culture et histoire - Page 1563
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I-Media N°10
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Etienne Chouard - David Van Reybrouck - Démocratie fatiguée : Quelles solutions?
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Colloque 20 juin : Pensée dominante vs Liberté de l'information
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Quand les arabo-musulmans se livraient à l'esclavage des Africains
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Et si on rappelait quelques vérités sur l’esclavage ?
Les propos gravement haram de Mariani ont engendré des salves de propos halal.
De l’ouest vers l’est, au coeur de l’Afrique et de l’Arabie, se trouve l’autoroute de l’esclavage. Finalement, nous avons trouvé ce que nous cherchions depuis 6 mois dans le golfe Persique. Un marché d’êtres humains à ciel ouvert [...] Tous les esclaves ne proviennent pas d’Afrique noire. Certains sont aussi amenés de la péninsule Arabique. Parfois, tout ce que vous avez à faire est d’organiser une fête. De celles que les Britanniques appelaient fêtes de l’esclavage. Nous avons eu vent de l’une de ces fêtes au Qatar [...] Les femmes sortent d’un abri. Elles arrivent d’un village local. Les organisateurs [...] ont atteint leur but [...]. Ils cherchent celles qu’ils vont négocier à leur père ou à leur mari, celles qu’ils vont kidnapper.
Non, nous ne sommes pas avec Livingstone au milieu du XVIIe siècle dans la région des Grands Lacs. C’est ainsi que débute un reportage de la télévision américaine daté de 1964, et nous sommes au Qatar. Vous avez bien lu : 1964, Qatar.
Les propos gravement haram de Mariani ont engendré des salves de propos halal. Dans le fameux « tweet » de Mariani,
« Nigeria. L’enlèvement par la secte Boko Haram rappelle que l’Afrique n’a pas attendu l’Occident pour pratiquer l’esclavage. #Déculpabilisation »
le dernier mot est certes de trop. Cela n’empêche guère des siècles et des siècles d’esclavage en Afrique, non imputables à l’Occident, de rester rigoureusement impunis, censurés, sous l’œil vigilant de la redoutée milice antiraciste.
Demandez donc à madame Taubira. La question en filigrane posée par le « tweet » de Mariani est : quand commence-t-on le procès des autres esclavages (traite arabo-musulmane/traites internes) ? Des millions de gens attendent cela, à commencer par les âmes des millions de victimes, déportées une seconde fois par omission. « Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est pure coïncidence. » Formule figurant au générique de certains films, et que l’on nous somme depuis toujours d’intégrer à notre grille de lecture de l’histoire esclavagiste, lorsque (et seulement dans ce cas) mille ans de traite arabo-musulmane nous hurlent l’évidence contraire.
Je pense, quant à moi, que l’épisode Boko Haram, (ils sont bien musulmans ?) ne se distingue peut-être pas tant que cela de ce que nous apprend l’anthropologue Tidiane N’Diaye sur le sujet (Le Génocide voilé) et illustre au contraire ce que le continent africain a pu endurer pendant mille ans. Copé « regrette profondément » le rappel de ce fait (par-delà le mot « déculpabilisation », de trop). Ce n’est pas le moins inquiétant pour nous.
Je regrette que personne n’ait cru bon de rappeler ceci :
Bien qu’il n’existe pas de degrés dans l’horreur ni de monopole de la cruauté, on peut soutenir que le commerce négrier et les expéditions guerrières provoqués par les Arabo-Musulmans furent, pour l’Afrique noire tout au long des siècles, bien plus dévastateurs que la traite transatlantique (Tidiane N’Diaye, cité dans Le Nouvel Observateur, 2010).
Tiens ? J’entends les mouches voler…
Silvio Molinar
http://www.bvoltaire.fr/silviomolenaar/on-rappelait-quelques-verites-lesclavage,59251
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La construction d'un empire eurasiatique II
Arnaud Leclercq - Le Russie puissance d'Eurasie ; Histoire géopolitique des origines à Poutine - Chap. 4 L'Empire eurasiatique fait la synthèse et ouvre sur le monde - I. La construction d'un empire eurasiatique - pp. 137 à 13 - aux éditions ellipses.
Vers le sud, Ivan III, qui s'était dispensé du paiement de tout tribut, repousse à trois reprises les attaques mongoles et rejette officiellement en 1480 toute dépendance vis-à-vis des héritiers de la Horde d'or. En même temps qu'il prend le titre de Tsar et se proclame "souverain de toute la Russie", Ivan III entreprend d'embellir Moscou pour en faire le cœur politique et spirituel de son État. Il affirme son indépendance en se proclamant également "autocrate", rejetant ainsi toute autorité étrangère supérieure, ce titre évoluant ensuite pour désigner un souverain investi d'un pouvoir absolu. Son mariage avec la princesse Zoé, nièce du dernier empereur byzantin Constantin XI, donne de plus au tsar moscovite une légitimité nouvelle, dix-neuf ans après la prise de Constantinople par les Turcs ottomans. Vers l'ouest, Ivan III doit compter avec l’État polono-lituanien mais il est sorti vainqueur des conflits engagés avec lui et a pu ainsi récupérer une partie des régions de Smolensk et de Polotsk. Entre le début et la fin du règne, le territoire contrôlé par le tsar moscovite était passé de 470 000 km² à deux millions de km². Il rassemblait une population en majorité grand-russienne à laquelle s'ajoutaient les groupes finno-ougriens disséminés au nord-est.
Successeur d'Ivan III, Vassili III, qui règne de 1505 à 1533, annexe Pskov dés 1510 avant de s'emparer , onze ans plus tard, de la partie orientale de la principauté de Riazan demeurée hors de l'autorité de Moscou. En 1514, une nouvelle guerre avec l’État polono-lituanien permet de prendre Smolensk. A la mort de Vassili III, le territoire occupé par Moscou atteint une superficie de 2 800 000 km². C'est sous son règne que le moine de Pskov Philothée adresse au tsar le fameux message dans lequel il annonce ce que seront les destinées de Moscou : " (...) Daigne prêter l'oreille pieux grand-prince. Deux romes se sont écroulées mais la troisième, Moscou, se dresse vers les cieux et il n'y en aura pas de quatrième. Sous ton glorieux règne, notre sainte Église répand sur le monde une lumière plus claire que le soleil ; tous les pays orthodoxes ont été réunis sous ton sceptre, tu es devenu l'unique prince des chrétiens." Une vision qui vient donner une légitimité de nature religieuse à l'expansion moscovite. Si l'on considère la situation établie trois siècles plus tôt , celle-ci est déjà impressionnante mais se limite encore au rassemblement des terres russes - au moins grand-russiennes puisque Kiev n'est pas encore récupérée - et c'est une autre phase qui va débuter avec le règne d'Ivan IV le Terrible. Avec ce dernier, l'expansion géographique de l’État moscovite change en effet de nature, avec l'annexion de territoires et de peuples non slaves, bien au-delà des anciennes limites de la Russie kiévienne. Entre 1533, date de l'avènement d'Ivan IV et la fin du XVIème siècle, le territoire moscovite voit en effet sa superficie multiplié par deux, passant de 2,8 millions de km² à 5,4 millions de km².
Les premières années du règne d'Ivan IV, âgé de trois ans à la mort de son père, sont marquées par une régence difficile et une lutte farouche pour le contrôle du pouvoir, à l'issue de laquelle le jeune prince parvient finalement à s'imposer, en se couronnant lui-même tsar, et non plus grand-prince, en 1547, concluant ainsi une mutation entamée sous son grand-père Ivan III. La mise en œuvre de réformes administratives et militaires lui donne les moyens d'entamer la lutte contre les khanats de Kazan et d'Astrakhan, qui menaçaient toujours les terres russes, soumises à des fréquentes razzias. Répondant initialement à l'appel des Tchérémisses, un peuple finno-ougrien de la rive droite de la Volga, Ivan prépare minutieusement sa campagne et Kazan est prise en octobre 1552, après sept semaines de siège. Il faut cependant plusieurs années pour aboutir, en 1557, à une véritable pacification de la région. Avec la prise de Kazan, la principauté moscovite donnait une nouvelle dimension à son expansion. Elle intégrait en effet désormais dans l'ensemble russe des peuples non-slaves - finno-ougriens comme les Tchouvaches et les Bachkirs - et, pour certains d'entre eux, de religion musulmane. En 1556, c'est le khanat d'Astrakhan qui est annexé à son tour, les Russes contrôlant ainsi désormais tout le cours de la Volga. L'année suivante, les Turcs Nogaï installés à l'est du fleuve font allégeance à Ivan IV, au moment où des princes de kabardes et tcherkesses établis dans le nord du Caucase, dans les steppes du Kouban, en font autant. Ces avancés ont permis la progression, dans les zones steppiques du sud et du sud-est de la colonisation agricole russe, jusque-là impossible dans les vastes espaces où les nomades qui les occupaient faisaient paître leurs troupeaux. Pour protéger ce front de colonisation qui va bientôt s'étendre vers les terres fertiles du sud de la Sibérie occidentale, le pouvoir tsariste établit, dans les années 1580, une ligne de places fortes telles que Voronej, Samara et Tsaritsyne. (à suivre...)
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Partons à la conquête de l’intelligence et imposons nos propres élites !
Nous n’avons aucune raison , comme Français, de nous réjouir de l’évolution de notre pays ces dernières années.
Nous savons que les germes de cette pathologie, politique, morale et spirituelle, que nous vivons, remontent à plus de deux siècles.
Les uns et les autres, nous connaissons parfaitement les causes de ce désenchantement mais nous nous sentons submergés par ce lent pourrissement qui nous laisse apparemment impuissants.
Nous pensons cependant qu’une mobilisation stratégique intelligente peut venir contrarier cet état de fait désolant.
Les "élites" apatrides qui font l’opinion dans notre pays sont les premières responsables de ce déclin irrésistible.
Eh bien, partons à la conquête de l’intelligence et imposons nos propres élites.
Il existe en France de nombreux courants de pensée qui ont en commun, malgré des divergences notables, de croire en la France comme communauté de vie harmonieuse et cohérente qui a un rôle éminent à jouer dans le monde. Il appartient à l’Action française de rassembler ces Français assumés, de les mobiliser dans un grand élan de salut public.
C’est le sens que nous voulons donner à nos deux journées johanniques des 10 et 11 mai, auxquelles nous convions tous les patriotes lucides. Il est urgent que la France se réveille et que l’intelligence française se fasse à nouveau entendre.
Olivier Perceval, secrétaire général de l’Action française
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Partons-a-la-conquete-de-l
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La construction d'un empire eurasiatique I
Arnaud Leclercq - Le Russie puissance d'Eurasie ; Histoire géopolitique des origines à Poutine - Chap. 4 L'Empire eurasiatique fait la synthèse et ouvre sur le monde - I. La construction d'un empire eurasiatique - pp. 135 à 137 - aux éditions ellipses
Rien ne permettrait d'imaginer ce qu'allaient être les destinées de la Moscovie, tard venue dans l'espace des principautés du nord-est, dont certaines auraient pu prétendre jouer le premier rôle dans le rassemblement des terres russes. Ville-État dotée d'institutions originales, "Novgorod la Grande" était beaucoup plus riche et le territoire qu'elle commandait s'étendait jusqu'à l'Oural à l'est et jusqu'aux rives du lac Ladoga au nord. Souzdal ou Vladimir pouvaient également apparaître comme des redoutables rivales, dont la puissance était plus anciennement établie, la première mention de Moscou n'apparaissant qu'en 1147. Le prince de Vladimir-Souzdal, Iouri Dolgorouki, y établit un premier Kremlin doté d'une enceinte de bois mais la ville est prise et entièrement détruite par les Mongols en 1237. Ces débuts difficiles sont cependant suivis d'une période correspondant à une lente montée en puissance, qui va faire de Moscou l'interlocutrice privilégiée des khans mongols et le siège métropolitain de l’Église orthodoxe russe. Moscou bénéficia d'abord d'une situation géographique favorable. Etablie sur les rives de la Moskova et non loin du cous supérieur du Don, une position favorable au commerce, notamment celui qu'entretenait Novgorod au nord et Riazan au sud. Cet atout ne pouvait cependant prendre toute sa dimension qu'à la condition d'être exploité par un pouvoir politique fort, en mesure d'agir dans la continuité.
C'est Daniel, le fils cadet d'Alexandre Nevski - prince de 1276 à 1303 - qui, alors que la principauté ne s'étend encore que sur 20 000 km², va être l'artisan d'une première extension territoriale. Prince de Moscou de 1325 à 1341, Ivan Ier Kalita - Jean l'Escarcelle - n'accroît pas son territoire mais s'impose, en lui manifestant une fidélité totale, comme l'interlocuteur du khan mongol, qui lui est reconnaissant de conduire contre Tver, réticente à payer le tribut, une expédition punitive. Un engagement qui vaut à Ivan de recevoir de son suzerain le titre de grand-prince et se voir confier la charge de collecter le tribut dans toutes les principautés russes. Le grand-prince de Moscou disposait ainsi désormais d'un droit de regard sur les autres principautés et devenait l'intermédiaire unique entre celles-ci et le pouvoir mongol, qui prit soin d'épargner à Moscou les pillages et les razzias qui s'abattaient régulièrement sur les autres régions russes. Le soutien apporté à Moscou par l’Église orthodoxe s'est avéré également décisif. Épargnée par les Mongols qui lui laissent une totale autonomie, l’Église orthodoxe va s'identifier progressivement avec la cause "nationale" russe. En 1328, le déplacement du métropolite Théognoste de Vladimir à Moscou fait de la ville la capitale religieuse de la Russie et lui donne une dimension qui va contribuer à l'affirmation de son autorité politique, renforcée également par le rayonnement du monastère de la Trinité, héritier de l'ermitage établi par Saint-Serge en 1336 au nord-est de la ville.
Devenu grand-prince en 1359, Dimitri Donskoï s'empare en 1364 de la principauté de Vladimir et celles d'Ouglitch, de Kostroma et de Galitch, avant d'annexer également, vers la fin de son règne, celle de Kalouga. La principauté de Tver fut également soumise. Dimitri va être le premier prince de Moscou à se dresser ouvertement contre la puissance mongole. Après une première victoire obtenue en 1378 contre l'ennemi tatar, il remporte deux ans plus tard, au confluent de la Népriadva et du Don, la victoire de Koulikovo - "le Champ des Bécasses" - qui lui vaut son surnom de Donskoï. Le long règne de Vassili Ier - 1389-1425 - vit l'acquisition de Nijni-Novgorod, au confluent de l'Oka et de la Volga, mais Moscou devait encore compter avec la menace que faisait peser la Horde d'or - les Tatars, furieux de se voir refuser le versement du tribut qu'ils estiment toujours leur être dû, ravagent le territoire moscovite en 1408. Après un début de règne marqué par les querelles de successions, Vassili II - 1425-1462 - peut s'emparer de nouveaux territoires. Il annexe ainsi la principauté de Souzdal, puis Toula et, devançant un projet d'alliance entre Novgorod et les Lituaniens, il impose à la ville du nord un droit de regard dans ses affaires. C'est durant son règne qu'intervient la dissolution de la Horde d'or. Moscou a dés lors acquis une indépendance de fait par rapport à la puissance tatare et de nombreux petits princes mongols prêtent même désormais allégeances au souverain moscovite. Le règne très long d'Ivan III - 1462-1505 -, fils aîné de Vassili II, revêt ensuite pour la Russie une importance capitale. Associé au pouvoir par son père, le nouveau prince impose son autorité à ses frères et à l'ensemble des princes russes. Il poursuit également les conquêtes en annexant en 1472 la région de Perm et en 1489 celle de Viatka, des territoires qui, occupés par des populations finno-ougriennes, n'avaient jamais fait partie de la première Russie kièvienne, pas plus que l'espace russe considéré dans son ensemble. (à suivre...)
source : http://lheurasie.hautetfort.com
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Robert Steuckers #1
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Sébastien Présent C9M