Construites sur la pente abrupte de la colline comme beaucoup de villages cévenols dont on aperçoit au loin, dispersés dans le relief verdoyant, les toits orangés, les quelques bâtisses de granit composant le Mas Soubeyran donnent à ce dernier l’aspect massif et déterminé que l’histoire des terres et de ses habitants lui a laissé en héritage.
Pas une maison moderne, pas une enseigne rutilante, pas un panneau réfléchissant ne vient perturber l’harmonie ni la mémoire des lieux. Il semble que tout repose ici comme aux origines, que rien n’a fondamentalement changé. Nature et constructions humaines ne se gênent pas, mieux, elles s’entremêlent et se complètent. On ne serait point surpris si l’on voyait surgir de la porte de l’auberge un homme d’un autre temps, taillé pour ces lieux, chantant la langue du pays et connaissant sur le bout des doigts ses collines jolies. Et je ne parle pas d’un village dont le passé historique serait aussi écrasant, aussi évident que celui de nombreuses localités en France, comme Najac en Aveyron, bourg médiéval par excellence, à l’imposant château fort qui a prêté ses pierres de taille aux maisons bordant la sinueuse et vertigineuse grande rue.