. L’absence de mobilisation sur la GPA est assez éclairante sur la mollesse à venir. Les Français ne sont occupés que de leur portefeuille. En période de crise on les comprend ! Mais avec un peu de clairvoyance ils verraient que sans défense de la dignité humaine et de la famille il ne peut pas y avoir de défense du travailleur et de vraie justice sociale. Hélas ! Les Français dans leur grande majorité sont loin de ces considérations et ils s’en éloignent chaque jour un peu plus au fur et à mesure que le christianisme et son cortège de valeurs s’effacent des esprits et des cœurs. La reconquête du juste et du vrai ne viendra que de la nouvelle évangélisation de la société occidentale. Mais en attendant il faut bien retarder l’ennemi.

    En effet, pendant que progresse doucement cette nouvelle évangélisation, pendant que la nouvelle génération de chrétiens et de clercs se lève, le monde n’attend pas, et la marche du nihilisme continue. Plus il progressera plus il sera difficile de faire entendre la voix du Christ, dont la parole semblera incongrue, incompréhensible. C’est donc un devoir pour un chrétien ou pour tout homme convaincu du caractère essentiellement positif des valeurs du christianisme pour le monde, de manifester et de participer à sa mesure au combat politique.

    C’est pourquoi nous devons nous déplacer le 5 octobre. Certes, ce n’est pas possible pour tout le monde. Certains ont des réunions de famille, des mariages, des baptêmes, des voyages prévus de longue date et qui ne peuvent être déplacés. Mais vous qui n’avez rien d’important ce jour-là, vous pourrez marcher. Et vous qui n’avez pas le temps, ou plus la force de marcher à cause de la maladie ou de l’âge, vous pouvez inciter vos amis et vos parents à se déplacer, vous pouvez soutenir financièrement ceux qui aimeraient monter à Paris et n’en ont pas les moyens en ces temps de crise. Il n’y a pas d’action inutile.

    Rien ne sert de crier "on ne lâchera jamais rien", si quelques mois plus tard nous restons chez nous, vaincus par un lâche "à quoi bon ?" Il y a là comme un air de déjà vu. Les chouans rentraient chez eux le soir après la bataille, et ils furent vaincus atrocement. Les manifestants de 1984 rentrèrent chez eux après avoir obtenu la victoire et l’Enseignement libre est aujourd’hui sous l’étroite dépendance financière de l’Etat. Les partisans deCombat pour les valeurs ou du Mouvement des citoyens groupes du défunt RPR ont baissé les bras devant l’ampleur de l’effort et ce qu’ils combattaient, l’Europe libertaire, la destruction des moeurs chrétiennes, s’est accompli. Vous aussi voulez-vous participer à la défaite générale, ou mener jusqu’au bout cette guerre d’escarmouches et de retardement en attendant le grand retournement ?"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/09/la-politique-est-avant-tout-une-question-de-rapports-de-forces.html

  • La dégradation programmée des conditions d’enseignement

    Ex: http://zejournal.mobi

    En France, en 2014, les conditions d’enseignement (dans l’école publique) ont atteint un niveau désastreux, jamais égalé auparavant (dans des sens que nous allons préciser).

    Quasiment tous les cycles sont touchés, de l’école maternelle à l’université ainsi que toutes les disciplines. Ce désastre s’orchestre de façon combinée, en allant des programmes inadaptés voire nuisibles à des examens totalement faussés en passant par des effectifs de classes toujours plus élevés et incompatibles avec la nature du public toujours de plus en plus hétérogène et de moins en moins impliqué. Seuls quelques établissements privilégiés (protégés ?) dans les centres des grandes villes sont épargnés…

    Ce sabotage commence en général dès les plus jeunes âges avec, pour ne prendre qu’un seul exemple parmi bien d’autres, l’apprentissage de la lecture où l’on a vu (et vécu) l’abandon de plus en plus généralisé de la méthode syllabique au profit de la méthode globale. Pourtant, les acteurs sur le terrain (à l’opposé des pédagogues « de bureau ») ainsi que les neuropsychologues sont formels ; la méthode syllabique reste plus efficace que la globale : Mais l’institution continue de promouvoir la globale…

    Certes, en matière de pédagogie, il n’y a jamais une unique méthode universelle qui conviendra à 100 % des individus ; chaque enseignant doit diversifier et adapter ses méthodes mais pour la lecture, on sent comme un entêtement qui va à l’encontre de l’intérêt général… Et ce n’est pas uniquement le cas de la lecture…

    Voyons, discipline par discipline, ce qui se passe ensuite, dans l’enseignement secondaire, où les programmes sont sans cesse appauvris. Appauvrissement qui, d’ailleurs, se poursuit encore aujourd’hui avec la politique de la nouvelle ministre (cf. ici les programmes « allégés » de Belkacem)

    Les disciplines les plus touchées

    L’Histoire

    Les spécialistes s’accordent à dire que, désormais, seule une petite partie de notre Histoire véritable est enseignée. Des pans entiers de notre passé sont cachés ou faussés. Des personnages comme Napoléon ou Louis XIV (et bien d’autres) disparaissent progressivement des programmes; par ailleurs, on insiste davantage sur certains faits historiques qui vont ainsi donner l’impression que l’occident œuvre toujours pour la paix dans le monde et on occulte tout ce que nous ne voulons pas entendre ou voir. Concernant les deux dernières grandes guerres mondiales, seuls des clichés sont enseignés mais jamais les causes réelles.

    Exemple typique : les jeunes d’aujourd’hui savent-ils encore qui était vraiment le général De Gaulle et quel était son combat pour la souveraineté française ? Connaissent-ils sa réelle opposition à cette construction européenne financée par des fonds américains privés ?

    Les Sciences

    Elles se transforment, petit à petit, en un enseignement de la technologie et des machines. On manipule, on fait fonctionner tel ou tel logiciel. Mais les fondamentaux s’évanouissent. Certains chapitres de SVT (Sciences et vie de la Terre) se transforment en une vaste promotion du système de santé et des vaccins, d’autres enfoncent le clou sur le soi-disant réchauffement climatique en faisant culpabiliser chacun d’entre nous en nous assimilant à des pollueurs. En sciences physiques, les lois sont énoncées de façon autoritaire, sans être étayées.

    Exemple typique : quel bachelier peut aujourd’hui expliquer ce qui provoque la force de gravitation ? Comment des masses distantes peuvent interagir pour s’attirer ?

    Les sciences économiques et sociales

    Tout comme l’histoire, cet enseignement est tronqué et seuls certains modèles économiques sont étudiés. Idem avec les modèles sociaux. Le modèle capitaliste est valorisé. On entretient le mythe que le droit de vote est le symbole de la démocratie et on assure à tout le monde que notre système est le meilleur même s’il n’est pas parfait. On valorise le modèle européen que l’on présente comme bénéfique à notre économie alors qu’il ne fait que bafouer nos droits, nous appauvrir, nous asservir et nous rendre dépendants sans que nous puissions être acteurs des décisions politiques.

    Exemple typique : qui connait Thomas Sankara ? Cet homme a prouvé que d’autres modèles économiques sont viables. Malheureusement au prix de sa vie ; ces alternatives sociales sont combattues et encore moins enseignées.

    Les Mathématiques

    En analysant l’évolution des programmes sur ces dernières décennies, on constate que le raisonnement géométrique disparait. Il en va de même de l’arithmétique et d’une grande partie de l’algèbre et de l’analyse. La notion de démonstration est devenue obsolète. Des termes comme « appliquer » ou « mettre en œuvre » prennent progressivement sa place. Bref, on habitue l’élève à exécuter des tâches et plus rien n’est fait pour l’inciter à réfléchir sur les fondamentaux.

    On voudrait des futurs citoyens exécutants plutôt que des citoyens savants ? Ça alors !

    Notons qu’il y a également des disciplines qui pourraient se révéler bien utiles et qui ne sont quasiment plus du tout enseignées comme l’astronomie ou les sciences dites naturelles et qu’il y a aussi de nombreux savoirs-faire vitaux qui sont passés aux oubliettes comme : le bricolage, la culture, l’élevage, les méthodes naturelles de soins, la cuisine. Chacun comprendra facilement qu’étant donné que de grands lobbys se sont emparés de ces domaines (notamment agronomie et pharmacopée), il a été jugé préférable que le citoyen lambda soit le moins autonome possible dans ces compétences là…

    Bref, on enseigne l’ignorance et on uniformise les individus. Il ne reste ensuite plus qu’aux médias d’achever cette opération de sabotage amorcée à l’école…

    La gestion des établissement scolaires et le désengagement de l’état.

    À terme il n’est pas improbable de vivre une privatisation de l’éducation. L’école deviendra alors la proie de certains lobbys, notamment le lobby informatique. D’ailleurs, cela a déjà commencé depuis un moment, voir la conférence de Nico Hirtt sur ce sujet (note de Benji: vidéo disponible sur le site source).

    Par ailleurs, de nombreuses écoles fermeront leurs portes, notamment en milieu rural au profit de grands centres régionaux. On vit actuellement cette re-centralisation régionale avec les hôpitaux, demain ce sera le tour des établissement scolaires, notamment les lycées.

    Par ailleurs, on dévalorise l’enseignement technologique et professionnel (alors que des demandes existent sur le marché du travail sur ces filières) et on scolarise à tout va dans l’enseignement général où, finalement, on ne fait que « brasser du vent ».

    La formation des enseignants

    Face à la massification de l’enseignement, il y a finalement de moins en moins de professeurs qualifiés dans le circuit. Des contractuels ou des vacataires viennent à la rescousse. De plus, le salaire des enseignants n’étant plus du tout attractif, les étudiants brillants qui pourraient avoir la fibre ou la vocation préfèrent finalement s’orienter vers d’autres carrières (et vu les conditions, ils ont bien raison !). L’ensemble des intervenants est finalement une sorte de masse formatée et conditionnée par le système et qui finalement enseigne sans se poser trop de questions. Ces enseignants sont souvent, inconsciemment, les premiers vecteurs d’une forme de propagande moderne intolérable.

    Un baccalauréat truqué

    C’est un secret de polichinelle : il y a un hiatus entre le niveau scolaire des élèves de terminale qui est devenu très faible et le niveau des épreuves du baccalauréat qui se doivent de présenter un minimum d’exigences pour rester politiquement crédibles. Bien sûr, toutes les consignes de bienveillance sont données aux jurys d’examens  pour assurer des taux de réussite toujours de plus en plus élevés afin que les ministres de l’éducation nationale successifs se félicitent d’un tel résultat (qu’ils ne manqueront pas d’attribuer à leurs actions…). Cette course effrénée aux taux de réussite toujours plus élevés a un effet pervers : les élèves comprennent très vite le mécanisme et sont de moins en moins stressés par les épreuves ; ils s’impliquent alors de moins en moins dans leurs révisions et s’y prennent, pour une grande majorité d’entre-eux, au dernier moment. À tort ou à raison ? À tort pour ceux qui envisagent des poursuites d’études ambitieuses car leurs lacunes finiront tôt ou tard par les pénaliser dans leur cursus ; à raison pour ceux qui envisagent des études courtes car, comme on l’a précisé plus haut, les contenus de l’enseignement général sont devenus tellement inadaptés qu’il est inutile de les bachoter outre mesure ; autant consacrer son temps à d’autres activités plus intéressantes et s’instruire par d’autres biais que l’école.

    Bref, cet  examen ne représente plus rien et n’a qu’une valeur symbolique (et encore). C’en était tellement risible que, l’année dernière, l’institution a fait une mini marche arrière et on a vu notamment une épreuve de maths en série S un peu plus exigeante, « à l’ancienne »… On verra d’ici le mois de juin si cette tendance se confirme…

    Le génocide des classes WIFI…

    On marche maintenant sur la tête : dans de nombreux départements, le conseil général a doté les classes de sixièmes de tablettes interconnectées en WIFI. Placez une trentaine d’élèves de 11-12 ans, par ailleurs déjà tous équipés d’un téléphone gsm et d’une tablette WIFI dans une salle de 40 m² sur les murs de laquelle vont rebondir d’innombrables ondes pulsées nocives… N’y a-t-il pas là tous les éléments pour « griller » leur cerveau ?

    Comment a-t-on pu en arriver à une telle hérésie ? C’est affligeant que les décisionnaires n’aient pas conscience de ces problèmes de santé qui se posent… Seraient-ils bêtes et ignorants à ce point ? Je ne le crois pas… Mais alors que cherchent-ils à provoquer avec de telles pseudo-innovations technologiques ?

    Conclusion

    Face à cette dégradation, on voit se développer une marchandisation de l’enseignement avec le développement d’enseignes privées (Acado***, cours Legen*** etc). C’est un marché juteux et bien des familles investissent beaucoup d’argent dans ces cours. C’est, bien sûr, encore et toujours un leurre puisque ces enseignes s’évertuent à suivre les programmes scolaires et on a vu que les connaissances fondamentales avaient disparues de ces programmes.

    Alors que faire ?

    Se débrouiller par soi-même !  Ne plus gaspiller ses sous ; pour cela, boycotter les grandes enseignes, la grande distribution, les grands réseaux, court-circuiter les intermédiaires. S’entraider entre amis, dans sa famille. Accéder à la connaissance via des lectures et via internet (en faisant le tri !) en fuyant les médias mainstream et la télévision ! Retrouver une hygiène de vie en privilégiant une alimentation simple, saine et naturelle (les additifs alimentaires affectent les facultés cognitives). Et concernant la scolarité, il est vrai qu’il est difficile d’y échapper (mais pas impossible) alors la suivre tout de même (sans la rejeter, ce serait contre-productif) mais en s’instruisant en parallèle via d’autres moyens et en développant son côté artiste (et artisan). Bref, se prendre en main et développer son autonomie !

    - Source : JC Barbolosi

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/09/27/la-degradation-programmee-des-conditions-d-enseignement.html

  • Pierre Sidos : « OAS : le combat exemplaire des nationalistes »

    [Nous publions ci-dessous un entretien réalisé par Jeune nation avec Pierre Sidos et publié dans le n° 2 de la seconde version papier de Jeune nation, en décembre 1993]

    Comme nous l’annoncions à nos lecteurs dans notre premier numéro, nous avons obtenu de M. Pierre Sidos, dont le nom est lié à celui de Jeune nation, un entretien exclusif sur la lutte clandestine au sein de l’OAS. Nous lui avons posé les questions suivantes en rapport avec ce sujet: pourquoi l’Algérie ? Pourquoi l’OAS ? Pourquoi hier intéresse-t-il aujourd’hui ? Rappelons que le père de M. Pierre Sidos est né à Mouzaïaville (province d’Alger) en 1891 ; que lui-même a accompli son temps de service militaire à Aïn-Séfra (Sud-Oranais) en 1951; que le plus jeune de ses frères, Henri, sous-officier parachutiste, est mort pour la France sur la route de Taher à Djijelli (Nord-Constantinois) en 1957. De 1960 à 1963 inclus, M. Pierre Sidos a passé près de deux ans et demi en clandestinité et un an en captivité. À sa sortie de prison politique l’attendait encore un second procès devant la Cour de Sûreté de l’État et aussi cinq procès de presse en relation avec les événements d’Algérie. H. L.

    Sur l’Algérie et la France

    Le territoire connu aujourd’hui sous le nom « d’Algérie », qui dans sa partie littorale fut soumis successivement aux Carthaginois, aux Romains, aux Vandales, aux Byzantins, puis depuis le VIIIe siècle aux Arabes presque constamment en lutte contre des révoltes berbères, était au début du siècle dernier un protectorat de l’Empire turc ottoman sous la désignation de « régence d’Alger ». Ce n’était donc pas un État et sa population alors inférieure à un million d’habitants ne constituait pas une nation.

    L’établissement de la France, en 1830, s’il a pour motif de créer une diversion à de nombreuses difficultés de la monarchie restaurée, a pour origine l’envenimement d’une querelle financière entre le gouvernement du roi de France Charles X et le principal chef local ayant le titre de « dey d’Alger », lequel est directement intéressé au règlement d’une créance des commerçants israélites Busnach et Bacri qui, sous la Révolution française, plus de trente ans auparavant, à l’époque du Directoire, avaient vendu du blé d’Afrique du Nord aux Français.

    L’installation de la puissance française s’étant poursuivie sous le règne de Louis-Philippe Ier et la brève période de la IIe république, dès 1860, Napoléon III envisage de créer un « royaume arabe » en Algérie, associé à l’Empire français. Mais son renversement par une émeute républicaine à Paris, accompagné aussitôt de la publication d’un décret d’Adolphe Crémieux, avocat d’extrême-gauche et ministre israélite du nouveau gouvernement, le 24 octobre 1870, accordant la qualité de Français aux seuls Juifs indigènes, à l’exclusion donc des Arabes et des Berbères, provoque une formidable insurrection en Kabylie conduite par le bachaga Mokrani qui venait de se battre pour la France contre la Prusse, laquelle est suivie d’une brutale répression. Depuis lors, malgré des progrès matériels considérables sur place, la IIIe république n’apporte aucune des solutions souhaitables aux problèmes politiques particuliers à l’Algérie. Ce n’est que sous l’autorité du maréchal Pétain, de 1940 à 1942, que s’apaisent des revendications séparatistes, notamment grâce à l’abrogation du décret Crémieux. Avec l’arrivée de De Gaulle à Alger, en 1943, sera rétabli le décret honni tant par les Arabo-Berbères que par la quasi-totalité des Européens d’Algérie. Comme en 1870, une insurrection, cette fois dans le Constantinois en mai 1945, est matée dans le sang, sous l’autorité du même De Gaulle, assisté de son ministre de l’Air Charles Tillon, ancien chef de la résistance communiste en France (FTP). C’est l’« Épuration » sectaire menée contre les Français pétainistes, additionnée de cette répression appliquée à des Algériens autochtones déçus, d’élections systématiquement truquées qui conduiront à la « guerre d’Algérie », débutant en novembre 1954, devant durer huit années, avec des conséquences prévisibles calamiteuses pour tout le monde, qui sont plus que jamais d’actualité, en Algérie même.

    Sur l’OAS et Jeune nation

    Le sigle OAS (Organisation armée secrète) est né à Madrid, en février 1961, d’un groupe d’exilés politiques; il sera popularisé en Algérie et partout ensuite à partir de mai 1961, après l’échec d’un sursaut militaire connu sous le nom de « putsch des généraux ». Il recouvre indifféremment pour le public l’ensemble des activités attribuées aux partisans de l’Algérie française, pendant toute la période qui s’achève début juillet 1962, tant en Algérie qu’en France métropolitaine. L’autorité nominale appartenait au général Raoul Salan, ancien commandant en chef en Indochine et en Algérie, l’officier le plus décoré de l’Armée française y compris de l’ordre national de la Francisque, contraint du fait de sa haute personnalité à l’immobilisation dans un lieu tenu secret à Alger, où il vivait en famille, pratiquement isolé. En fait, celui qui régnait en maître sur l’OAS officielle était Jean-Jacques Susini, étudiant en médecine né en 1933, ancien adhérent du mouvement Jeune nation à Lyon avant 1958, mais sans être militant ; dirigeant du Front national français avec Joseph Ortiz jusqu’aux « Barricades d’Alger » en janvier 1960, et désormais responsable de la branche Action politique et propagande. En compagnie de sa maîtresse et de son garde du corps, un boxeur d’origine juive tunisienne qu’il fera disparaître à la fin, il dominait intellectuellement un « soviet de capitaines », qui lui servait d’instrument et d’intermédiaire pour la mise en application de ses méthodes personnelles, tenant plus d’une sorte de gangstérisme citadin que des nécessités d’une action politique nationale, réfléchie et partagée. De cela, un de ses soucis majeurs était d’entraver le développement de l’OAS en Métropole, qui seul pouvait apporter un « poumon extérieur » permettant de l’emporter sur l’imposture gaullienne, mais l’aurait lui réduit à échéance à un rôle bien inférieur.

    L’envoi du capitaine Pierre Sergent à Paris répondait à cette hantise, à charge pour celui-ci, à la tête de la Mission II, de faire appliquer une « politique de non-action », trouvant son prétexte dans le souci de ne pas laisser discréditer l’OAS auprès de politiciens métropolitains « indépendants » ou « socialistes » hostiles à De Gaulle pour bien d’autres raisons que sa seule politique algérienne. Dans la pratique, ne disposant pour toute la France que d’une demi-douzaine d’officiers subalternes « en rupture de régiment », n’ayant de contacts restreints qu’auprès de quelques littérateurs et journalistes, ou de rares politiciens bien dans le « Système » – plumitifs et discoureurs sans audience réelle –, le rôle du « chef d’État-Major de l’organisation armée secrète métropolitaine » se trouva réduit à s’opposer d’abord au colonel Antoine Argoud, puis à André Canal, responsable de la Mission III, tout en voulant ignorer les réseaux déjà constitués, les plus nombreux, les plus motivés, les plus actifs. La priorité était donnée à l’envoi postal de « messages aux parlementaires » pour leur faire savoir que le but de l’OAS était plutôt de contraindre De Gaulle à reculer ou à se retirer légalement, sans avoir recours en Métropole à des actes « révolutionnaires ». D’où le rejet par voie de presse de toute responsabilité dans l’attentat raté de justesse contre De Gaulle, à Pont-sur-Seine, dans l’Aube, le 8 septembre 1961, dont l’organisateur était déjà le colonel Bastien-Thiry, sous le pseudonyme de « Germain », exécuté par des éléments ignorés de l’embryon de hiérarchie OAS « respectable » mise en place en Métropole. À ce sujet, il est très important de noter que délibérément aucune initiative ne fut jamais prise par l’OAS sous la coupe de Jean-Jacques Susini pouvant aboutir à une disparition provoquée de De Gaulle, ce qui aurait tout changé. Tous les attentats tentés contre celui-ci furent l’œuvre de patriotes exacerbés par l’impunité de sa politique algérienne ; ils ne reçurent jamais ni instructions, ni subsides, ni moyens techniques, ni approbations en ce sens. Précédemment, du 9 au 13 décembre 1960, dix mois après les « Barricades » et quatre mois avant le « Putsch », De Gaulle avait parcouru une nouvelle fois l’Algérie, sans la moindre tentative contre sa personne, alors que la conservation des départements algériens et du Sahara français était à cette condition, avant d’autres.

    La rencontre de Jean-Jacques Susini avec les représentants du FLN algérien, dès le mois de mai 1962, la mansuétude dont il a bénéficié extraordinairement de la part des autorités judiciaires gaullistes, notamment après l’assassinat du colonel Gorel, ancien trésorier de l’OAS, explique son silence obligé depuis. La dérive de l’OAS et son échec sont à mettre à son compte, sans oublier la responsabilité de ceux qui l’ont laissé faire ou aidé à mal faire. L’assassinat de mon ami du mouvement Jeune nation Michel Leroy, chef du Front nationaliste, ainsi que de son adjoint René Villard le 19 janvier 1962 à Alger, lui sont directement imputable. Le crime contre la nation que fut la neutralisation voulue de l’OAS métropolitaine « officielle » est principalement à sa charge. L’Histoire de l’OAS parue sous sa signature en 1963, rédigée et publiée au sein de l’équipe journalistique regroupée, après la bataille qu’elle n’avait pas faite, autour de la revue L’Esprit public, n’a comporté qu’un seul tome sans valeur et sans suite. C’est tout ce que pouvait produire des non-combattants pour un faux combattant, dans le même temps où les vrais combattants étaient pourchassés, arrêtés, condamnés.

    Sur hier, pour aujourd’hui et demain.

    De l’histoire de l’Algérie, à celle de l’OAS, par rapport à la France d’aujourd’hui, en rappel d’événements datant d’une génération, il faut dire ce que fut le combat exemplaire des militants nationalistes issus du mouvement Jeune nation à cette époque. Ils furent de loin les plus conscients, les plus clairvoyants, les plus conséquents. Les premiers, en 1954, pour refuser le renouvellement en Algérie des erreurs de la crucifiante guerre d’Indochine, ils dirent qu’il fallait renoncer à l’illusion de faire de chaque musulman algérien un Français de France et ainsi pour d’autres habitants de l’Algérie non-Français de souche, ils répétèrent que l’assimilation ne pouvait intéresser que des individus en particulier et que l’intégration devait tendre à mieux unir la province d’Algérie aux autres provinces du territoire national proprement dit, afin de mettre en commun les espaces stratégiques et les ressources énergétiques. Toujours les premiers, en 1958, ils furent parmi les seuls à ne pas se réjouir du retour imposé de De Gaulle au pouvoir, par connaissance de ses prises de positions publiques antérieures et privées plus récentes quant au sort qu’il envisageait pour l’Algérie ; ils l’exprimèrent bien haut par l’écrit, la parole, la manifestation, préconisant le « Non » au référendum du mois d’octobre de cette année-là. Encore les premiers, dès le début de 1960, ils entrèrent pour partie, hommes et moyens, dans la clandestinité, sachant très bien la suite inéluctable que prendrait la détermination de De Gaulle d’imposer par la force sa solution, qui devait se révéler comme la pire des solutions: celle de la décadence, de l’imposture et de la tragédie. Et à partir de ce moment, ils ne cessèrent de tenter de convaincre des militaires de haut rang qu’aucune action d’envergure en Algérie n’avait de chances sérieuses de succès final si elle n’était pas accompagnée simultanément d’une action en Métropole, dans un ensemble civil et militaire, menée résolument en opposition au régime et pas du tout en se réclamant des mêmes références que celui-ci.

    Bien qu’ayant pendant des mois, à Paris, pris une part importante et active à la préparation du soulèvement d’avril 1962 en collaboration principalement avec des dirigeants militaires, si les cadres issus du mouvement Jeune nation furent tenus au courant du report de la date initialement convenue, ils ne furent pas, volontairement, informés de la fixation de la nouvelle date. Néanmoins, leurs correspondants algérois prirent la décision de s’emparer de toute l’armurerie du commissariat central d’Alger, qui au lendemain du 22 avril constitua le premier armement des nouveaux clandestins de l’OAS. Quelques jours après, le 8 mai, les responsables parisiens de la même mouvance organisèrent à l’occasion de la fête de Jeanne d’Arc à Orléans, la première manifestation publique de soutien au mouvement d’Alger, faisant déployer par les militants nationalistes devant André Malraux, ministre de De Gaulle, une banderole indiquant : « Aujourd’hui, Orléans c’est Alger ».

    Pour conclure, je crois qu’il n’est pas encore opportun de révéler toutes les actions auxquelles furent liés les éléments provenant du mouvement Jeune nation, efficacement et très discrètement, en Métropole particulièrement, des événements d’avril 1961 jusqu’en juillet 1962, et un peu au-delà. Cependant, j’estime utile maintenant de ne plus cacher mes liaisons personnelles privilégiées avec le colonel Bastien-Thiry et aussi avec le soldat jusqu’alors inconnu de ce combat pour l’honneur et la nation, le patriote d’ascendance gaulliste qui par patriotisme national opta enfin pour la tendance nationaliste de l’OAS, le précieux informateur non identifié séjournant au Palais de l’Élysée de par l’importance de ses fonctions, celui que recherchent encore le commissaire anti-OAS Jacques Delarue et l’académicien-historien Alain Decaux, avouant leur ignorance sur les antennes de la télévision quant à son identité, lui reconnaissant un rôle certain dans l’affaire de l’attentat du Petit-Clamart à l’encontre du bradeur de l’Algérie française, même pas au profit à terme de ce qu’il nommait « l’Algérie algérienne ».

    Hier, par deux fois, en 1945 et 1962, les activités politiques de De Gaulle, empreintes par-dessus tout de suffisance et de rancœur, ont très profondément traumatisé la société française dans sa morale et son physique. Aujourd’hui, à la simple vue de la situation en France et en Algérie, il est clair que les conséquences de son double passage au pouvoir, avec le maintien de sa constitution et la permanence de son parti, sont là: un immense gâchis des deux côtés de la Méditerranée. Demain, il faudra beaucoup d’intelligence, un sacré caractère, une solide nature pour en arriver à bout, si possible, c’est-à-dire si la providence le veut.

    http://jeune-nation.com/2014/08/8746-archives-pierre-sidos-oas-le-combat-exemplaire-des-nationalistes/