
« Les termes antinomiques ne se résolvent pas plus que les pôles opposés d'une pile électrique ne se détruisent [car] ils sont la cause génératrice du mouvement, de la vie, du progrès. » Mais cela revient-il à dire qu'il n'y a jamais que des oppositions stériles et de vains mouvements dans l’univers ? Certainement pas. La dialectique proudhonienne n'est ni statique ni immobiliste, mais dramatique et héroïque. Le spectacle qu'offre le monde est celui d'une lutte permanente mais féconde, d'une mutuelle stimulation. Aucune force n'est éliminée du combat et aucune valeur ne se perd. Par un flux et un reflux incessants, chacune demeure ce qu'elle est et prend sur l’autre sa revanche ; par sa lutte avec la force contraire, chacune s'accroit et se transforme. Bien loin de se dissoudre ou de s'effacer, I'une et l’autre force s'exaltent mutuellement.



