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culture et histoire - Page 1507

  • De Marx à Heidegger

    On a reproché beaucoup de choses à Karl Marx : le caractère systématique de sa pensée, son économicisme (surtout sensible chez ses épigones, car chez lui le primat de l’économie se situe beaucoup plus dans l’ordre des causes que dans l’ordre des fins), sa définition quasi métaphysique de la classe sociale, son incapacité à sortir de la philosophie de Hegel, dont il prétend seulement « remettre sur ses pieds » l’interprétation dialectique, sa philosophie de l’histoire où le communisme primitif prend la place du jardin d’Éden et la société sans classes celle de la Parousie, son attitude ambivalente vis-à-vis de la bourgeoisie (d’un côté ennemi à combattre, de l’autre classe ayant joué dans l’histoire un rôle « éminemment révolutionnaire »), son adhésion à l’idéologie du progrès – idéologie typiquement bourgeoise elle aussi, comme le rappellera Georges Sorel –, qui l’amène à lire l’histoire comme Révélation progressive, et à voir dans la colonisation un « progrès de la civilisation », etc.

    Certains de ces reproches étaient sans nul doute fondés. Au moins serait-il honnête de ne pas discréditer la pensée de Marx en la réduisant à l’usage que ceux qui s’en sont réclamés (les « marxistes ») en ont fait : en toute rigueur, nul ne sait comment Marx aurait jugé Lénine ni ce qu’il aurait dit du Goulag.

    Il y a au moins deux bonnes raisons d’examiner à nouveaux frais l’œuvre de Marx. La première est que le « marxisme » est largement passé de mode, ce qui permet d’en parler sans passion. La seconde est que les rapports sociaux propres au capitalisme sont aujourd’hui devenus dominants dans le monde, de façon telle que le propos de Marx retrouve une certaine actualité. En triomphant à l’échelle planétaire, le capitalisme n’a en effet pas seulement retrouvé la brutale agressivité qui fut la sienne au XIXe siècle. Il semble aussi avoir épuisé ses effets positifs – à défaut d’avoir épuisé son champ de développement. On a beaucoup critiqué ce que Marx a pu dire sur la baisse tendancielle du taux de profit, en lui reprochant de n’avoir pas tenu compte du caractère productif du capital constant. Or, toutes les études disponibles confirment à l’heure actuelle une baisse du taux de profit dans les pays capitalistes. C’est précisément pour remédier à cette érosion de la rentabilité du capital que le capitalisme tend aujourd’hui à briser tous les équilibres sociaux nés du compromis fordiste, à libéraliser totalement les marchés financiers, à intégrer les pays émergents dans une nouvelle division internationale du travail, à découvrir sans cesse de nouveaux marchés. D’où la marche accélérée vers une globalisation sous l’égide de la Forme-Capital, véritable réorganisation planétaire des processus productifs de la valeur, laquelle va de pair avec un retour de l’impérialisme (néo)colonial, dont l’occupation de l’Irak n’est que le plus visible aspect.

    L’ancien capitalisme prétendait satisfaire des besoins exprimés par la demande, le nouveau vise à satisfaire des désirs stimulés par l’offre. Dans tous les cas, le capitalisme se définit par une dynamique d’accumulation par dépossession – une dynamique de l’illimité –, et c’est pourquoi il ne peut que s’étendre à toute la terre en détruisant tout ce qui risque d’entraver la logique du capital. Or, Marx n’a pas seulement montré que les lois économiques, loin d’être « naturelles », sont le produit d’une histoire sociale. Disons-le tout net : en soulignant que le capitalisme vise par nature à l’accumulation infinie de la valeur, puisque le capital n’est que l’abstraction de la valeur en mouvement, il a mieux compris qu’aucun autre la nature profonde du capitalisme, son essence prométhéenne et sa force démiurgique. C’est ce que montrent son analyse de la marchandise et sa théorie de l’aliénation.

    Pour Marx, le travail n’est pas la source, mais la substance de la valeur. Il convient dès lors de s’interroger sur l’origine des valeurs surajoutées aux valeurs existantes. Marx a très bien compris que le problème essentiel n’est pas la propriété, mais la marchandise. En tant que valeur, la marchandise n’est que du travail humain cristallisé, mais en tant que marchandise le travail devient qualitativement autre chose que ce qu’il était auparavant. Derrière le double aspect de toute marchandise (valeur d’échange et valeur d’usage) s’exprime d’un côté le caractère différenciateur du travail concret et, de l’autre, le travail anonyme et abstrait qui égalise tous les travaux. La forme monétaire revêtue par les échanges aboutit alors à la réification ou « chosification » (Verdinglichung) des rapports sociaux, ce que Marx appelle le « fétichisme inhérent au monde marchand ».

    L’aliénation va donc très au-delà de ce que la simple critique socialiste dénonce comme « exploitation sociale ». L’aliénation signifie que, sous le règne de la marchandise, l’homme devient étranger à lui-même. « L’argent, écrit Marx, réduit l’homme à n’être qu’une abstraction ». Il réduit l’être à l’avoir, la qualité à la qualité. Lorsque l’argent, médiateur de toute chose, devient le seul critère de la puissance, le travailleur et le patron, en dépit de tout ce qui les oppose, sont l’un et l’autre aliénés. Qui n’a pas d’argent est prisonnier de ce manque, qui possède de l’argent est possédé par lui.

    Pour Marx, toute production est une appropriation de la nature par l’homme dans une forme déterminée. Le moteur de l’histoire, de ce point de vue, n’est pas tant l’économie elle-même que la technique, dont l’évolution modifie sans cesse les formes de travail, d’appropriation et de production. Mais ici Marx reste en chemin, car il ne s’interroge pas sur l’essence de la technique. Il ne saisit la technique que dans un sens instrumental, comme simple mode de la praxis, entendue comme « travail humain », sans voir qu’il se pourrait bien que la technique soit elle-même le sujet dont « bourgeoisie » et « prolétariat » ne sont que des prédicats. Pour penser véritablement la technique, et comprendre que l’essence de la technique n’a, elle, rien de technique, il faudra attendre Heidegger.

    Mais c’est précisément la pensée de Heidegger et celle de Marx que l’on pourrait comparer. Car ce que Marx appelle « Capital », Heidegger l’appelle Ge-stell : arraisonnement de tous les étants en vue de la production généralisée, c’est-à-dire déploiement planétaire de l’inauthentique. Ce que dit Marx de l’argent évoque pareillement ce qu’écrit Heidegger sur le règne de l’« on » : d’un côté, la « fausse conscience », de l’autre la « facticité » (Faktizität). Marx cherche à restituer à l’homme son « être générique », tandis que l’herméneutique heideggérienne propose de faire retour à l’« ek-sistence », laquelle désigne « l’habitation ek-statique dans la proximité de l’être ». Les deux démarches critiquent le capitalisme à partir de prémisses distinctes, mais se rejoignent dans un même appel à se libérer de l’inauthentique (Selbstentfremdung).

    « Ce que Marx, partant de Hegel, a reconnu en un sens important et essentiel comme étant l’aliénation de l’homme plonge ses racines dans l’absence de patrie de l’homme moderne », écrit Heidegger (Lettre sur l’humanisme). « C’est parce que Marx, ajoute-t-il, faisant l’expérience de l’aliénation, atteint à une dimension essentielle de l’histoire, que la conception marxiste de l’histoire est supérieure à toute autre historiographie ». Le compliment n’est pas mince. C’est pourquoi Heidegger cite comme l’une des tâches de la « pensée à venir » ce qu’il nomme un « dialogue productif avec le marxisme ». Essayons d’engager ce dialogue.

    Robert de Herte, Éléments n°115, 2004.

    http://grece-fr.com/?p=3774

  • Les néoconservateurs à la française

    Le néoconservatisme pourrait se caractériser par un attachement aux « valeurs traditionnelles » et un rejet de l’islam sur le plan identitaire et géopolitique. C’est du moins sous cet aspect qu’il s'est popularisé aux Etats-Unis, parfaitement symbolisé par l’administration Bush. En France, de nombreux articles, plus ou moins bienveillants, se penchent désormais sur le sujet. Il est un fait désormais acquis qu’il existe un néoconservatisme à la française. C’est un avatar de l’américanisation de notre pays, qui touche non seulement les modes de vie, mais aussi les modes de pensée et donc la politique. Si l’existence du FN, et dans une moindre mesure, du Front de gauche, peuvent limiter à la marge le caractère bipolaire de la vie politique française, cela ne signifie pas que le néoconservatisme ne se développe pas, principalement à droite. Les récents événements autour du mariage pour tous et les positions sécuritaires et anti-islam qui se développent en politique vont tout à fait dans le sens d’un néoconservatisme à la française qui pourrait devenir le nouveau fond « idéologique » de la droite, qui serait opposé aux projets de la gauche sur la famille et le multi-culturalisme. Cet article ne nie pas les aspects positifs des mobilisations ayant eu cours ces derniers mois et nous faisons une très nette distinction entre le militantisme acharné, souvent courageux, et respectable de nombreuses personnes, souvent jeunes, et les leaders qui n’ont jamais fait de mystères sur les basses volontés de récupération politique. Alors qu’Aymeric Chauprade vient de publier une tribune déroutante et que LMPT reprend ses activités en octobre, il m’a semblé nécessaire de publier ce texte que j’avais initialement destiné à être mis au rebut de mon ordinateur et que j’ai actualisé à la lumière des derniers événements.

    Les catholiques français, des protestants américains ?

    Pas de néoconservatisme américain sans protestants, pas de néoconservatisme à la française sans catholique.

    Autant le préciser d’emblée, les lignes qui vont suivre ne sont ni antichrétiennes, ni anticatholiques, ni même, d’ailleurs, antiprotestantes. Nous allons tenter d’établir un parallèle entre les WASP et les catholiques français. Exercice périlleux ? Surement. Mais regardons de plus près.

    La Manif pour tous, sur laquelle nous reviendrons plus bas, a été l’occasion de faire « renaître » la France catholique sur le plan politique. Si nous autres, militants politiques, n’étions pas étrangers à la présence d’activistes catholiques, il s‘agissait bien souvent de catholiques « tradi », fortement liés aux idéologies nationalistes (maurrassienne, entre autre). Mais nous n’avions pas vraiment l’habitude de côtoyer les « autres », cette masse catholique, majoritaire, qui se mêlait alors peu de politique à l’exception de quelques associations ridicules, comme celle de Christine Boutin destinée à faire interdire le festival métal de Clisson, le Hellfest (combat prioritaire, n’est-ce pas ?).

    Ces échanges furent assez « édifiants » sur une partie de la population alors présente : obsédés par les questions sociétales et par les « mœurs » elle est autant prompte à se mobiliser contre le mariage homo qu’elle est muette et absente contre l’immigration de masse ou pour soutenir les français qui perdent leurs emplois. A l’instar des protestants américains, en première ligne sur l’avortement, l’homosexualité et le genre, certains catholiques français ne se mobilisent pas, dans une immense majorité, sur d’autres thèmes. Tout comme les WASP qui font de la victoire des « Républicains » contre les « Démocrates » leur unique cheval de bataille politique, certains catholiques français mettent un point d’honneur à faire dégager Hollande alors que nombreux sont ceux qui garnissent les officines umpistes pro-Sarkozy ou des partis centristes à tendance européiste.

    Principalement issus de la bourgeoisie, le programme pour les enfants est déjà tracé : filières internationales et écoles de commerce. La réussite avant tout. Comme nos protestants pour qui la réussite sociale par le « travail » est un impératif social, moral et eschatologique. La réussite dans le système capitaliste serait-elle une preuve de la bienveillance de Dieu ? La philosophie personnaliste au service du dieu argent. Ils sont loin nos « catho tradi », pétris de culture savante et antique, lecteurs  d’Homère, d’Aristote ou de Platon, fiers officiers de l’armée française. Aujourd’hui c’est JMJ pour la bourgeoisie blanche catholique post conciliaire. Le catholicisme qui a forgé Primo de Rivera, Codreanu, Bernanos, Jünger ou encore Bloy et Péguy laisse place aux drapeaux roses et bleu ciels de LMPT.

    La LMPT, un Tea party à la française ?

    Il est fréquent d’entendre dire que LMPT est un « Tea Party » à la française. C'est-à-dire une sorte de lobby conservateur qui tente d’influencer la droite mais dont la forme se veut assez moderne et « jeune ». C’est vrai que c’était quand même déroutant cette Manif pour tous, drapeaux roses et bleu ciel, musique techno, « happening », tous les modes de séduction et de communication issus des « shows » à l’américaine ont été déployés pour s’opposer au mariage homo ou garnir les manifs anti-avortement. Festivus festivus (Muray) contre la « culture de mort » et la reprogrammation du cerveau de nos gosses. Curieux. On a du mal à voir comment on pourrait œuvrer contre la destruction de la famille et de l’enfant sous fond de musique pop et techno. LMPT est le fruit pourri du système, en cela il se meut selon les codes du système, notamment le bougisme et la festivité. Or c’est précisément l’américanisation de notre pays qui détruit notre âme.

    L’américanisation de la vie politique pose au moins deux problèmes.

    D’une part elle implique l’impossibilité de bâtir notre propre alternative au système en essayant de trouver les solutions au sein même du système, en l’influençant par un lobbying important (comme la fameuse charte de LMPT). Dans le cadre de LMPT on pourrait voir cela comme ça : plutôt que de créer nos écoles, on fait du lobbying sur l’école républicaine. Bien que je sois partisan du fait de ne pas lâcher de terrain au système, notre prise sur les événements est à peu près nulle et ce qu’il faut c’est assécher le système. A ce titre les théories anarchistes seront bien plus intéressantes au militant de l’ultra-droite que les littératures nostalgiques ou les manuels de marketing (politique). D’ailleurs l’anarchisme chrétien a un temps d’avance dans la réflexion (sur l’éducation, la monnaie, par exemple). Relisez Anarchie et Christianisme de Jacques Ellul.

    D’autre part, elle renforce le cadre bipolaire, opposant un projet « de gauche » à un projet « de droite » alors qu’il a été mainte fois démontré que s’il existe probablement une « droite des valeurs », il n’y a pas de différence de fond entre la droite et la gauche dans l’avancement de l’offensive du Capital. Il est donc difficile d’édifier un front révolutionnaire, anti-système, si nous devons composer avec une droite attachée à ces privilèges de classe. Il ne s’agit pas ici de rhétorique marxiste mal dégrossie, mais d’un constat. Le vote de droite est encore largement animé par des intérêts de classe. Il y a encore un bon tiers de français qui votent « à droite » uniquement car ils sont contre la politique économique « de la gauche » : taxation des hauts revenus, taxations du capital, taxation des retraités, augmentation des minima sociaux et des avantages des fonctionnaires. Pourtant les politiques de droite et de gauche font essentiellement peser le coût de la dette sur les classes moyennes et Hollande mène une politique anti-sociale.

    Si derrière ce grand mouvement de plusieurs centaines de milliers de personnes, certains ont pu y voir une mobilisation du peuple français contre les plans de l’oligarchie, le temps leur aura donné en grande partie tort. A l’exception du Printemps Français qui a musclé le discours et embrassé une grande diversité de thème, une bonne partie de LMPT n’est devenue qu’une excroissance de la droite molle de gouvernement, comme le montre le ralliement de nombres d’entre-eux à l’ancien parti de Jean-François Copé et ce malgré les annonces comme quoi l’UMP ne reviendra pas sur le mariage pour tous. D’autres se sont lancés en politique, et se sont présentés aux européennes pour le mouvement de Christine Boutin pour défendre les « valeurs ». De quoi aider à recomposer la droite, mais certainement pas de quoi mettre à mal le système. On comprend mieux la distance critique du FN à ce sujet qui très vite a surement compris ce qui se tramait. Aucun discours sur la reprise de la souveraineté. Aucune attaque contre l’oligarchie mondialiste. Par contre chez certain, un rejet sans nuance de l’islam, partagé par l’ensemble du spectre des droites et qui est dans la ligne du néoconservatisme américain qui a historiquement activé et nourri cette opposition. Ajoutons à cela les drapeaux européens qui flottent au vent alors que certains drapeaux régionaux ou nationaux sont interdits. Un beau cocktail pour constituer la droite forte systèmo-compatible, ou cette droite qui veut l’économie capitaliste sans la marchandisation des femmes et des gosses. Au même titre que la gauche veut la marchandisation des femmes et des gosses avec la GPA et la PMA mais sans le capitalisme d’entreprise. Ou ceux qui veulent l’immigration sans l’islam. Comme les autres veulent la fin du dumping-social tout en encourageant l’immigration. Tout cela parait bien incohérent.

    L’islam et l’insécurité, les deux mamelles du reniement ?

    Il faut également constater que le discours sur les valeurs et la civilisation s‘accompagne d’un discours sur l’islam. L’islam a remplacé dans la mythologie de droite et d‘extrême-droite les communistes. Or il a été mainte fois démontré la collusion entre l’Occident et les pétro-monarchies ou encore le rôle trouble de la CIA dans l’émergence d’Al-Qaida (n’est-ce pas Aymeric Chauprade qui utilisait l’expression islamérique ?). Il est certain qu’un danger ne peut qu’exister si on fait tout pour le renforcer et lui donner un corps. Au même titre que le « péril communiste » n’était que le fruit de la stratégie des alliés de choisir l’URSS au détriment de l’Axe n’en déplaise à nos tartuffes patriotards. Et à ce jeu là le système a été très fort, même pour nous qui sommes sur une ligne qui ne confond pas l’islam et l’islamisme et qui fait la part des choses, il devient de plus en plus évident que cette distinction s‘atténue à mesure que les musulmans se soudent contre les discours simplistes des vipères du choc des civilisations. Plus les anti-islams (qui ne sont pas forcément issus du camp national) s’évertuent à lutter contre l’islam de façon caricaturale, plus l’islamisme se renforce et recrute chez les jeunes en rupture avec le système. C’est ainsi qu’en Irak, des anciens baassistes se sont ralliés à l’EIIL, que le Hamas a pris le contrôle à Gaza et que l’islamisme progresse dans nos banlieues et nos prisons. Ainsi aujourd’hui la plupart des discours sur l’islam sont orientés sur la laïcité et sur l’immigration choisie. Alors que le problème de fond demeure le même : la submersion migratoire. Mais comme l’immigration demeure utile au patronat et qu’une partie du système convient à en former une partie pour être les relais zélés du Capital dans leur communauté, il n’est pas décidé à combattre le problème.

    A ce discours sur l’islam s’adjoint un discours sur l’insécurité. Là aussi, au lieu de remettre en cause le système, on lui demande de nous aider : et vas-y que je te vote une loi « contre la burqa » qui est aujourd’hui plus utilisée contre les manifestants masqués que contre les salafistes. Et vas-y que je veux des caméras de sécurité histoire que la population soit bien fliquée. Et vas-y que ça se plaint de pas pouvoir consommer tranquillement ces merdes américaines à cause des méchantes racailles. Trop dur de pas pouvoir faire les soldes pénard. C’est vrai ça ! Merde quoi ! On peut pas acheter des fringues de merde fabriquées par un gosse indien de 6 ans à cause des arabes. Trop dur la life ! Puisque depuis 68 il faut jouir sans entrave, la racaille est devenue une entrave pour l’hédoniste de droite. Alors que le problème est tout autre : c’est le grand remplacement.

    Et là aussi, vous croyez que notre néo-con va vous parler remigration ? Va vous parler de la barbarie du capitalisme, mais non, mais non : plus de police, plus de caméra, plus de lois répressives. Le paradis sur Terre. Le bonheur à la Big brother.

    Le choix d’Israël… et de la Russie, vers un néoconservatisme sans les Etats-Unis?

    Pour lutter efficacement contre « ses musulmans qui nous emmerdent », le néo-con patriotard a eu une autre idée de génie : et s'il devenait pro-israélien ? En voila une idée qu’elle est bonne. Le simple fait que  des organisations dirigées par des binationaux franco-israélien aient œuvré depuis 40 ans à empêcher toute révolte identitaire et à favoriser la submersion migratoire, cela ne semble pas lui avoir traversé l’esprit. Non, ce que voit le néo-con patriotard c’est que Tsahal nous la joue « plomb durci » et « bordure protectrice » sur les arabo-musulmans. Mais si, vous savez, les potes de ceux qui cassent tout quand ils manifestent au lieu de demander tranquillement avec des fleurs qu’on arrête de bombarder des écoles. En plus casser, c’est mal. Sauf quand c'est ceux qui ont le droit, comme l'armée ou la police. En plus Israël c’est la démocratie. On peut aller à la plage, porter des mini-shorts, discuter de sujets futiles dans des débats télévisés et aller en boîte. Y a pas à dire, c’est le poste avancé de la civilisation !

    Mais Israël n’est pas le seul pays à susciter l’admiration de nos amis, la Russie de Poutine est source de fantasme à faire passer Sasha Grey pour une vieille morue. Poutine, c’est le mec qui voulait buter les Tchétchènes jusque dans les chiottes. En plus il pose avec des armes à feu, fait des sports de combat et tous ces trucs bien virils qui plaisent à l’Occidental qui de son côté baisse les yeux et courbe l’échine. En plus Poutine est contre le mariage homo ! C’est mieux que Hollande quand même ! Là où ça devient intéressant, c’est que cette alliance doit nous permettre d’être indépendant des Etats-Unis, nous allons y revenir plus bas. Notre ami a encore une idée de génie : puisqu’on est soumis aux USA, ce qui est tout à fait juste et démonte au moins un esprit gaullien, pourquoi ne pas devenir dépendants de la Russie ? Devenir dépendant d’un pays qui nous approvisionne en gaz et en pétrole et qui peut boycotter sans sourciller notre agriculture déjà moribonde, en voila une idée ! Là encore : la simple idée de sortir de la société du pétrole, de repenser notre consommation d’énergie et de se questionner sur les énergies du futur n’est pas au programme puisque l’écologie, c’est un truc de gauchiste !

    Et ce qui ne manque pas de sel c’est ce qui va suivre. Alors que Chauprade nous écrit dans sa tribune :

    "Certes Israël est aujourd’hui encore très lié aux États-Unis mais ceux-ci commencent à s’en détourner et Israël adopte une posture multipolaire en construisant des relations fortes avec la Russie, l’Inde, la Chine."

    Je lis dans la même journée au détour de mes pérégrinations un texte d’Israël Shamir où ce dernier écrit ça :

    "La semaine dernière [en juin 2014], l'historien militaire israélien Martin van Creveld est passé par Moscou. En 2003, il s'était rendu célèbre en menaçant l'Europe d'anéantissement nucléaire (l'option "Sanson") en disant: "Israël a la capacité de couler le monde entier avec nous, et c'est ce qui va se passer, avant qu'Israël se soumette à d'autres". Cette fois-ci il a expliqué aux Russes la nouvelle politique israélienne: tandis que les US entrent dans leur déclin, Israël doit diversifier et consolider ses projets en se rapprochant de Moscou, de Pékin et de Delhi, a-t-il écrit dans le quotidien Izvestia."

    Et là, comme qui dirait, la boucle est bouclée. Si Chauprade et Shamir disent la même chose à deux mois d’intervalle, on peut considérer que cette dynamique est à prendre en considération.

    Voila ce qu’écrivait Arnaud de Robert en mars :

    « Il s'agit ici de comprendre chers camarades que ce qui entoure la crise ukrainienne n'est un enfumage de première bourre. Le scénario qui nous est joué a déjà été scellé par avance. Vladimir Poutine, les serbes, les chinois et autres non-alignés de circonstances sont dans le Système. Leur apparente opposition qui s'habille de conservatisme et de valeurs morales (à la George Bush finalement) n'a qu'un objectif : faire reconnaitre leur place par l'Oligarchie. Partout dans le monde, le seul système qui s'instaure est celui de l'autoritarisme libéral, ligne partagée par notre futur président Nicolas Sarkozy. »

    Le fait que Poutine incarne un néoconservatisme à la russe (avec l’orthodoxie comme socle religieux) est d’ailleurs tout à fait probable. Avec le même acharnement à combattre les « nationalistes » que ne le font les néo-cons partout où ils sont. Poutine défend une ligne à la fois libérale sur le plan économique, conservatrice sur le plan des mœurs et autoritaire sur le plan politique.

    Guillaume Faye avait déjà préconisé cette alliance à la fois israélienne et russe.

    L'union des droites ou le tombeau du nationalisme

    In fine ce qui se trame chez nous c’est surement l’union des droites (ou des patriotes) impliquant des individus allant de la droite forte au mouvement identitaire en passant par le FN et d’autres officines plus confidentielles autour des éléments suivant : la lutte contre l’islam, l’immigration choisie et la remigration des indésirables (criminels, jihadistes, etc…), l’alliance avec Israël et avec la Russie, la défense des « valeurs » familiales.

    L’union des droites, ce n’est pas le nationalisme. D’ailleurs la lutte contre le mariage homo, la GPA et la PMA ce n’est pas non plus du nationalisme en tant que tel. La nation c’est d’abord un projet avant d‘être une succession de rejets. La nation doit défendre l’intérêt général et l’intérêt général passe par des familles « traditionnelles » qui font des enfants sans recourir à des mères porteuses (rencontre du Marché, de la Science et de la Technique). Car la nation doit non seulement limiter les effets du Marché, mais aussi ceux de la Science et de la Technique. Rien de rétrograde là-dedans. Pas d’économie au service des hommes sans primat du politique, pas de science sans conscience et pas de technique sans contrôle.

    La principale inquiétude que nous pouvons formuler c’est l’incapacité pour les nationalistes révolutionnaires à avoir su définir un projet qui soit dépassionné des questions morales et qui ne soit pas Réactionnaire. Le nationalisme ce n’est pas la morale. Ou alors seulement la morale au sens de Kropotkine (entraide et coopération) ou Orwell (décence commune). Ensuite les nationalistes ont été incapables d’être jusqu’à présent autre chose que les supplétifs de la droite. Service d’ordre, agitation, actions coup de poing, mais jamais sur la tribune pour défendre notre vision de la nation. Je ne veux pas d’une union des droites où la bourgeoisie tient les manettes parce qu’elle possède le Capital et où le prolétariat nationaliste révolutionnaire ne sert que de « gros bras » avec pour hochet une lutte contre l’islam et l’insécurité.

    Le point positif des derniers événements aura surement été le ralliement d’une partie de la jeunesse a des mouvements plus radicaux et d’avoir su dépasser le cadre de la lutte balisée par le système.

    Conclusion :

    Si le néoconservatisme à la française paraît bel et bien exister et s’inspire de ce qui se fait aux Etats-Unis dans son idéologie de base comme dans ses méthodes. La tribune d'Aymeric Chauprade reprend la plupart de ses points: le socle catholique, la lutte totale contre l'islam, l'orientation vers Israël et la Russie. Le nationalisme révolutionnaire quant à lui semble toujours bien morne. Nous ne devons pas être la queue de comète « ultra » d’une union des droites ou de néoconservateurs quelconques mais affirmer notre projet, nos principes et nos idées. Radicalement anti-capitalistes, pleinement français et européens.

    Jean/C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/03/08/les-neoconservateurs-a-la-francaise.html

  • Centenaire de 14 : halte aux voleurs de mémoire !

    A nous de subvertir la commémoration tronquée qu’on nous prépare.

    Sacré Hollande ! 1.350.000 Français de souche tués dans la Première Guerre mondiale, mais pas un mot pour eux dans son discours sur la commémoration du centenaire de 14. Les 350.000 poitrines bretonnes frappées à mort ? Connait pas ! Pas plus que les Corses, les Champenois, les Lorrains ou les Auvergnats qui ont fourni les plus lourds tributs à la grande ordalie.


    Citer Dreyfus, c’est bien joli, mais son rôle en 1914-1918 a été parfaitement nul alors que le sacrifice héroïque de Driant et de ses chasseurs au bois des Caures a stoppé l’avance allemande sur Verdun.

    Mais voilà, avec Hollande, pour avoir droit à une mention particulière, il faut appartenir à une minorité. Ainsi des troupes coloniales : 5 % seulement des tués mais une occasion de rappeler tout ce que nous devons à la « diversité », n’est-ce pas ! Cela « leur a donné des droits sur nous », dit Hollande. Et les Français de souche dont les patronymes sont sur les monuments aux morts, on n’a pas de devoirs envers eux, par hasard ? Celui de continuer l’aventure de la France, par exemple…

    Quant au ministre des Armées et à celui des Anciens combattants, ils n’ont reçu qu’une seule consigne présidentielle : s’occuper des fusillés. Un tué sur 2.000, l’urgence vraiment.

    Chez Hollande, il y a aussi des mots qu’on n’entend pas : « Poilu », par exemple. Un mot, il est vrai, qui fait tache aujourd’hui car il évoque de manière crue « ceux qui en ont ». En tout cas qui ont fait preuve de courage et de résistance sous le froid, la pluie, la boue, les obus et les balles. Ce n’est pas très tendance…

    Hollande, qu’on aurait pu croire bonhomme, est en fait un politicien sectaire et clientéliste : rien pour la France profonde qu’il déteste, tout pour les minorités et les « épilés », ses cibles électorales et médiatiques.

    Voilà pourquoi il tente de transformer une opération mémorielle en mémoricide. Aux Français de s’y opposer.

    A nous de continuer de nous recueillir sur les monuments aux morts de nos villages, de nos villes, de nos églises, de nos cimetières. À nous de nous imprégner des noms de nos ancêtres sacrifiés. « Ils ont des droits sur nous », disait Clemenceau en parlant de ces Français jetés dans la bataille. À nous de respecter nos devoirs à l’égard de la génération de 1914 : devoir de dénoncer le grand travestissement des faits ; devoir de combattre le grand effacement de la mémoire française ; devoir de refuser le grand remplacement de la population. À nous de subvertir la commémoration tronquée qu’on nous prépare.

     Jean-Yves Le Gallou, 7/11/2013

    Source : Boulevard Voltaire

    * Cet article a été initialement publié le 7/11/2013. C’est l’été : Polémia ralentit ses mises en ligne de nouveaux textes et rediffuse de plus anciens avec un mot d’ordre : “Un été sans tabou”. Voici donc des textes chocs aux antipodes du politiquement correct, des réflexions de fond sans concession et à la rubrique médiathèque, des romans et des essais à redécouvrir.

    http://www.polemia.com/centenaire-de-14-halte-aux-voleurs-de-memoire/

  • L’impossible révolte des peuples d’occident

    8 petites minutes pour une analyse intéressante...

     

    Le Salon Beige

  • Réformer la France : libertés locales et pouvoir central

    Exclusivité du Salon Beige: la diffusion des différents articles du dossier dePolitique Magazine consacré à l'indispensable réforme nationale. Ajourd'hui, Christian Tarente.

    Pour en finir avec la décentralisation, il n’y a qu’une méthode : la faire. à condition qu’elle ne soit ni un faux-semblant cachant mal un jacobinisme rhabillé pour la circonstance, ni un délitement de la France sous couvert d’européanisation. Osons quelques propositions.

    Jacobins ou Girondins ? Si l’on veut être à la fois les deux, mieux vaut n’être ni l’un ni l’autre. Comme dans le faux dilemme du protectionnisme et du libre-échange, fondamentalement, il n’y a qu’une règle, c’est le respect de la mesure, et politiquement, la seule mesure qui vaille, c’est celle de la France. Dans sa dynamique historique profonde, la France a d’abord été et demeure une affaire de territoire. Ou, plus précisément, de territoires qui, reconnaissant leurs intérêts communs, tout en assumant leurs spécificités, ont peu à peu constitué un territoire unique et divers. C’est ce mouvement historique dont il faut réactiver la force agissante, l’énergie vitale, la puissance unificatrice et non uniformisatrice.

    PRIORITÉ AUX LIBERTÉS LOCALES
    Les jeux de la démocratie moderne ont livré au plus absurde des hasards un discours politique apparent, guidé par le seul opportunisme du moment. Pendant ce temps, une classe oligarchique, conduite par une idéologie du tout économique, se fraie son chemin dans la plus profonde indifférence au bien commun et une hostilité déclarée à l’égard de tout ordre politique juste. Or notre diversité et nos libertés ne peuvent tenir qu’adossées à un État fort et indépendant.

     


    On ne rétablira chez nous une autorité permanente, un pouvoir central durable, responsable et fort, qu'au moyen de libertés locales très étendues : c’était vrai hier, ce l’est plus encore aujourd’hui où la démocratie a rencontré le totalitarisme et s’est reconnue en lui. Les libertés locales sont le fondement nécessaire de toute réforme régionale qui tienne. Si nous voulons faire resurgir un esprit public aujourd’hui anesthésié, mais dont le printemps 2013 a prouvé qu’il ne demandait qu’a resurgir, il faut restituer aux institutions locales le moyen d’exister, de vivre leur propre vie et d’agir. Rendre la parole au peuple peut n’être qu’une formule de bateleur de meeting ou de démagogue médiatique : elle retrouvera tout son sens si l’on permet à l’expression populaire de se manifester dans son espace naturel. C’est-à-dire là où elle est à la fois réellement informée des problèmes qui la concernent, et fondée à être entendue.

    Pour réformer nos collectivités locales et régionales, appliquons donc deux principes simples : permettre aux Français de formuler leurs préoccupations réelles au niveau où ils peuvent le faire efficacement ; et faire en sorte que, des communes aux régions, s’épanouissent librement leurs communautés naturelles.
    L’expérience impose un troisième principe : brider ou briser l’influence des partis politiques dont le caractère excessif et nuisible est particulièrement manifeste à ce niveau.

    LA COMMUNE, PREMIÈRE COLLECTIVITÉ « AFFECTIVE »
    Les collectivités les plus proches de la vie quotidienne sont les communes. C’est elles qui doivent être l’objet de tous les soins, car c’est d’abord à leur niveau que s’expriment les solidarités familiales, sociales, professionnelles.
    Il faut qu’elles aient les moyens d’assurer leurs fonctions libérées des insupportables interventions étatiques qui entravent inutilement leur liberté d’action. Une liberté qui comprend la possibilité de créer des structures intercommunales quand les nécessités de la vie contemporaine l’imposent. En s’adaptant au milieu urbain ou rural qui est le leur, tout en conservant leur personnalité : socialement, elles sont le premier lien affectif des foyers, des familles, des habitants d’un lieu-dit ou d’un immeuble entre eux. Et le premier lieu où leurs représentants peuvent exprimer leurs problèmes réels. Les conseils municipaux doivent rester des sanctuaires d’où sont bannies les querelles et propagandes partisanes déconnectées des réalités de terrain.

    Le niveau immédiatement supérieur est l’arrondissement : parmi les collectivités locales existantes, c’est l’une des plus réelles physiquement, sociologiquement et économiquement. C’est d’ailleurs la plus approchante de nos « pays » traditionnels – contrairement au canton, entité tout à fait artificielle et dont on peut sans regret prévoir la disparition. Une assemblée de représentants des communes de l’arrondissement aurait vocation à traiter de tous les questions qui appellent un traitement collectif à ce niveau.

    Le cas du département est un peu différent. Créé artificiellement par la Révolution pour casser les provinces héritées de la géographie et de l’histoire, il ne répond à aucune fonction indispensable. Cependant, si aujourd’hui M. Valls veut le supprimer, c’est pour une mauvaise raison : promouvoir un échelon régional artificiellement conçu comme « européen », en phase avec le pastiche europoïdal de Bruxelles. 

    Cette circonstance ne nous fera pas, pour autant, sauver le département tant il y a de bonnes raisons d’en souhaiter la disparition. Sans manquer de noter, cependant, que les habitudes prises au fil du temps ont pu créer certains attachements, par exemple dans le domaine de la culture ou du tourisme : il appartiendra à l’initiative privée de répondre à ces demandes.

    DES RÉGIONS ANCRÉES DANS LEUR CULTURE PROPRE
    Le troisième échelon est la région. Rejetons d’emblée le mimétisme halluciné que suscitent chez certains les Länder allemands : si nous tentions d’en importer le modèle, nous aurions les plus grandes chances d’aboutir plutôt à un hybride des modèles italien et espagnol, en en cumulant les difficultés. Ignorons aussi tout projet de découpage en entités régionales dictées par une supposée rationalité économique : nous sommes payés – si on ose dire – pour savoir quels dégâts provoque le tout-économique. Ce n’est pas de cette manière qu’il faut penser les régions. Enfin, oublions les calculs électoraux à courte vue, en l’espèce particulièrement misérables. Ils sont l’une des pires conséquences de l’influence des partis politiques et de la nature délétère des préoccupations de carrière qu’ils génèrent.

    À l’écart de tout modèle artificiel, de toute idée d’une norme prétendument idéale, les régions doivent d’abord être fondées quelle que soient leur taille, sur leur réalité géographique, leurs racines historiques et tout ce qui fait leur personnalité propre. Ce n’est que de cette manière que, droites dans leur bottes, elles peuvent refléter les besoins réels de leur population et agir dans le seul sens de son intérêt. Car ce qui doit inspirer le fond d’une réforme des collectivités locales et régionales, c’est le principe qu’avant toute idée d’organisation administrative, leur rôle est d’abord d’assurer une représentation réelle de tous les Français et, chacune à son niveau, de gérer leur bien commun.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/08/r%C3%A9former-la-france-.html

  • 13 août : de l’Alsace à la première bataille navale

    La première offensive sur l’Alsace touche à sa fin.   

    En ce 13 août 1914, la première offensive sur l’Alsace touche à sa fin. Le plan de l’état-major français prévoyait une offensive générale de nos armées, avec notamment l’objectif de pénétrer brusquement en Alsace par le sud, de se porter en hâte sur Colmar et Schlestadt (Sélestat), de détruire les ponts du Rhin et de masquer Neuf-Brisach. Il faut l’avouer : c’est plutôt un échec car la ville de Mulhouse a été reprise par les troupes impériales qui tiennent bien leurs positions sur la frontière. Ces dernières tentent une manœuvre de diversion en attaquant Bréchaumont (Haut-Rhin) et Chavannes-les-Grands (Territoire de Belfort), espérant ainsi s’ouvrir la route de Belfort. Mais elles sont repoussées, en particulier par le 260e régiment d’infanterie qui stationne à proximité et par les 22e et 24e compagnies du 235e RI qui sont installées dans les bâtiments du Moulin de la Caille. Les Allemands se ruent sur le moulin. Le combat, en corps à corps, s’engage, les uns défendant vaillamment leurs positions, les autres tentant de gagner de précieux mètres. Devant le nombre, les 235e et 260e RI doivent se replier.

    En revanche, le 243e RI tient toujours Montreux-Vieux, entre Chavannes-sur-l’Étang et Chavannes-les-Grands. Les Allemands occupent alors Montreux-Jeune (en face de Montreux-Vieux). Mais ils ne restent que quelques heures à peine, car ils craignent un retour des troupes françaises. Finalement, ils se retirent sur Dannemarie. Du côté des poilus, l’essentiel est acquis, les « boches » ne gagneront pas Belfort. Pour cela, les troupes françaises ont encore payé le prix fort : 800 soldats tués et blessés. Mais l’ennemi compte 2.000 hommes hors de combat.

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  • La rebellion frappe où elle veut

    La rébellion n'est pas une affaire de pensée mais une question d'attitude. Un état d'esprit. Une pulsion de l'être.   

    « Rebelle, rebelle »… David Bowie m’a inspiré pour ce titre mais ai-je le droit de l’utiliser alors que je ne suis pas un rebelle ?

    Cette interrogation grotesque nous permet d’entrer dans le vif de cette controverse aberrante qui a opposé d’un côté l’écrivain Édouard Louis et le philosophe Geoffroy de Lagasnerie et, de l’autre, Marcel Gauchet, « l’un des plus éminents philosophes français » selon les organisateurs de la prochaine édition des « Rendez-vous de l’histoire » prévus à Blois, du 9 au 12 octobre, avec pour thème : les Rebelles.

    Marcel Gauchet était convié à prononcer la leçon inaugurale et cette invitation avait suscité « stupéfaction » et même « dégoût » de la part de nos « deux ayatollahs en culottes courtes » qui appelaient au boycott de la manifestation et jugeaient « inacceptable » que ce « néo-réactionnaire » qui ne s’était jamais opposé qu’au progressisme puisse ainsi être célébré.

    « Ayatollahs en culottes courtes » et « néo-réactionnaires » correspondaient aux gracieusetés dont les deux camps s’affublaient.

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  • Comment oser concrètement l’action individuelle ?


    Nous savons bien que « Noyau mou = pépin » alors il faut oser et pour cela diffuser les ouvrages, écrire à ses amis,  faites souscrire… Et si chacun s’y mettait !

    Jean Ousset dans son livre l’Action au chapitre III de la cinquième partie, « Notes pour l’action individuelle » (p. 247 à 264), propose 40 notes pour une action efficace à ce niveau d’action personnelle dont nous avons pu mesurer la pertinence ces derniers mois. A relire quand les  vacances nous donnent l’occasion de vraies rencontres. Extraits des notes 13 à 17 : 

    Déjà parcourus les semaines précédentes ….. 

    1. Des hommes décidés à agir

    2. L’entente d’un petit nombre d’amis

    3. Parlez de notre travail

    4. Pas de fausse discrétion

    5. Pas de fausse politesse

    6. Cependant, la vérité n’est pas une matraque...

    7. Le courage d’être vrais

    8. Pas de vains scrupules

    9. L’art de convaincre

    10. Parler simplement

    11. Se méfier des cérébraux

    12. Travailler

    13. Noyau mou = pépin 

    Avoir une confiance invincible. Essayer. Recommencer. Changer de tactique. C’est là où nous avons le plus d’adversaires qu’il faut s’acharner à « percer le trou » et former un militant, puis deux, etc.

    Noyautage, dira-t-on ? Si l’on veut. Rappelons seulement qu’il n’est pas de noyautage possible si l’on n’est pas « dur » soi-même. La formule est bien connue : noyau mou = pépin.

    14. Il faut oser

    La preuve est faite qu’en France plusieurs dizaines de milliers de personnes souhaitent trouver une formule de travail et d’action efficace... Elles n’en adoptent aucune. Par manque de volonté, mais aussi parce que personne ne leur en présente. Il faut oser parler.Il faut oser entraîner. Il faut oser pénétrer dans tous les milieux. Les réponses positives seront plus nombreuses qu’on le croit.

    Sous prétexte que « nul n’est prophète en son pays », on n’ose présenter le travail aux membres de sa famille, à ses propres enfants. Les difficultés peuvent être réelles. Les fameuses « oppositions de générations » portent presque toujours sur des apparences, des formes extérieures, beaucoup plus rarement sur « l’essentiel ». Il faut donc, sans hésiter, lancer ses enfants dans cette action fondée sur une formation méthodique. Excellent moyen de leur donner les habitudes d’un solide jugement. Jugement qui ne manquera pas d’être précieux dans leurs études.

    15. Diffuser les ouvrages

    Autre forme d’action individuelle : la diffusion d’ouvrages, plaquettes, brochures, vraiment formateurs. En imposer la lecture, voire l’étude, à son entourage n’est pas nécessairement impossible.

    Bien noter... qu’il est préférable de les vendre que de les distribuer gratuitement. D’abord parce que les bourses se vident promptement à ce jeu. Parce que l’expérience prouve surtout que l’on s’attache plus à la lecture du livre qu’on s’est donné la peine d’acheter, alors qu’on tend à sous-estimer l’ouvrage distribué comme un objet de publicité ou propagande. Pour s’assurer qu’il sera lu, proposer : nous en reparlerons la prochaine fois.

    16. Ecrivez à vos amis

    Certains nous disent assez souvent :

    « Adressez donc telle publication, tel article à Y ou à X... et envoyez-moi la facture. Je les connais, ils devraient « marcher »... ».

    Qu’on sache donc qu’une telle façon d’agir est d’un effet à peu près nul. Neuf fois sur dix les documents envoyés connaîtront la caisse aux papiers avant d’avoir été lus. On ne sait d’où ils viennent. On craint une indiscrétion dans la communication des adresses. Résultat dérisoire.

    Une lettre amicale annonçant l’envoi à la personne qu’on connaît et expliquant le travail à faire est la seule façon d’agir en pareil cas. L’effort qu’elle demande est très souvent payé de succès. Qu’on ait le courage de l’accomplir. Pas de démarche anonyme[L’utilisation du courrier électronique permet d’accompagner l’envoi du mot qui va bien].

    17. Faites souscrire

    Autre forme non seulement précieuse mais indispensable de l’action individuelle : la collecte des fonds nécessaires(abonnements, souscriptions, dons, etc.). Certes, il est toujours désagréable de faire des appels d’argent. Raison de plus pour que nos amis s’évertuent..

    Combien se sont entendu dire : « je suis avec vous et professe les mêmes idées. Je regrette de ne pouvoir me joindre à vous mais je n’ais pas une minute... ». Faites donc comprendre à ce « monsieur-extrêmement-pris » et qui regrette de ne pouvoir participer à l’action, qu’en souscrivant, qu’en s’abonnant, qu’en donnant, non seulement il y participe mais qu’il l’aide puissamment. Sans exercer une pression indiscrète, il est toujours bon que tous soient au courant des besoins de l’action et qu’on sache qu’une façon très sûre d’y subvenir est de ne pas la laisser sans ressources financières. »

    A suivre …la semaine prochaine…

    Lire et télécharger dans son intégralité l’Action au chapitre III de la cinquième partie, « Notes pour l’action individuelle » dans l’Action de Jean Ousset. Pour rejoindre une initiative qui corresponde à vos « talents » contacter le service d’information d’IchtusCe livre l’Action de Jean Ousset est un maître livre pour bien penser l’action en fonction du but poursuivi. Tout homme ou femme d’action le lira avec profit pour inspirer son engagement. Jean Ousset, fondateur d’Ichtus pour Former, Relier et Agir, est le premier en effet à avoir méthodiquement formalisé une doctrine de l'action culturelle, politique et sociale à la lumière de l'enseignement de l'Eglise pour, concrètement répondre au mal par le bien. A l'encontre des pratiques révolutionnaires et de la dialectique partisane, si l'amitié est le but de la politique, Jean Ousset nous montre comment pour agir en responsable, l'amitié en est aussi le chemin.

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