Le gestionnaire de l’Assurance chômage anticipe une nette hausse du nombre de demandeurs d’emploi en 2013, ainsi que de son déficit.
Après la satisfaction (pas tout à fait) générale provoquée par le succès des négociations sur l’emploi, vendredi, le retour à la réalité. L’Unedic, qui gère les finances de l’Assurance chômage, a livré ce lundi des prévisions pessimistes pour 2013 : ses finances devraient être au diapason de l’emploi en 2013, c’est-à-dire franchement dans le rouge, en raison de la croissance quasi-nulle à laquelle s’attendent les économistes.
Pour faire ses comptes, en effet, l’Unedic ne s’est pas appuyée sur la prévision du gouvernement, un 0,8% de moins en moins crédible, mais sur le chiffre de 0,1% retenu notamment par l’Insee. Autant dire que l’activité restera stable en 2013, ce qui ne permettra pas de résorber un chômage en hausse depuis dix-neuf mois consécutifs.
L’institution s’attend donc à 185.500 inscriptions supplémentaires à Pôle Emploi en catégorie A (aucune activité), après 295.000 en 2012. Un ralentissement, donc, mais pas une baisse : le nombre total de demandeurs d’emploi de catégorie A s’élèverait ainsi à 3.300.000 environ. Le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés, lui, augmenterait de 180.000 environ, ce qui entraînerait une augmentation de 8% des dépenses de l’Assurance chômage.
Dans le même temps, cette dernière verrait la situation se dégrader côté recettes, en raison des destructions d’emploi, mais aussi de la faible progression de la masse salariale, sur laquelle sont appuyés ses revenus. L’endettement de l’Assurance chômage augmenterait donc de près de 34%, atteignant 18,6 milliards d’euros en fin d’année, un niveau record.