
De François Rabelais à Patrice Jean, l’humour est le grand souffle de l’art romanesque, qui l’empêche de mourir. Introduisant une distance avec soi-même, il préserve contre le conformisme et les certitudes idéologiques. Une série de Sylvie Paillat, docteur en philosophie, auteur de la Métaphysique du rire (L’Harmattan, 2014).
Comment la littérature peut-elle tout à la fois représenter le kitsch, les contradictions, les thèses et les antithèses de son époque, l’endroit et l’envers du décor, multiplier tous les points de vue ? Quelle est « cette sagesse du roman1 » qui n’est pas philosophique, c’est-à-dire théorique selon Kundera, et qui initie pourtant son auteur et le lecteur à l’esprit critique, celui qui consiste en ce pouvoir d’intégration des oppositions et des contradictions, des identifications et des rejets, tout en les dépassant et en leur donnant un sens, du moins un dénouement ?