L’Europe du XIXe siècle finissant et donnée à contempler à Nietzsche est celle de sa démocratisation, de son aspiration générale à la paix et au bonheur. Certes, il faudra encore deux guerres mondiales pour arriver à l’état de délabrement vital que nous connaissons aujourd’hui, mais Nietzsche déjà pressent ce qui attend notre continent : devenir l’enclos d’un troupeau de bêtes naines aux droits égaux et aux prétentions égales. Pour son malheur, Nietzsche contemple le tombeau que les Européens n’ont pas encore fini de creuser pour eux-mêmes.
culture et histoire - Page 381
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Par-delà bien et mal : relire Nietzsche
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En souvenir de Dominique Venner par Robert Steuckers 3/7
photographie : Louis Monier © - Rue des Archives
Historien méditatif
Récemment, Dominique Venner se posait comme un “historien méditatif”. C’est une belle formule. Il était bien évidemment l’exemple — et l’exemple le plus patent que j’ai jamais vu — du civis romanus (du civis europaeus) stoïque qui se pose comme l’auxiliaire volontaire du katechon, surtout quand celui-ci est un “empereur absent”, dormant sous les terres d’un Kyffhäuser tenu secret. L’historien méditatif est un historien tacitiste (selon la tradition de Juste Lipse) qui dresse les annales de l’Empire, les consigne dans ses tablettes, espère faire partager un maximum de ses sentiments “civiques” aux meilleurs de ses contemporains, sans pouvoir se mettre au service d’un Prince digne de ce nom puisqu’à son grand dam il est condamné à vivre dans une période particulièrement triviale de l’histoire, une période sombre, sans aura aucun, où la patrie et l’Empire, le mos majorum et la civilisation, sombrent dans un Kali Yuga des plus sordides.
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Traité de Rapallo (1922)
16 avril 1922 : Traité de Rapallo : l’Allemagne vaincue en 1918 et l’URSS, sortant de la guerre civile qui avait opposé Blancs et Rouges, concluent un accord bilatéral, sous la houlette de leurs ministres respectifs, Walther Rathenau et Georges Tchitchérine. L’URSS renonce à réclamer des réparations de guerre à l’Allemagne, qui, en échange, promet de vendre des biens et produits d’investissement infrastructurel à la Russie rouge. La conférence de Gênes avait été suggérée par la Grande-Bretagne, pour régler l’ordre d’après-guerre, après que l’URSS ait refusé de payer les dettes de l’Empire des Tsars.
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La Petite Histoire : Blanche de Castille, la reine-mère – Les grandes femmes d’État
Elle est sans doute la plus grande femme d’État que la France ait jamais connu. Blanche de Castille aura été reine de France suite à son mariage avec Louis VIII, puis régente du royaume lors de la minorité de son fils, Louis IX, le futur Saint Louis. C’est elle qui assurera son éducation politique et religieuse, au point de forger celui qui deviendra le seul roi de France canonisé. La reine-mère protégera également le royaume de l’appétit des grands seigneurs, négociant et gouvernant d’une main de maître, ce qui permettra ni plus ni moins de préserver et perpétuer l’héritage capétien. Retour sur la vie de Blanche de Castille, la plus grande des reines de France.
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En souvenir de Dominique Venner par Robert Steuckers 2/7
photographie : Louis Monier © - Rue des Archives
Nous ne savions rien des aventures politiques de Venner
Nous ignorions tout bien entendu des aventures politiques de D. Venner quand nous lisions Baltikum : elles s’étaient déroulées en France, pays que nous ne connaissions pas à l’époque, où la télévision n’était pas encore câblée, même si ce pays est voisin, tout proche, et que nous parlions (partiellement) la même langue que lui. Je n’avais jamais été que dans une toute petite ville franc-comtoise, en “traçant” sur la route sans aucun arrêt, parce que mon père, homme toujours pressé, le voulait ainsi et qu’il n’y avait pas moyen de sortir une idée de sa tête (le seul arrêt de midi se résumait à un quart d’heure, dûment minuté, pour avaler deux tartines, un œuf dur et une pomme le long d’un champ).
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Un regard territorial sur la biodiversité
Nul ne saurait actuellement contester la prédominance du sujet environnemental. Les enseignements des élections municipales françaises en juin dernier ont mis en exergue le besoin de composer avec l’impératif écologique, qu’il soit vécu, surjoué ou encore exploité. Au premier plan de ces considérations liées à l’environnement figure la biodiversité, souvent utilisée à tort dans une logique purement « marketing » et in fine politicienne.
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Brève histoire de la laïcité (Alexandre Marie)
Cette petite plaquette est un outil précieux pour ceux qui mènent le combat pour restaurer une France catholique. Mais sa lecture sera bénéfique à tous ceux qui, plus modestement, veulent en savoir plus sur l’origine de cette notion de laïcité.
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En souvenir de Dominique Venner par Robert Steuckers 1/7
photographie : Louis Monier © - Rue des Archives
Il faut que je l’écrive d’emblée : je n’ai guère connu Dominique Venner personnellement. Je suis, plus simplement, un lecteur très attentif de ses écrits, surtout des revues Enquête sur l’histoire et la Nouvelle revue d’histoire, dont les démarches correspondent très nettement à mes propres préoccupations, bien davantage que d’autres revues de la “mouvance”, tout bonnement parce qu’elles exhalent un double parfum de longue mémoire et de géopolitique. Lire les revues que publiait Dominique Venner, c’est acquérir au fil du temps, un sens de la continuité européenne, de notre continuité spécifique, car je me sens peut-être plus “continuitaire” qu’“identitaire”, plus imbriqué dans une continuité que prostré dans une identité figée, mais c’est là un autre débat qui n’implique nullement le rejet des options dites “identitaires” aujourd’hui dans le langage courant, des options “identitaires” qui sont au fond “continuitaires”, puisqu’elles veulent conserver intactes les matrices spirituelles des peuples, de tous les peuples, de manière à pouvoir sans cesse générer ou régénérer les Cités de la Terre. Lire la Nouvelle revue d’histoire, c’est aussi, surtout depuis l’apport régulier d’Ayméric Chauprade, replacer ces continuités historiques dans les cadres d’espaces géographiques précis, dans des lieux quasi immuables qui donnent à l’histoire des constantes, à peine modifiées par les innovations technologiques et balistiques.
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#93- Gérard de Cortanze pour son livre "Le roi qui voulait voir la mer"
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Le cœur rebelle
Dominique Venner, Le cœur rebelle, Belles Lettres, 1994. [rééd. G. de Roux, 2014]
Par celui qui fut, entre autres, le fondateur d’Europe-Action et qui dirige actuellement l’excellente revue Enquête sur l’Histoire. Il s’agit des carnets d’un ancien activiste faisant preuve d’autant de courage que de lucidité : « Notre nationalisme, terme impropre encore une fois, était beaucoup plus qu’une doctrine de la nation ou de la préférence nationale. Il se voulait une vision du monde, une vision de l’homme européen moderne.