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Zone euro : une analyse économique comparative entre les six pays membres (Allemagne, France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal) et le Royaume-Uni

Michel Leblay, économiste que nos lecteurs connaissent bien, expose son analyse économique comparative des six pays phares de la zone euro – soit qu’ils soient les trois premières puissances économiques de l’ensemble, soit qu’ils soient confrontés à des difficultés majeures – à un moment où la monnaie unique est fortement attaquée par toute une école de politiques et d’économistes ainsi que par les marchés, mettant en péril la cohésion et la stabilité de la zone. Ce texte, d’une très grande technicité et illustré de nombreux tableaux s’ouvre sur une introduction qui donne le fil que suit l’auteur et que Polémia retient comme présentation. Le développement sera consultable en version PDF à laquelle le lecteur pourra se rendre selon l’indication qui lui est donnée en fin de cette introduction.
Polémia
 

L’expression dominante au sein des classes politiques européennes et parmi les économistes les plus écoutés ou les plus sollicités présentait l’euro, à sa création, comme un gage de stabilité et une promesse de prospérité. La monnaie unique, après treize années d’existence, interpelle sur son avenir. Depuis la nouvelle crise financière d’origine américaine intervenue en 2008, la zone euro est ébranlée par les tensions successives affectant les marchés des dettes publiques de plusieurs Etats membres. Afin de maintenir l’unité de la zone et de redresser la situation économique des pays menacés d’insolvabilité, les autorités gouvernementales et monétaires de l’Union Economique et Monétaire (UEM) enchaînent des mesures éphémères quant à leurs effets. Ces convulsions des marchés financiers ne sont que le reflet des déséquilibres profonds (endettements publics et privés, déficits des balances commerciales, défauts possibles d’établissements bancaires) qui affectent principalement les pays du sud de l’Europe dans un contexte général d’atonie économique et de croissance du chômage. Si ces graves soubresauts constituent pour certains une opportunité, offrant la possibilité d’un basculement décisif vers « une intégration politique », pour d’autres, au contraire, plus en marge, ils illustrent la conception viciée sur laquelle reposait l’euro, monnaie unique d’un ensemble de pays économiquement disparates.

Les commentaires sur la situation de la zone euro affluent qu’il s’agisse de l’information audiovisuelle ou de la presse écrite. L’endettement et sa réduction, la solvabilité des établissements bancaires, les décisions de la BCE et leurs nuances et les déclarations diverses concentrent l’attention. Cependant, l’argumentation demanderait souvent un examen dans la durée relevant l’expérience historique, la conception théorique et l’évolution d’un contexte économique dans lequel s’inscrit l’institution de la monnaie unique.

Apprécier la conjoncture actuelle nécessite le recueil et l’analyse d’un ensemble de données depuis la mise en place de cette monnaie unique. Ne pouvant être exhaustive par rapport à l’ensemble des données qualifiant l’état d’une économie et à la totalité des pays constituant la zone euro, l’étude porte sur les éléments considérés comme les plus significatifs. Ainsi, sur les dix-sept pays composant la zone, six d’entre eux ont été retenus pour leur intérêt : l’Allemagne, la France et l’Italie qui sont les trois premières puissances économiques de l’ensemble ; l’Espagne, quatrième puissance économique, la Grèce et le Portugal, tous les trois confrontés à des difficultés majeures. Les données sur lesquelles l’attention est portée affèrent à la croissance du produit intérieur brut (PIB), à l’analyse des composantes de celui-ci, à l’évolution de la balance des paiements et du commerce extérieur, au chômage, au taux d’épargne… Introduire une comparaison avec le Royaume-Uni, deuxième puissance économique de l’Union européenne par le niveau de son produit intérieur, resté à l’extérieur de la zone, paraît utile à la réflexion.

Un premier développement visera à éclairer par quelques éléments marquants les circonstances présentes :

• la création de l’Union Economique et Monétaire
• l’Union latine
• Robert Mundell, théoricien de l’union monétaire
• le contexte économique préludant à l’euro

Ensuite, il sera procédé à une analyse de différentes données économiques caractérisant la situation des six pays membres de la zone euro, observés, de leur adoption de la monnaie unique à l’année 2011. Pour les mêmes données, la comparaison sera faite avec le Royaume-Uni. L’examen portera sur :

• les structures économiques
• la formation brute de capital fixe
• la balance des paiements
• une vue générale des grandes données : taux d’inflation, taux d’épargne, taux de chômage, dette publique

Les définitions et la méthode

Préalablement à ces développements, l’étude comportant de nombreuses références statistiques, il convient d’indiquer les sources utilisées et la méthode suivie. Pour la période précédant la création de l’euro, afin d’avoir une cohérence d’ensemble, les données brutes proviennent des séries statistiques établies par Angus Maddison (voir infra). A partir de la création de l’euro, début de l’examen détaillé de différents agrégats, il est recouru aux bases de données mises à disposition par Eurostat, centre d’information statistique de la Commission européenne. Sur la base des valeurs recueillies, exprimées en dollars pour les séries de Maddison et en euros pour Eurostat, il a été effectué des calculs de variation en pourcentage, en fonction du besoin, traduits sous une forme graphique. La plupart de ces graphiques comportent en référence les pourcentages utilisés.

Plusieurs notions, propres à l’économie, sont employées au long des diverses explications. Deux d’entre elles, au moins, les plus fréquemment citées, méritent une définition : la valeur ajoutée et le produit intérieur brut.

La valeur ajoutée est une notion comptable qui permet de mesurer la production réelle d’une entité économique. Elle correspond au produit final de celle-ci diminué des consommations intermédiaires nécessaires à sa réalisation .

Le produit intérieur brut (PIB), selon l’INSEE, « est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d'activité) ». Il peut être exprimé en valeur, c'est-à-dire au taux de change courant de la monnaie ou en volume en fonction d’un taux de change de référence ce qui corrige les effets de la variation des prix.
A suivre

Michel Leblay http://www.polemia.com
Economiste
8/10/2012

Texte intégral en version PDF : cliquer ici

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