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culture et histoire - Page 1503

  • 20 août 1955 : massacre d’El Halia. Un voisin à ses futures victimes : « Demain, il y aura une grande fête avec beaucoup de viande »

     

    Il n’y a même pas 60 ans.
    Le FLN – organisation séparatiste et terroriste soutenue entre autres par la gauche française (dont le traître Jacques Vergès récemment décédé) et toujours au pouvoir en Algérie - avait décidé, devant l’essoufflement de sa propagande, de passer à une stratégie sanguinaire pour faire « monter la pression » en Algérie française.

    Ainsi, dans le petit village minier d’El Halia, 71 Européens furent massacrés de la façon la plus ignoble que l’on puisse imaginer.
    Outre les égorgements des hommes (après ablation du sexe et vision du viol de leurs femmes et de leurs filles) et l’éventration des femmes – méthode habituelle -, on note pour la première fois des personnes dépecées, vraisemblablement tant qu’elles étaient vivantes. Ainsi que des empalements.

    Description puis témoignage :
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  • Etats-Unis : Un navire viking découvert près de Memphis (Mississippi)


    Memphis | Un groupe de bénévoles nettoyant les rives de la rivière Mississippi, à proximité de la plus grande ville du Tennessee, ont trébuché sur les restes d’un bateau antique incrusté dans la boue.Une équipe d’archéologues de l’université de Memphis, qui a été appelée rapidement sur ​​le site, a confirmé que le navire est très certainement un knarr viking, ce qui suggère que les Scandinaves auraient poussé leurs explorations en Amérique beaucoup plus loin que les historiens ne le pensaient.

     

    Le navire gravement endommagé a été trouvé près du confluent des rivières Wolf et du Mississippi, et se trouve sur une propriété privée. Il a une longueur d’environ 16 mètres, une largeur de 4,5 mètres, et une coque que l’on estime capable de porter jusqu’à 24 à 28 tonnes, d’une taille typique de ce type de navire. Les knarrs étaient des navires de guerre qui ont été construits par les Normands de la Scandinavie et l’Islande pour des voyages dans l’Atlantique, mais également utilisés pour le commerce, le commerce, l’exploration et la guerre au cours d’une période connue comme l’ère des Vikings, qui va d’environ 793 à 1066 de notre ère. [...] Il était capable de naviguer sur 75 miles (121 km) en une journée et d’avoir un équipage d’environ 20 à 30 hommes.

    épée viking memphis
    Cette épée est l’un des seuls objets trouvés sur le site, probablement abandonnée après qu’elle ait été brisée, ce qui suggère un combat violent.

    Cette nouvelle découverte pourrait être une preuve supplémentaire des anciens contacts trans-océaniques pré-colombiens, et elle rappelle certainement à l’esprit la célèbre colonie du «Vinland» mentionnée dans les sagas islandaises. Cette colonie mythique aurait été établie par Leif Ericson autour de la même période que le peuplement de l’Anse aux Meadows, dans la province canadienne de Terre-Neuve-et-Labrador, le plus célèbre site d’une colonie scandinave ou viking en Amérique du Nord en dehors du Groenland. [...]

    La datation au carbone du navire permet d’estimer qu’il date d’entre 990 et 1050 après JC, à peu près la période associée au Vinland et aux différents sites canadiens (L’Anse aux Meadows, Tantfield Valley, Îles Avayalik). Cela pourrait signifier que les Vikings ont effectivement développé un réseau d’échanges beaucoup plus large dans les Amériques que ce que l’on croyait traditionnellement. Malheureusement, très peu d’autres objets ont été trouvés sur le site, ce qui suggère que l’équipage a probablement abandonné le navire et continué à pied. [...]

    World News Daily Report (traduction fdesouche)

    http://www.contre-info.com/etats-unis-un-navire-viking-decouvert-pres-de-memphis-mississippi#more-34133

  • Les leçons de Bouvines

    De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

    "Le 27 juillet dernier, nous fêtions le 800e anniversaire de la bataille de Bouvines, première grande victoire « nationale » – ou, plus exactement, victoire qui vit la naissance de la nation française – obtenue par l’alliance de Philippe Auguste, de sa chevalerie, et de ses communes. Il est tout à fait remarquable que cette éblouissante victoire n’ait pratiquement pas été commémorée par la « France officielle ». En dehors des élus locaux, Bouvines ne reçut, le 27 juillet 2014, comme personnalités, que l’évêque du lieu et le duc d’Anjou, lointain successeur de Philippe Auguste. Ni François Hollande, ni Manuel Valls, ni, à ma connaissance, aucun ministre, n’ont daigné participer aux festivités.

    Il faut dire que les leçons de Bouvines ne doivent guère réjouir ces dévots de la repentance, du grand remplacement et de l’anti-France. La première leçon de Bouvines, c’est l’importance pour la France du chef de l’État. Bouvines, c’est d’abord Philippe Auguste. On comprend que François Hollande hésite à se mesurer à Philippe II et, pour tout dire, il y a si longtemps que la France n’a pas connu d’homme d’État que l’on comprend que la France officielle boude Bouvines. On chantait naguère : « Les rois ont fait la France ; elle se défait sans roi. » François Hollande à Bouvines aurait illustré cette thèse jusqu’à la caricature : alors que Philippe Auguste a considérablement agrandi le territoire national, personne n’a plus amoindri l’influence française que François Hollande. Historiquement, la France a été constituée par son chef. Beaucoup de pays ont une autre histoire, mais, chez nous, le chef de l’État est la clé de voûte de la société. Cela est vrai dans les succès, comme avec Philippe Auguste. Cela est, hélas, vrai aussi dans la décadence, comme aujourd’hui…

    La deuxième leçon de Bouvines, c’est que le chef de l’État n’est suivi par les Français que s’il respecte leurs libertés (c’est d’ailleurs l’étymologie du mot « français »). Chacun sait que ce qui fit la différence à Bouvines, ce furent les milices communales qui venaient librement prêter main forte au roi. Là non plus, François Hollande n’aurait sans doute pas été à son aise aux commémorations. Car l’une des raisons majeures de la dissolution de la France, c’est le rejet totalitaire de toutes les sociétés autonomes. Il devrait être pourtant évident qu’un Alsacien ne se gouverne pas comme un Breton ou un Corse. Mais, pour les jacobins qui nous gouvernent (si mal), il ne faut voir qu’une tête – quitte à couper toutes celles qui dépasseraient. Un État fort peut s’allier avec les libertés les plus variées et les plus vastes, au sein de ce que l’on appelait naguère la « société organique ». Aujourd’hui, un État impotent prétend intervenir partout. Individualisme et étatisme asphyxient la société française. Toute initiative est sévèrement réprimée et le civisme agonise. Alors que le jeune Hugo, qui s’est interposé lors du braquage de Dolomieu et l’a payé de sa vie, aurait dû être considéré comme un héros, c’est tout juste si on ne nous le présente pas comme un fauteur de troubles à cause duquel de sympathiques jeunes gens vont se retrouver bêtement en prison ! Et je ne dis rien ici de l’État-providence qui a presqu’entièrement fait disparaître toutes les solidarités naturelles, à commencer par les liens familiaux.

    Enfin, une troisième leçon de Bouvines ne risque pas de plaire à M. Hollande et à ses amis: c’est le rôle trop souvent anti-français de l’oligarchie. En 1214, cela se traduisait par le fait qu’un certain nombre de grands barons combattaient dans le camp de l’empereur germanique et du roi d’Angleterre contre le roi de France. En 2014, cela se traduit par le fait que l’oligarchie politique, financière ou médiatique méprise copieusement la France et les Français, les ruine, les désarme, les force à cracher sur leur histoire glorieuse et à accepter des populations de plus en plus rétives à toute intégration… En un mot, aujourd’hui comme hier, l’oligarchie fait trop souvent la politique de l’anti-France.

    Ces leçons de Bouvines doivent effectivement être douloureuses à entendre pour « nos » dirigeants. Mais, si les Français ne les entendent pas, ils risquent fort d’assister à une quatrième leçon :la France peut très bien disparaître. Sans l’énergie de Philippe Auguste, sans le dévouement de sa chevalerie, et sans l’enthousiasme de ses peuples, elle aurait été submergée en 1214. Sans un vrai homme d’État, capable de nous rendre nos libertés et de défendre l’intérêt général par-delà tous les intérêts oligarchiques, elle peut très bien disparaître en 2014…"

    Michel Janva

  • L’allégorie de la caverne au XXIème siècle

    En repensant à l’allégorie de la caverne dans la République de Platon, j’ai été frappé par la ressemblance entre la situation des hommes enchaînés dans la caverne et condamnés à ne percevoir de la réalité que les ombres agités par des « marionnettistes », et celle des citoyens consommateurs abrutis par la propagande politique et commerciale que nous sommes devenus en ce début de XXIème siècle. Voici une version actualisée possible de « l’allégorie de la caverne ». Les deux personnages, Socrate, et Glaucon, sont conservés, et je colle largement à la trame utilisée par Socrate dans sa démonstration. J’ai conservé quelques morceaux intacts (dans la traduction sur laquelle je me suis basé). Pour que le lecteur comprenne pleinement l’approche, j’indique à la fin de l’article le lien renvoyant à la traduction de l’allégorie de la caverne sur laquelle je me suis basé.

    Socrate : Je voudrais mon cher Glaucon, te montrer à quel point notre vision du monde est déterminée par l’éducation, et à quel point une éducation délibérément orientée dans une mauvaise direction, peut fausser le jugement dans des proportions étonnantes. Imagine un monde dans lequel les hommes vivent dans des villes ceintes de très hautes murailles et surplombées d’un dôme les isolant totalement de l’extérieur. Il y vivent depuis si longtemps qu’ils ont complètement oublié le souvenir de leur installation. Ils peuvent se déplacer, d’une ville à l’autre, mais uniquement dans des véhicules circulant dans un réseau souterrain. Ils ne peuvent donc s’aventurer en dehors des villes et des véhicules et voir de leurs propres yeux à quoi ressemble le « dehors ». A défaut de contact direct avec l’extérieur, les hommes de ce monde sont inondés d’une prodigieuse quantité d’informations sur le dehors diffusées par le biais de chaînes de radio, de télévision, de quotidiens, de magazines, et de livres. Ces médias présentent une diversité apparente : ils s’entendent pour exposer régulièrement leurs désaccords sur des points mineurs, donnant le sentiment aux hommes qu’ils peuvent choisir entre ces différents canaux d’information. Toutefois, sur la question la plus importante : « que se passe-t-il au dehors ? », ces médias sont unanimes pour peindre une réalité terrifiante, afin d’imprimer dans l’esprit des hommes que ces villes entièrement coupées du monde sont d’indispensables refuges. Sur toute la surface de la terre, dans toutes les villes, tous ces médias peignent le même tableau et adressent les mêmes mises en garde. Chaque fois qu’ils voyagent d’une ville à une autre, les hommes se rendent bien compte que l’information, malgré certaines particularités locales, est partout la même, ce qui renforce leur confiance en cette vision du dehors. Je dis « vision » car cette présentation du dehors est un mensonge organisé par une caste de marionnettistes qui sont parvenus, au fil des millénaires, à réduire le reste de l’humanité en esclavage. Au dehors, le monde est le même que celui dans lequel nous vivons, c’est à dire un monde vaste, magnifique, et peuplé d’innombrables espèces de plantes et d’animaux. Pour vivre l’existence libre et opulente à laquelle ils se croient seuls prédestinés, ces marionnettistes ont besoin du travail d’un grand nombre d’hommes, et comme en même temps ils les méprisent et ont horreur de se mélanger avec eux, ils ont mis au point ce complexe de gigantesques structures, dispersées un peu partout à la surface de la terre. Au sommet de chacune d’elles, à l’air libre, vit un petit groupe de marionnettistes qui assurent le fonctionnement de la structure. Ces marionnettistes ne se mêlent aux hommes d’en bas que pour les opérations de propagande destinées à conforter le formatage, et pour recueillir le fruit de leur travail. Dans les premiers temps, ils ont été contraints de recourir à l’extrême violence, mais par la suite ils se sont rendus compte qu’il était plus efficace de fabriquer le consentement de leurs esclaves, en leur enseignant une fausse histoire et en les abrutissant de propagande politique et commerciale. C’est ainsi qu’entrés avec des chaînes dans ces camps de concentration, ils ont fini par les considérer comme les derniers havres de liberté sur la terre. Du reste, les conditions de vie de ces hommes sont loin d’être atroces : ils vivent un peu entassés les uns sur les autres, ont peu de pièces dans leurs logements, mais ils mangent à leur faim, peuvent s’apparier avec qui ils l’entendent, et leur esprit est occupé par une multitude de divertissements en tous genres diffusés par les médias qui viennent adoucir la rudesse de leur quotidien. Pour donner encore plus d’assurance à leur emprise mentale, les marionnettistes ont créé et favorisé la diffusion d’une religion élevant le mensonge organisé en vérité éternelle, et promettant les pires châtiments envers ceux qui remettraient en cause la révélation.

    Glaucon : C’est un monde terrifiant que tu me décris là, Socrate.

    Socrate : C’est une fiction, Glaucon, rassure-toi. Des hommes réduisent en esclavage d’autres hommes depuis la nuit des temps, parfois sur une vaste échelle, mais personne n’a encore conçu un plan aussi machiavélique que celui-ci. Mon propos est simplement de te montrer combien il est difficile de se libérer d’une erreur, quand on y a cru pendant trop longtemps.

    Glaucon : En tous cas ce sont d’étranges prisonniers.

    Socrate : Et ils nous ressemblent pourtant. Dis moi… Penses-tu que ces hommes aient jamais vu autre chose que cette réalité du dehors complètement déformée par les médias qu’ils consultent quotidiennement et en lesquels ils se fient ?

    Glaucon : N’oublies-tu pas internet dans ta liste de médias ? Avec internet, ils pourraient développer une forme d’autonomie.

    Socrate : Non, les marionnettistes ont depuis longtemps interdit internet dans les villes. Les internautes vivant dans ces lieux confinés n’auraient de toute façon, comme tous les autres habitants, aucun moyen de savoir ce qui se passe « au dehors ».

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  • Xavier Martin : « Naissance du sous-homme au coeur des Lumières – Les races, les femmes, le peuple »

    Critique de Présent sur la nouvelle parution de Xavier Martin.

     

    A l’école de la République, les écoliers apprennent que l’humanisme des Lumières est un progrès, qu’il représente le franchissement décisif d’une marche, qu’il est la conception la plus haute qu’on puisse avoir de l’Homme. En une dizaine d’ouvrages, le Pr Xavier Martin a montré qu’abondent les textes du XVIIIe siècle qui disent autre chose, voire le contraire.

    livre

    Des textes signés des auteurs prestigieux, Voltaire. Rousseau, Diderot, ou des multiples auteurs secondaires en qui s’exprime l’esprit du temps. Ils invitent à réexaminer en profondeur la nature et la réalité de cet « humanisme » éclairé. L’homme des droits de l’homme et sa compagne(2001), Nature humaine et Révolution française (2002),Voltaire méconnu (2007). ont dévoilé des « aspects cachés de l’humanisme des Lumières » qu’on peut résumer en un réductionnisme radical. Il baigne le XVIIIe siècle, passe par la Révolution et atteint le XIXe siècle (S’approprier l’homme, un thème obsessionnel de la Révolution, 2013 ; Mythologie du Code Napoléon, 2003). Xavier Martin a relevé une tournure omniprésente chez les philosophes : Ie « ne. que. », expression syntaxique de ce réductionnisme.

    Une pensée nominaliste

    Il est une autre tournure que le nouvel ouvrage du Pr Martin met en évidence dans les écrits philosophiques : l’incise « qu’on appelle. »« L’animal appelé homme », écrit Voltaire. L’homme est une convention. Nous sommes là au coeur des Lumières, à l’articulation idéologique où naît le sous-homme et cette articulation est nominaliste. « Ce type de pensée réduit à néant la notion de genre, la notion d’espèces, commodités d’ordre mental et rien de plus. » Dès lors que l’homme n’est pas clairement reconnu comme espèce, qu’est-il ? La notion est mouvante.
    La frontière avec l’animal n’existe plus. L’homme et l’animal se distinguent par un plus ou moins, plus ou moins de sensibilité, plus ou moins d’intelligence. Sont appelés hommes, c’est-à-dire appartiennent à l’humanité, ceux que les philosophes estiment répondre aux critères qu’ils ont eux-mêmes fixés.
    La nature humaine étant ainsi faite, ils se prennent comme critères : une élite masculine, européenne et pensante. Conséquence, un mépris – une haine – pour les ethnies exotiques, les femmes et le peuple.
    Les citations pleuvent, se recoupent et forment un constat accablant.
    Les peuples lointains, soit les Africains et les Lapons, sont assimilés à des bêtes, au mieux des animaux nobles, souvent des animaux très inférieurs. L’animal auquel on compare volontiers l’Africain est l’orang-outan. La conviction que l’homme noir « est tout autant ou davantage parent du singe que de l’homme blanc », écrit Xavier Martin, cette conviction « plus ou moins sourde ou explicite, conceptuellement assez confuse et tâtonnante, mais accueillie diffusément comme scientifique, est dominante dans l’opinion dite éclairée. » Pour Voltaire, le physique nègre est l’occasion de rire de la Genèse, son obsession : « une plaisante image de l’Etre éternel qu’un nez noir épaté avec peu ou point d’intelligence ! ».

    La femelle

    Dans l’ontologie plutôt imprécise que dessine la nouvelle philosophie, les femmes sont radicalement séparées des hommes et inférieures.
    Les philosophes les pensent constitutivement mal organisées pour penser. Si une femme fait profession de penser, les philosophes la tolèrent en regrettant qu’elle ne soit pas un homme. Ils le lui disent et elle est supposée en être flattée. Fleurit l’épithète « femelle ». Espèce femelle, auteur femelle, moine femelle, le qualificatif méprisant aura largement cours également sous la Révolution.
    Ce mépris s’accompagne d’une réification : la femme est un objet de consommation. Dans cette perspective, le viol devient un acte bénin. Il est même envisagé par les philosophes que l’homme soit la vraie victime du viol qu’il commet, victime qu’il est de la ruse féminine qui feint de résister. Voltaire, Diderot tiennent à l’affirmer, à le démontrer, et surtout Rousseau, « indéniable virtuose de la pensée retorse » qui « donne ici largement sa mesure », Benjamin Constant parlera, lui, de« galanteries trop vives ». Le mode de défense choisi par les amis de DSK lors de l’affaire Nafissatou Diallo aurait paru naturel, voire scientifiquement étayé, aux philosophes. D’autant qu’il s’agissait d’une femme noire, cumul de deux « infériorités ».
    Auxquelles s’y ajoute une troisième : l’origine plébéienne.
    « Vous savez qui je suis ? »
    Voltaire situe le peuple quelque part « entre l’homme et la bête ».
    Rousseau parle de « populace abrutie et stupide », D’Holbach d’une « populace imbécile ». Pour d’Alembert le peuple est un « animal imbécile » et il s’agit de haïr « le gros du genre humain comme il le mérite ». Cela jure avec la réputation de ces auteurs ? C’est un très mince échantillon d’une considérable production « démophobe » qui nous ramène, sans surprise, à l’animalisation :« C’est une très grande question de savoir jusqu’à quel degré le peuple, c’est-à- dire neuf parts du genre humain sur dix, doit être traité comme des singes », écrit Voltaire.
    Ce mépris global se détaille suivant les métiers. Le manouvrier, l’artisan, l’agriculteur sont gens peu estimables, mais je les surestime : choses et bêtes peu estimables.
    Par ce biais, Voltaire trouve une fois de plus moyen d’attaquer le catholicisme. Jésus n’est pas seulement né « dans un village de juif, d’une race de voleurs et de prostituées » – antisémitisme ordinaire chez les philosophes – il est fils de charpentier, comble de l’infamie !

    La voie souterraine des idées

    Tout cela mène Xavier Martin à exprimer des « perplexités » dans le dernier chapitre. Comment les publications universitaires, spécialisées, peuvent-elles affirmer l’humanisme des Lumières, sinon au prix de mensonges par omission ou d’atténuations péniblement menées, de caviardage des textes ?
    Comment les spécialistes peuvent-ils utiliser le concept d’ »anti-Lumières » pour désigner des auteurs dont la pensée serait à l’opposé des Lumières (en gros : une pensée raciste et sous-humanisante, qui nie l’unité fondamentale du genre humain), alors que manifestement ces auteurs (Jules Soury, Georges Vacher de Lapouge.) se rattachent aux philosophes du XVIIIe par un cordon ombilical ?
    Sans cacher que l’analyse d’un tel dossier est délicate et que le risque de l’anachronisme existe, l’auteur observe les tenants et les aboutissants de la philosophie des Lumières, son cheminement à travers les théories racialistes du XlXe siècle jusqu’aux idées nazies. Toutes ont comme autre point commun, et cela ne surprend pas, une haine viscérale du christianisme.
    « L’image de l’homme comme transcendé religieusement s’est dissipée, effectivement, lors de son immersion dans l’animalité, conçue comme un progrès par les innovateurs affranchis des essences donc du donné humain, au siècle des Lumières. Et l’humanité en est devenue friable et soluble ; on a pu la nier chez certains humains. » Des Lumières aux camps de concentration ? L’itinéraire est de plus en plus précisément balisé, n’en déplaise à l’histoire officielle.

    Xavier Martin, Naissance du sous-homme au coeur des Lumières – Les races, les femmes, le peuple, Paris, DMM, 2014, 440 p.

    http://www.fdesouche.com/495309-xavier-martin-naissance-du-sous-homme-au-coeur-des-lumieres-les-races-les-femmes-le-peuple