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Union européenne, « la nef des fous »

Quoi qu'ait pu en dire Hollande, l'avenir de l'euro n'est pas encore assuré dans le moyen terme. L'état économique et social de nombre d'Etats membres, dont la France, est plus que préoccupant. L'instabilité politique de l'Italie inquiète. La Grèce vient d'obtenir un nouveau sursis grâce à un improbable bricolage financier mais est loin d'être sortie d'affaire. Les États membres sont incapables de s'accorder sur les perspectives financières de l'Union européenne. L'incertaine union bancaire est accouchée dans la douleur. Un chômage durable frappe de façon dramatique nombre d'Européens et l'arrivée des grands froids hivernaux a révélé la dégradation de la situation sociale et l'augmentation inquiétante de la pauvreté.
En pareilles circonstances, de quoi donc se préoccupent la Commission et quatre États membres qui ont préféré garder l'anonymat ? De la présence d'auréoles autour du chef des saints Cyrille et Méthode sur les euros frappés par la Slovaquie à l'occasion de l'anniversaire de la venue des évangélisateurs en Grande Moravie et en Pannonie, il y a plus de mille ans !

Apparemment frappés d'une crise de laïcisme aiguë les gouvernements de quatre États membres ont actionné la Commission afin qu'elle enjoigne au Gouvernement slovaque de faire disparaître auréoles et croix de la pièce de monnaie. Cachez cette auréole que je ne saurais voir !
La Bulgarie a aussitôt rappelé que cette injonction correspondait exactement à la pratique du feu régime communiste. Belle performance démocratique pour l'Union européenne, qui adopte les postures du totalitarisme marxiste-léniniste.
Fort heureusement le Gouvernement slovaque, un moment troublé, a finalement décidé de de modifier en rien sa pièce de monnaie. Toute-fois, cette péripétie grotesque est révélatrice d'un phénomène inquiétant : une volonté acharnée de négationnisme culturel fondé sur une christianophobie frénétique de la part de sociétés de pensée » et de groupes de pression puissamment installés dans les rouages des États, de l’administration européenne et des médias.
Les artisans du mémoricide
Ces idéologues acharnés veulent commettre un véritable mémoricide. L'Europe doit nier, et mieux encore, oublier ce qui est le fondement de sa civilisation. Jetons donc le christianisme dans les poubelles de l'Histoire. La philosophie grecque suivra vite car elle a fécondé la pensée théologique chrétienne et découvert le droit naturel avant elle.
Pour pousser cette logique jusqu'au bout, il conviendrait sans doute de brûler les partitions religieuses de Bach, de Monteverdi, de Mozart, de Vivaldi, de Verdi, de Berlioz, de Fauré, de Messiaen ou de Pärt ! Il faudrait honorer le dément qui avait voulu défigurer la pietà de Michel Ange et badigeonner les fresques de la chapelle Sixtine, sans omettre de brûler les vierges de Léonard, de Raphaël, de Van der Meulen et de Quentin Metsys, de Mignard et de Lebrun et de tant d'autres. Pour faire bon poids, il y aurait urgence à organiser un gigantesque autodafé où se consumeraient les œuvres de saint Augustin, de sainte Thérèse d'Avila, de Pascal, de Chateaubriand, de Chesterton, de Péguy, de Bernanos et de Mauriac...
Quelle démesure, s'exclameront certains. Rappelez-vous pourtant du vandalisme révolutionnaire en France, en Russie, en Asie. Des centaines d'églises, de monastères rasés, des bibliothèques dispersées, des milliers d'œuvres d'art détruites tandis que l'on massacrait prêtres, religieuses et croyants. Aujourd'hui encore, 75 % des persécutions religieuses dans le monde visent les chrétiens.
La stupidité et le déchaînement idéologique peuvent aisément entraîner une nation, voire un continent dans le chaos. L'Europe n'a d'autre définition que sa civilisation et non ses incertaines limites géographiques. Ainsi ces laïcistes forcenés sont les fossoyeurs de l'Union européenne. Celle-ci ne peut être fondée seulement sur l'économie, qui est compétition et concurrence et non pas facteur d'unité. Pas plus que sur des droits de l'Homme réduits à la sacralisation des désirs individuels et qui, par là même, ruinent toute idée de Bien commun.
Proclamer la mort de Dieu entraîne la mort des hommes
Les idéologues de la christianophobie qui veulent détruire la mémoire religieuse de l'Europe, détruisent du même coup les fondements de sa civilisation et de ses cultures.
Ceux qui ont proclamé la mort de Dieu onttoujours entraîné la mort des hommes. Par millions. Souvenons-nous en. Et en cette période où l'on nous rappelle qu'il y a des siècles un prophète de Judée annonçait qu'une grande lumière se lèverait sur le peuple qui marche dans l'ombre, gardons l'espoir. Mieux l'Espérance. Car l'avenir nous appartient.
Stéphane Buffetaut monde & vie 26 décembre 2012
Ier vice président du CNIP Ancien député européen

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