
Dans la foulée du colloque « Ernst Jünger et Carl Schmitt : une passion française » organisé par Éléments, Aristide Leucate publie aux Éditions de la Nouvelle Librairie Carl Schmitt et la gauche radicale. Une autre figure de l’ennemi. En bon connaisseur de Schmitt, Leucate nous livre une étude complète (et dans une langue irréprochable) sur les lectures à gauche du juriste allemand, qui ne font que souligner la richesse de la pensée schmittienne.
ÉLÉMENTS : Comment expliquez-vous l’engouement de la gauche pour l’œuvre de Carl Schmitt ? Cette relation paradoxale se noue-t-elle autour d’un antilibéralisme commun ? Qu’est-ce qui distingue cet antilibéralisme on n’ose dire de droite et de gauche ?
ARISTIDE LEUCATE. On pourrait parler d’un engouement à la fois polymorphique et amphibologique tant, au-delà des connivences dont l’antilibéralisme serait la figure de proue, les Marxisti Schmittiani, en proie à une agitation révolutionnaire aussi convulsive qu’endémique, ont cru trouver chez le juriste allemand les armes rhétoriques qui donneraient un coup de vis décisif à leur radicalisme débordant.