En France : reductio ad Hitlerum
Charlie Kirk, 31 ans, était bien plus qu'un influenceur : il incarnait le relais principal de Donald Trump auprès de la jeunesse américaine, mobilisant des milliers d'étudiants via des débats enflammés sur l'immigration, le climat ou la discrimination positive. Fondateur de « Turning Point USA », il avait contribué à la victoire de Trump en 2024 par des campagnes de porte-à-porte en Arizona, un État pivot, touchant un électorat blanc, masculin et peu diplômé. Son podcast quotidien, The Charlie Kirk Show, diffusé sur radio et TikTok (8,9 millions d'abonnés), mêlait nationalisme chrétien et défense acharnée de la liberté d'expression, ce premier amendement qu'il interprétait comme un bouclier absolu, même pour les propos les plus provocateurs.
En France, l'événement a déclenché une indignation viscérale chez nombre d'observateurs de gauche, qui ont multiplié les comparaisons excessives, transformant un deuil en tribunal moral. Judith Perrignon, chroniqueuse sur France Culture, a ainsi lié l'hommage à un « suprémacisme blanc américain complètement connecté à la pensée raciale d'Hitler », sur France 5. Ces propos, tenus sur l'audiovisuel public, ont choqué par leur instrumentalisation grossière d'un drame personnel : comment assimiler une veuve pardonnant son bourreau à une résurgence hitlérienne ?
« Ça m’inspire du dégoût et de la crainte »
Toujours sur le service public, Aurélie Filippetti, ancien ministre de la Culture sous François Hollande, a enfoncé le clou, sur France Info : « Ça m’inspire du dégoût et de la crainte. Tous les mouvements fascistes ont comme caractéristique de se victimiser et instrumentalisent leurs prétendus héros morts au combat. » Filippetti, qui avait jadis loué Biden pour ses mots sur George Floyd, applique ici un deux poids deux mesures révoltant : l'un devient icône, quand l'autre est un fasciste parce qu'il ne pense pas correctement.
Sur LCI, le partisan démocrate Charles Adams, proche d'Obama, a lui aussi franchi une ligne en comparant l'assassinat de Kirk à l'« incendie du Reichstag » pour Trump, suggérant une mise en scène nazie par la droite. Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, l'a recadré en rappelant les chasses aux Juifs par l'extrême gauche sur les campus américains. En diabolisant un hommage chrétien et patriotique, la gauche médiatique française risque de radicaliser le débat, oubliant que rien ne justifie un assassinat politique.