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culture et histoire - Page 1560

  • Robespierre à la rue ? Réponse au citoyen Brighelli par Jacques de Guillebon

    Les combats de rue m’ont toujours paru fort nobles parce qu’entièrement vains. Je veux parler bien entendu de ces longues guerres, pleines de retournements, de basculements d’alliances, de contre-attaques, d’embuscades, de renforts, de défaites où nul jamais ne renonce ni ne capitule qui se nouent autour de la dénomination d’un ruban de bitume urbain.

     

    Alors que tout dormait paisiblement, Brighelli vient de rallumer la mèche pour l’honneur de Robespierre. Car bien entendu, il s’agit d’honneur et à tout prendre, il vaut mieux mourir pour la toponymie que d’une scarlatine. L’affaire est fort grave, et nous ne nous laisserons pas insulter sans réfléchir, monsieur. Nous ? En ces matières, il est toujours malvenu de dévoiler ses batteries et de révéler ses demi-brigades. Sachez pourtant que nous sommes un fort parti. Nous ? À tout le moins moi et quelques capétolâtres que je connais.

    C’est en effet de la mémoire de Capet qu’il s’agit de notre côté. D’abord, remisons quelques contre-vérités de détail. On nous explique doctement que le pauvre Robespierre est mal servi en noms de rue par la France réactionnaire. Or, moi qui suis assez savant depuis qu’existe wikipédia, étrange maison qu’habite au moins un fou dont l’occupation quotidienne est de classer les rues, je sais maintenant qu’il y a au bas mot cent cinquante voies, impasses, avenues, boulevards, venelles, passages souterrains et rocades extérieures qui honorent le lunettard à perruque républiqueusement. [...]

    La suite sur Causeur

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Robespierre-a-la-rue-Reponse-au

  • Entretien avec Gabriele Adinolfi par Meta TV

    Partie 1:

    Partie 2

    Partie 3

    Partie 4

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Histoire et idéologie

    En ces temps de repentance, il est agréable et salutaire de relire quelques textes qui permettent aux Français de garder une tête bien faite et de ne pas devenir des flagellants du cortège antinational. « Oui, Messieurs, nous pouvons encore admirer aujourd’hui le siècle de Louis XIV et la monarchie des Bourbons : le plus grand règne de notre histoire. Ce serait, à mon avis, le signe d’une décadence infaillible dans les esprits et dans les caractères que cette singulière manie de dénigrer tout le passé de la France, si elle pouvait devenir générale. Ce serait déposer, je ne dis pas même tout sentiment de justice, mais tout sentiment national, de ne trouver rien de bon ni de grand parmi nous, qu’à partir d’une certaine date ; et, parce qu’un autre courant de faits et d’idées a traversé notre histoire depuis soixante ans, de ne remonter la série des siècles que le mépris sur les lèvres et la haine dans le coeur. La France a un passé dont elle n’a pas à rougir. »

    Mgr FREPPEL

    Bossuet et l’éloquence sacrée au XVIIe siècle, 1893 (Cours d’éloquence sacrée fait à la Sorbonne pendant les années 1855-1856 et 1856-1857)

    Après ces propos, le professeur de Sorbonne, qui avait cité Bossuet – « l’État monarchique et héréditaire est le plus naturel, le plus durable et le plus conforme à la volonté de Dieu » – se lança dans un éloge du siècle de Louis XIV et de la maison de France et il commença par dénoncer en termes clairs et vifs un défaut révolutionnaire qui n’a fait qu’empirer : "dénigrer tout le passé de la France". L’idéologie a tué le respect du passé et Mgr Freppel condamne ce vice comme une « décadence » intellectuelle et morale (« dans les esprits et dans les caractères »). La France, oui, mais la France de la Liberté, du droit des peuples, née en 1789 ; la France, oui, mais celle des droits de l’homme, enfant de Mai 68. 

    Et de rougir de la France royale, et de rougir de l’aventure coloniale, et de rougir de l’épopée des croisades. Ils battent leur coulpe pour l’esclavage, pour l’Inquisition, bientôt pour la cause des femmes sous le règne de Dagobert. Un confusionnisme embrume les cerveaux.

    Notons que ce défaut "de gauche" est partagé par une certaine "droite" qui se croit traditionnelle et dispense à travers l’histoire bons points, avertissements ou même zéros de conduite à Louis XV pour ses aventures galantes, à François Ier pour avoir traité avec l’Empire ottoman. Lisons les historiens turcs : le grand Turc s’est fait rouler par le Roi Très Chrétien.

    Nous n’opposerons pas la France de Maurras à celle de Jaurès, la France de Bossuet à celle de Voltaire, la France de Corneille à celle de Hugo, la France de Charette à celle de Hoche. Nous dirons avec un grand poète qui aimait son pays : « France, mère des arts, des armes et des lois »…

    Dans ce vers où la plénitude de pensée égale la vigueur de l’expression, dans cette magnifique sentence, Joachim du Bellay ramasse tout le respect, l’amour, la gratitude d’un homme bien né envers son pays : la France est notre mère parce que nous sommes nés dans sa civilisation. Les arts, en français classique, ne désignent pas particulièrement les beaux-arts mais toutes les activités manuelles (arts et métiers, arts libéraux). Une civilisation, c’est d’abord l’agriculture, le commerce et l’industrie, et toute l’activité de l’esprit qui les fait naître, grandir, prospérer, des simples techniques aux plus hautes spéculations. Mais on ne peut travailler, prier, penser, méditer, contempler que dans une société respectée. La France est donc mère des armes. Mais comme un peuple hautement civilisé ne croit pas à la raison du plus fort mais place la force au service de la raison, la France est mère des lois, des lois justes, les seules lois qui méritent ce nom, celles qui sont contraires à l’ordre naturel étant des règlements administratifs arbitraires qui usurpent le beau nom de lois. Quand les arts fleurissent sous la protection des armes et sous l’arbitrage des lois, on est en civilisation. Nous n’y sommes point.

    Gérard Baudin L’Action Française 2000 n° 2749 – du 12 au 18 juin 2008

  • Friedrich Nietzsche : L’universelle dégénérescence de l’homme

    Texte : 202.
    Répétons ici, encore une fois, ce que nous avons déjà dit à cent reprises : car aujourd’hui les oreilles n’entendent pas volontiers de telles vérités — nos vérités. Nous savons assez combien cela passe pour une injure lorsque quelqu’un, sans fard ni symbole, compte l’homme parmi les animaux ; mais on nous en fait presque un crime, d’employer constamment, précisément à l’égard de l’homme des « idées modernes », les termes de « troupeau » et d’« instinct de troupeau » et d’autres expressions semblables. Qu’importe ! nous ne pouvons faire autrement ; car c’est là justement que sont nos vues nouvelles. Nous avons trouvé que, dans les principaux jugements moraux, l’unanimité règne en Europe et dans les pays soumis à l’influence européenne : on sait évidemment en Europe ce que Socrate confessait ne pas savoir et ce que l’antique et fameux serpent entendait enseigner, — on sait aujourd’hui ce qui est bien et ce qui est mal. Eh bien ! notre insistance à répéter ces choses doit paraître dure à l’oreille et difficile à comprendre : c’est l’instinct de l’homme de troupeau qui croit savoir ici, qui se glorifie lui-même par ses blâmes et ses éloges et s’approuve lui-même. C’est ce même instinct qui a fait irruption et a acquis la prépondérance sur les autres instincts, et qui l’acquiert chaque jour davantage, conformément à l’assimilation et à la ressemblance physiologique toujours grandissantes dont il est un symptôme. La morale est aujourd’hui en Europe une morale de troupeau. Elle n’est, par conséquent, à notre avis, qu’une espèce particulière de morale humaine, à côté de laquelle, soit avant soit après, d’autres morales, surtout des morales supérieures, sont encore possibles ou devraient l’être. Mais, contre une telle « possibilité », contre un tel « devrait », cette morale emploie toutes ses forces à regimber : elle dit, avec une opiniâtreté impitoyable : « Je suis la morale même ; hors de moi, il n’y a point de morale ! » De plus, à l’aide d’une religion qui satisfait aux plus sublimes désirs du troupeau et flatte ces désirs, on en est venu à trouver, même dans les institutions politiques et sociales, une expression toujours plus visible de cette morale : le mouvement démocratique continue l’héritage du mouvement chrétien. Que son allure soit cependant trop lente et trop endormie pour les impatients, pour les malades, pour les monomanes de cet instinct, c’est ce que prouvent les hurlements toujours plus furieux, les grincements de dents toujours moins dissimulés des anarchistes, ces chiens qui rôdent aujourd’hui à travers les rues de la culture européenne, en opposition, semble-t-il, avec les démocrates pacifiques et laborieux, les idéologues révolutionnaires, plus encore avec les philosophâtes maladroits, les enthousiastes de fraternité qui s’intitulent socialistes et qui veulent la « société libre », mais en réalité tous unis dans une hostilité foncière et instinctive contre toute forme de société autre que le troupeau autonome (qui va jusqu’à refuser les idées de « maître » et de « serviteur » — « ni Dieu ni maître », dit une formule socialiste —) ; unis dans une résistance acharnée contre toute prétention individuelle, contre tout droit particulier, contre tout privilège (c’est-à -dire, en dernier lieu, contre tous les droits : car, lorsque tous sont égaux, personne n’a plus besoin de « droits » —) ; unis dans la méfiance envers la justice répressive (comme si elle était une violence contre des faibles, une injustice à l’égard d’un être qui n’est que la conséquence nécessaire d’une société du passé) ; tout aussi unis dans la religion de la pitié, de la sympathie envers tout ce qui sent, qui vit et qui souffre (en bas jusqu’à l’animal, en haut jusqu’à « Dieu » — l’excès de « pitié pour Dieu » appartient à une époque démocratique —) ; tous unis encore dans le cri d’impatience de l’altruisme, dans une haine mortelle contre toute souffrance, dans une incapacité presque féminine de rester spectateurs lorsque l’on souffre, et aussi dans l’incapacité de faire souffrir ; unis dans l’obscurcissement et l’amollissement involontaires qui semblent menacer l’Europe d’un nouveau bouddhisme ; unis dans la foi en la morale d’une pitié universelle, comme si cette morale était la morale en soi, le sommet, le sommet que l’homme a réellement atteint, le seul espoir de l’avenir, la consolation du présent, la grande rémission de toutes les fautes des temps passés ; — tous unis dans la croyance à la solidarité rédemptrice, dans la croyance au troupeau, donc à « soi »…
    203.
    Nous qui avons une autre croyance, — nous qui considérons le mouvement démocratique, non seulement comme une forme de décadence de l’organisation politique, mais aussi comme une forme de décadence, c’est-à -dire de rapetissement chez l’homme, comme le nivellement de l’homme et sa diminution de valeur : où devons-nous diriger nos espoirs ? — Vers les nouveaux philosophes, — nous n’avons pas à choisir ; vers les esprits assez forts et assez prime-sautiers pour provoquer des appréciations opposées, pour transformer et renverser les « valeurs éternelles » ; vers les avant-coureurs, vers les hommes de l’avenir qui, dans le présent, trouvent le joint pour forcer la volonté de milliers d’années à entrer dans des voies nouvelles. Enseigner à l’homme que son avenir, c’est sa volonté, que c’est affaire d’une volonté humaine, de préparer les grandes tentatives et les essais généraux de discipline et d’éducation, pour mettre fin à cette épouvantable domination de l’absurde et du hasard qu’on appelle jusqu’à présent « l’histoire » — le non-sens du « plus grand nombre » n’est que sa dernière forme. Pour réaliser cela il faudra un jour une nouvelle espèce de philosophes et de chefs dont l’image fera paraître ternes et mesquins tous les esprits dissimulés, terribles et bienveillants qu’il y a eu jusqu’à présent sur la terre. C’est l’image de ces chefs qui flotte devant nos yeux. Puis-je en parler à voix haute, ô esprits libres ? — Les circonstances qu’il faudrait en partie créer, en partie utiliser pour leur formation ; les voies et les recherches hypothétiques par lesquelles une âme s’élève à une hauteur et à une force assez grandes pour comprendre la contrainte d’une telle tâche, une transmutation des valeurs, qui tremperait à nouveau la conscience de l’homme, transformerait son cœur en airain, pour lui faire supporter le poids d’une telle responsabilité ; d’autre part la nécessité de pareils guides, les risques épouvantables à courir si ces guides se mettent à faillir, à dégénérer ou à se corrompre — ce sont là les soucis réels qui nous oppressent, vous le savez bien, ô esprits libres ! Ce sont là des pensées lointaines, lourdes comme des orages suspendus sur le ciel de notre vie. Il est peu de douleurs comparables à celle de voir un homme extraordinaire sortir de sa voie et dégénérer, de deviner et de sentir cet écart. Mais celui dont l’œil rare sait discerner le danger général de la dégénérescence de « l’homme lui-même » — celui qui, pareil à nous, a reconnu l’énorme hasard qui jusqu’ici fit de l’avenir de l’homme un jeu — un jeu où n’intervint pas la main, pas même le « doigt de Dieu » ! — celui qui devine la fatalité cachée dans la stupide candeur et l’aveugle confiance des « idées modernes », plus encore dans toute la morale chrétienne européenne : — celui-là souffre d’une anxiété à nulle autre pareille, car il saisit d’un regard tout ce qu’on pourrait tirer encore de l’homme en suscitant une réunion et un accroissement favorables des forces et des devoirs. Il sait, avec toute l’intuition de sa conscience, combien de possibilités résident encore dans l’homme, combien souvent déjà le type homme s’est trouvé en face de décisions mystérieuses et de voies nouvelles. Il sait encore mieux, d’après ses souvenirs les plus douloureux, à quels obstacles misérables se sont pitoyablement brisés jusqu’à présent les devenirs les plus hauts. L’universelle dégénérescence de l’homme, — qui descend jusqu’à ce degré d’abaissement que les crétins socialistes considèrent comme « l’homme de l’avenir » — leur idéal ! — cette dégénérescence et ce rapetissement de l’homme jusqu’au parfait animal de troupeau (ou, comme ils disent, à l’homme de la « société libre »), cet abêtissement de l’homme jusqu’au pygmée des droits égaux et des prétentions égalitaires — sans nul doute, cette dégénérescence est possible ! Celui qui a réfléchi à cette possibilité, jusque dans ses dernières conséquences, connaît un dégoût que ne connaissent pas les autres hommes et peut-être connaît-il aussi une tâche nouvelle !

    Front de la contre-subversion :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EuppkZAAkVTGmeCjnm.shtml

  • « Malaise de l’Occident/ Vers une révolution conservatrice ? » de Paul-François Paoli.

    « Autrement dit, le vrai clivage n’est plus tant entre droite et gauche, même si celui-ci persiste, qu’entre conservatisme et libéralisme. »

    Paul-François Paoli, qui est chroniqueur au Figaro littéraire et auteur de nombreux essais, vient de publier un livre intitulé « Malaise de l’Occident/ Vers une révolution conservatrice ? » aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.

    Conservatisme et libéralisme

    L’ouvrage de Paul-François Paoli est consacré à l’opposition entre conservatisme et libéralisme qui est désormais l’opposition centrale du débat philosophico-politique contemporain ; la pseudo-opposition entre droite et gauche n’est que l’élément essentiel de la démocratie parodique et spectaculaire orchestrée par l’oligarchie : « Autrement dit, le vrai clivage n’est plus tant entre droite et gauche, même si celui-ci persiste, qu’entre conservatisme et libéralisme ».

    Le libéralisme est fondamentalement et radicalement individualiste et, de ce fait, mondialiste, universaliste, hostile à tous les enracinements et favorable au nomadisme. Il admet l’égoïsme (depuis Mandeville), le désengagement à l’égard de toute forme de communauté (les libéraux nient même la société : « There is nothing such as a society », disait la Dame de fer !) et favorise le développement du narcissisme. L’obsession individualiste conduit à la négation de tous les déterminismes, qu’ils soient naturels, culturels ou historiques, et génère le fantasme de l’auto-engendrement de soi.

         « Ici encore il ne s’agit pas de verser dans l’idolâtrie particulariste mais de comprendre à quel genre de psychose la fragilité identitaire expose les individus. Distinction entre les sexes, entre les enfants et les parents, entre les éducateurs et les élèves. Distinction entre les cultures qui ne doivent pas empêcher les échanges mais au contraire leur donner du sens. Notre conviction est que ni la métaphysique républicaine, ni l’optimisme libéral ne peuvent répondre à ces défis. Seul un conservatisme éclairé et assumé le peut, un “conservatisme” auquel nous donnons un sens civilisationnel et que nous opposons à la barbarie, que nous définissons comme le règne de l’informe et de l’indistinct. »

    En effet l’idéologie libérale-libertaire qui a gagné la quasi-totalité des classes politique et médiatique a pour objectif l’indistinction et, comme conséquence, l’informe. Indistinction parce qu’il n’y a plus, pour les tenants de cette idéologie, ni femmes ni hommes, ni Blancs ni Noirs, ni Bretons ni Auvergnats, mais seulement des bipèdes génériques qui prétendent se « construire » et se « reconstruire » eux-mêmes. Non seulement cette idéologie ignore les héritages naturels et culturels mais, de plus, elle s’oppose à toute « mise en forme » des humains selon des règles de vie et d’éthique propres à chaque culture particulière. Le bipède nomade et cosmopolite choisit ou établit lui-même les règles auxquelles il accepte momentanément de se plier. Le résultat de ce processus est très largement observable dans les sociétés occidentales au sein desquelles l’égoïsme, le narcissisme, l’obsession du sexe et de la richesse sont les « valeurs » montantes. La civilisation libérale-libertaire a entamé un processus entropique qui en fera une civilisation informe ; mais sera-ce encore une civilisation ou un agrégat néo-primitif constitué de bandes concurrentes utilisant tous les moyens à leur disposition pour parvenir à leurs fins ?

    Puisque nous parlons de l’opposition entre libéralisme et conservatisme, il n’est pas inutile d’évoquer le cas des « conservateurs-libéraux », ces libéraux qui sentent bien que la société libérale est une société dans laquelle la révolution est permanente, ce qui interdit le maintien de toute tradition. Ils ont imaginé une société qui serait donc libérale en économie et conservatrice en matière culturelle, mais, comme le philosophe Jean-Claude Michéa l’a montré, le libéralisme est un bloc et il n’est pas possible d’établir une cloison étanche entre ses deux pôles. Le libéralisme culturel mène au libéralisme économique (c’est ce qui se passe du côté gauche de l’échiquier politique) et le libéralisme économique implique inévitablement une plongée dans le libéralisme culturel (c’est ce que nous observons du côté droit du même échiquier). Le libéral-conservatisme est une impasse parce que le libéralisme est la négation du conservatisme.

    Paul-François Paoli résume très bien la nature de l’opposition entre libéralisme et conservatisme :

        « En ce sens, libéralisme, socialisme, féminisme sont les progénitures d’un même projet issu des Lumières dont l’objet est de faire émerger une humanité unifiée à l’aune de l’Homme Universel. A cela s’oppose radicalement le conservateur, quel qu’il soit. Au nom de la liberté de rester soi-même, mais surtout au nom de la diversité. Diversité des races, des cultures, et des sexes. Diversité des individus. »

    Il définit très justement le conservateur comme celui qui s’oppose au règne de l’Individu intégral et qui « préserve l’homme du danger de l’autonomie radicale et prétend même l’en préserver contre lui-même ».

    De Gaulle : un conservateur républicain

    Paul-François Paoli considère, à juste titre, que le général De Gaulle a été, parmi les hommes politiques français du siècle dernier, un des rares authentiques conservateurs. La dimension profondément conservatrice de la pensée gaullienne a été gommée par les récupérateurs de gauche mais on peut ajouter qu’elle l’a été également par ses pseudo-héritiers de droite. Les uns et les autres s’emploient à rabattre la pensée gaullienne sur l’idéologie des droits de l’homme à laquelle le Général était totalement étranger. Ce n’est pas pour défendre les droits de l’homme qu’il est parti en Angleterre mais pour tenter de libérer la nation française qui ne se résume nullement à la Révolution française et aux Lumières, contrairement à tout ce que les médias et les politiciens veulent nous faire croire. D’ailleurs, comme le fait remarquer Paul-François Paoli, le Général ne se référait pas à la Révolution française ni aux ténors révolutionnaires ; il avait intégré dès avant la guerre de 1914-1918 l’idée de république mais nous ignorons le sens qu’il lui donnait. Il est permis de penser cependant que ce n’était pas celui que lui donnent nos républicains sans-culottes qui sont les héritiers d’une pensée foncièrement libérale (faiblement teintée de républicanisme romain en général et marquée plus ou moins par l’égalitarisme selon les courants) :

        « Ce qui distingue la pensée gaullienne du messianisme républicain est ceci : il y a un peuple français au fondement de la nation. C’est ce peuple, nous croyons l’avoir montré dans nos précédents ouvrages (notamment La France sans identité et Pour en finir avec l’idéologie antiraciste), qui est occulté par la république officielle de Peillon et consorts qui ne connaissent que des citoyens. Occultation qui est, selon nous, la raison fondamentale de l’apparition du Front national dans les années 1980, lequel se construit sur les ruines du gaullisme politique. Aux yeux d’un De Gaulle, la légitimité de l’Etat français est fondée sur un peuple, le peuple français, dont la francité n’est pas réductible à la citoyenneté mais relève aussi d’un sentiment d’appartenance historique et culturelle. »

    Il est clair que le Général raisonnait en termes ethniques ; que ce soit concernant l’Algérie, dont il voulait se séparer parce qu’il n’était pas possible selon lui d’intégrer les Arabes, ou bien concernant la Russie éternelle, qui persistait sous la chape de plomb soviétique (c’était particulièrement bien vu), il accordait une importance décisive aux permanences ethnoculturelles. Ainsi dans une directive au Garde des Sceaux du 12 juin 1945, il écrivait :

        « Sur le plan ethnique, il convient de limiter l’afflux des Méditerranéens et des Orientaux, qui ont depuis un demi-siècle profondément modifié la composition de la population française. Sans aller jusqu’à utiliser, comme aux Etats-Unis, le système rigide des quotas, il est souhaitable que la priorité soit accordée aux naturalisations nordiques (Belges, Luxembourgeois, Hollandais, Danois, Anglais, Allemands, …). »

    Pour une Europe conservatrice des nations

        « Le destin de la France, même si celle-ci continue de cultiver des liens légitimes avec l’Afrique et le monde arabo-musulman, se trouve d’abord en Europe et c’est à l’Europe qu’il faut épargner le déclin civilisationnel, une Europe qu’il faut concevoir à partir des nations historiques qui la composent et non contre elles. C’est à cela que la “révolution conservatrice” que nous appelons de nos vœux doit nous préparer. »

    Cette vision de l’Europe, qu’il n’a malheureusement pas développée, est dans le droit fil de la pensée gaullienne. Dans son discours du 23 février 1953, le Général disait :

        « Pour pouvoir aboutir à des solutions valables, il faut tenir compte de la réalité. La politique n’est rien d’autre que l’art des réalités. Or, la réalité, c’est qu’actuellement l’Europe se compose de nations. C’est à partir de ces nations qu’il faut organiser l’Europe et, s’il y a lieu, la défendre. »

    Soixante ans plus tard, la situation n’a pas fondamentalement changé, même si les sentiments nationaux se sont affaiblis ; mais quand l’heure est au doute, c’est vers les nations historiques que les Européens se tournent. Les peuples forgés par l’histoire existent toujours, sans doute pour longtemps encore, tandis qu’il n’y a toujours pas de peuple européen. Or sans peuple, il ne peut pas y avoir de démocratie ; c’est sans doute la raison pour laquelle l’Union européenne a développé la notion de « gouvernance » qui est une variante politiquement correcte du despotisme.

    Bruno Guillard, 12/05/2014

     Paul-François Paoli, Malaise de l’Occident/ Vers une révolution conservatrice ?, Editions Pierre-Guillaume de Roux, 303 pages.

    http://www.polemia.com/malaise-de-loccident-vers-une-revolution-conservatrice-de-paul-francois-paoli/

  • 13 ans d’imposture enfin compilés dans un musée !

    C’est aujourd’hui que Barack Obama a inauguré le « musée du 11 septembre 2001 », à coups de grandes phrases bien à l’américaine: « Aucun acte de terrorisme ne peut égaler la force et le caractère de notre pays comme le grand mur et la roche qui nous entoure aujourd’hui (…) rien ne pourra jamais nous séparer, rien ne peut changer ce que nous sommes, des Américains ».

    L’exposition, accessible pour la « modique » somme de 24 dollars, comprend des restes humains de victimes toujours non identifiées, mais aussi des T-shirts et des souvenirs.
    Au cours de la visite, vous aurez la chance de pouvoir entendre les derniers messages vocaux désespérés des victimes laissés quelques minutes avant leur disparition sur des répondeurs, qui tournent en boucle. Outre un immense mur parsemé des photos des 2983 victimes officielles, le visiteur peut enfin découvrir l’accumulation impressionnante d’effets personnels retrouvés dans les décombres.

    Alors comme on dit là bas: enjoy !

    Marie de Remoncourt

    PS : l’occasion de rappeler l’existence de livres intéressants et iconoclastes à ce sujet :
    La Terreur fabriquée de Webster Tarpley ou Le 11 septembre n’a pas eu lieu(ouvrage collectif aux éditions Retour aux sources).

    http://www.contre-info.com/13-ans-dimposture-enfin-compiles-dans-un-musee