C’est les nouveaux rois mages ! C’est Noël ! Les Bilderbergs, mondialistes et technocrates de tout poil et banquiers de Goldman Sachs ont pris le pouvoir. Nous verrons si comme le disait Serge de Beketch ils continueront à nous tondre (c’est bien parti en France, et pas que pour les riches, et pas que pour les riches !), ou bien s’ils vont commencer à nous sacrifier quelques têtes dans l’indifférence générale des mâcheurs de chewing-gum et des contemplateurs de télé et autres absorbeurs du dernier Apple. Comme dit Boris Vian, ils cassent le monde, il en reste assez pour moi ! C’est notre honte, et on l’ignore !
Le système, je le dis comme je le pense, ne prend même plus de gants pour nous l’imposer bien profonde, la globalisation. Je suis tombé par hasard une ces pages de challenges, la revue Thénardier de la gauche-caviar, que je n’avais plus lue depuis vingt ans, et qui appartenait alors à Perdriel et au Nouvel Obs, organe vieillissant de la gauche valeureuse !
Je cite le journaliste, qui parle d’un raout luxueux au Martinez cannois (où entre nous soit dit, à côté de la suite à 20 000, la piaule sur Booking.com n’est qu’à 160 euros la nuit : la crise bat large…). Il y a Monti en pleine forme, démissionné pour être remis en selle par les 300 qui dirigent le monde, et bien sûr les qataris, nos patrons du moment, les seuls à ne pas payer d’impôts en France et à faire ce qu’ils veulent de nos troupes : « On m’informe que Mario Monti a remis sa démission, elle sera effective après l’adoption de la loi de stabilité budgétaire, on me dit qu’il pourrait s’agir d’un mouvement tactique, annonce Thierry de Montbrial, interrompant le diner de gala et le spectacle offert, ce samedi soir, par Total à l’hôtel Martinez, à Cannes. »
Montbrial, on l’a toujours connu : l’affreux passait déjà aux dossiers de l’écran. Il sera là dans quarante ans. Il terrorisait notre vieil ami Yann Moncomble. C’est le poli technicien chargé de la promo du mondialisme en France. Là, il est entouré de beau linge, le linge sale du pétrole, venu en famille avec les patrons qataris applaudir la leçon du signore Monti, qu’on dit très catholique. Ô saint François, que tu es loin !
On lit dans le style peu fleuri, un rien cynique et puis blasé du bon journal : « Avant même que la nouvelle ne tourne sur internet et ne trouble le marché des changes, Jean-Claude Trichet et les deux cents convives sont au courant… Au bar de l’hôtel, Nina Mitz et Guillaume Foucault, les communicants influents qui épaulent Montbrial pour faire du buzz autour de la cinquième édition de sa conférence internationale, offrent des verres aux quelques journalistes présents : les images de Mario Monti dans les couloirs du Martinez commencent à circuler sur les chaines d’info, assurant à la “WPC” une belle renommée. »
Admirez cette prose de gazette bien branchée ! Au milieu de cette kommandantur – aux ordres d’ailleurs de l’OTAN –, arrive ce grand spécialiste de rien et surtout champion d’impopularité dans son pays. Il faudrait un Dino Risi pour nous le calculer, ce drôle-là.
Car Mario Monti était là, tout à l’heure, venu sagement écouter un discours de l’eurodéputée Sylvie Goulard, une amie proche avec qui il a trouvé le temps d’écrire ces derniers mois De la démocratie en Europe (Flammarion) qui met en garde les opinions publiques contre ses « instincts aveugles. »
Les Goulard contre les soudards ! Car les instincts aveugles, c’est vous cher lecteur ! C’est tout ce qui dans le bulletin de vote, le sondage ou même le porte-monnaie (trop pauvre ! trop riche !) ne convient pas aux mondialistes qui nous ont coulé en bâtissant (j’allais écrire en abêtissant !) le Titanic de l’euro. Ils ne devraient pas s’inquiéter en haut lieu ; car la masse se tient à carreau, on l’a connue plus agitée…
Mais Monti va braire en âne savant (le sénateur de famine nombreuse est aussi recteur de la Bocconi, la fac friquée de Milan où les enfants des exilés fiscaux vont apprendre en Audi l’économie de marché) : « À l’heure de la sieste, Mario Monti, ancien commissaire européen, se lance dans un monologue devant ses amis éclairés. S’exprimant à la fois en français et en anglais, sans doute conscient de son manque de charisme, il range son texte et promet en souriant de ne pas nous emmener « de la digestion au rêve ». À l’aise devant cet auditoire essentiellement constitué d’hommes d’affaires et super-technocrates, il parle de Jean Monnet, de l’Europe qui est un « flux asymptotique », de la « pollution court-termiste des politiques nationales », de la façon dont il faut faire avancer et intégrer toujours plus le « management » de la zone euro dans un « délicat équilibre » avec la démocratie, du bien fait des potions qu’il a administré à son économie. »
Avec le management, ce mot sacré de l’ère des Illuminati, ça déménage toujours! Monti utilise le baragouin néo-matheux des élites d’aujourd’hui, dont le courageux universitaire Bricmont avait dénoncé les excès il y a déjà quinze ans. On en ferait une syncope de leur asymptote ! Et merci pour la « pollution » des politiques nationales, signor professore ! Vous savez au moins ce que veut dire polluzione, en italien ?
Le journaliste larbin, cette spécialité de la presse des finances, s’ennuie du charabia amphigourique et se permet même une insolence !
Pour un peu, on prêterait une oreille plus attentive à Silvio Berlusconi qui a qualifié ce matin « il professore » de « technicien de l’austérité germano-centrée. »
Comme dirait mon vieux rédacteur en chef Jean-Edern Hallier, les canards laquais n’ont plus de respect ! À Monti, qui aimerait bien être nommé et non élu (souvenez-vous de Jacques Delors !) succède Trichet le bien nommé, l’homme de tous les désastres, du Lyonnais et de l’euro, l’homme de la suffisance et des insuffisances :
Heureusement, Jean-Claude Trichet nous remet dans le droit chemin en nous rappelant tout ce que Mario Monti, en treize mois de pouvoir à Rome, aura « apporté à la stabilité de l’Europe et donc du monde. »
Jusque là, rien que du scandaleux, donc que du banal ! Mais voilà la fin qui est plus marrante, et qui explique comment on a fait de l’Europe une chambre à gaz, pardon, une poule aux œufs d’or pour les mini-émirs (qui font le maximum) de la péninsule dite arabe : Mais tout n’est pas perdu pour les Italiens. Le richissime banquier koweïti Abdulmajeed Alshatti, notre voisin de table, lorsque les conversations reprennent sur l’Italie après l’annonce faite par Thierry de Montbrial, nous explique en riant qu’il continuera de préférer Porto Fino à Cannes, « envahi par les Qataris » ou Marbella, « fief des saoudiens. »
Vive le choc des civilisations ! Les qataris ne boivent pas le même champagne dans la même boîte que tous nos koweïtis ! Les Saoudiens vont se faire boire ailleurs !
Supporter la fin de l’histoire avec de tels numéros et de si bons rois mages c’est vraiment un sacré challenge, c’est le cas de le dire !
On laisse la parole au Christ, qui nous avait montré comment nous y prendre, quand on était chrétien et pas démocrate-chrétien :
14 Et il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs et de brebis et de colombes, et les changeurs qui y étaient assis.
15 Et ayant fait un fouet de cordes, il les chassa tous hors du temple, et les brebis et les bœufs ; et il répandit la monnaie des changeurs et renversa les tables.
16 Et il dit à ceux qui vendaient les colombes : Ôtez ces choses d’ici ; ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.
Je me demande ce qu’il prendrait aujourd’hui devant les tribunaux, Jésus.