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Manifestation du 13 janvier : l’abbé de Cacqueray remet les pendules à l’heure

Entretien vigoureux et sans concession publié sur  la Porte Latine :

1 – Encouragez-vous les catholiques à se rendre à la manifestation organisée par madame Barjot le 13 janvier 2013 contre le projet du mariage homosexuel,?

Non. Je le leur déconseille vraiment. S’ils y vont, je pense qu’ils en reviendront ulcérés s’ils ne le sont pas déjà par les propos indignes que ne cesse de proférer cette personne. Je me trouve en profond désaccord avec l’esprit que le comité organisateur de cette manifestation veut lui insuffler. Toutes les concessions, toute l’obscénité, toute la vulgarité, toutes les compromissions semblent permises pour faire du nombre à tout prix.

Je ne critique pas les organisateurs de cette manifestation de rechercher le nombre. Mais tous les moyens ne sont pas permis pour autant.

La présence d’un char gay dans la manifestation sur lequel les manifestants sont invités à venir danser est une infamie. Comment est-il possible que le péché contre nature, l’un des quatre qui crie vengeance contre la face de Dieu, puisse être fêté et célébré dans un défilé organisé par des catholiques ? Comment un chrétien ou tout homme à qui il reste un peu de morale naturelle ou de bon sens pourrait-il supporter de voir le vice applaudi ? Il n’en a  pas fallu autant pour que le feu du ciel tombe sur Sodome et Gomorrhe.

Je rappelle par ailleurs que tous les pèlerinages, processions et manifestations catholiques sont normalement  autorisés en tant que tels dans notre pays. Or, en cette circonstance, ce ne sont donc pas les pouvoirs publics mais les organisateurs eux-mêmes de cette manifestation qui s’auto-censurent et interdisent toute prière et tout symbole catholique. Les catholiques se bâillonnent eux-mêmes : nous facilitons vraiment le jeu de nos ennemis.

 

Rien ne peut être bâti en dehors de Notre Seigneur Jésus-Christ. S’Il est mis de côté au début d’une entreprise, cette entreprise est vouée à l’échec. Cette manifestation, si elle attire une foule gigantesque, n’en sera pas moins une gigantesque forfaiture pour avoir d’abord banni Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour l’avoir ensuite remplacé par Satan en hissant la pédérastie sur le pavois.

2 – Mais si vous n’invitez pas à venir manifester le 13 janvier dans la manifestation de madame B., que proposez-vous d’autre ?

J’invite à une nuit de prières qui aura lieu dans tous nos prieurés dans la nuit du vendredi  4 au samedi 5 janvier ou dans la nuit du 5 au 6 janvier. Cette nuit de prières et de pénitence sera faite pour supplier le Bon Dieu, par l’intercession de la très sainte Vierge Marie, d’épargner cette vomissure supplémentaire à notre pays. Que l’on se mobilise nombreux dans chaque prieuré pour participer à ces nuits de prières.

Par ailleurs, il me semble que des associations catholiques (ou d’autres associations) de plus en plus nombreuses, déjà dégoûtées de la tournure qu’est en train prendre cette manifestation, sont en train d’organiser, ce même 13 janvier, un défilé qui exprimera publiquement la foi catholique. Beaucoup de catholiques et d’hommes de bonne volonté vont le rejoindre. Je ne vois pas des évêques ou des prêtres qui ont désormais annoncé leur venue à Paris, le 13 janvier, se fourvoyer dans une manifestation qui est en train de dégringoler si bas dans la démagogie et dans la boue du péché.

3 – Vous ne craignez pas que cette division nuise au combat global contre le projet de loi ?

Je reconnais qu’il aurait été bien mieux, évidemment, que cette manifestation déjà prévue ne rougisse pas de porter haut et clair la défense de la loi naturelle et la proclamation de l’Evangile. Mais, puisque l’impossibilité morale pour un catholique de se joindre à cette manifestation apparaît nettement, mieux vaut alors qu’un autre rassemblement soit organisé qui permettra et des prières de réparation dans la rue et des admonestations  aux autorités politiques de devoir retirer leur projet.

D’ailleurs, puisque le nombre semble tenir tant d’importance dans les esprits, il est évident que l’existence de deux manifestations fera venir plus de monde que s’il n’y en avait eu qu’une  seule, comme elle se prépare ! Grâce à Dieu, je pense qu’il y a encore bien des français qui ne sont pas prêts à admettre le grand n’importe quoi. Je connais des catholiques, écoeurés par le projet Barjot, qui étaient sur le point d’annuler les cars qu’ils avaient organisés pour Paris mais qui reprennent espoir à cause de cette manifestation séparée. Les médias additionneront les chiffres des deux manifestations et il sera plus grand que s’il y en avait eu une seule !

4 – Etes-vous très opposé à  madame Barjot ?

Je n’ai rien contre madame B. (je ne la connais pas) comme je n’ai rien contre les personnes qui l’entourent et seront présentes à ses côtés le 13 janvier. Je sais simplement que l’homosexualité est un péché grave et que c’est mon devoir de prêtre catholique de devoir le rappeler. Je pense que madame B. lèse gravement les catholiques en banalisant ce péché et en le faisant applaudir et que son rassemblement n’est certainement pas inspiré par Dieu. Elle fait (consciemment ou inconsciemment, je ne le sais pas) le jeu de la révolution en adultérant la réaction qui aurait pu avoir lieu, et qui pourrait encore avoir lieu – nous prions pour cela -si elle amende radicalement son projet. En attendant, c’est faire œuvre de salut public de mettre un terme à la barjotisation des catholiques.

5 – Un dernier mot ?

Oui, l’anniversaire de l’Apparition de la très sainte Vierge Marie à Pontmain est le 17 janvier. Je voudrais rappeler la magnifique phrase qui s’inscrivit dans le ciel sous l’apparition de Notre-Dame, le 17 janvier 1871 : « Mais priez mes enfants. Mon Fils se laisse toucher. » Trois jours plus tard, les troupes prussiennes commençaient mystérieusement à se replier. Nous devons croire à la force de la prière pour demander à la très sainte Vierge Marie une victoire que nous n’obtiendrons pas sans Elle.

Abbé Régis de Cacqueray, Supérieur du District de France de la Fraternité Saint-Pie X

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