80 ans après l'arrivée au pouvoir de Lénine et le début de la terreur rouge à travers le monde, les langues se délient, les archives parlent, les historiens et les chercheurs du monde entier tranchent à travers les témoignages et les documents pour dire ce qu'a été le communisme réel.
Nous lui consacrons ce dossier et souhaitons qu'il fasse réfléchir tout à la fois les 9% d'électeurs français qui continuent contre toute évidence à faire confiance aux héritiers politiques de Lénine et à tous ceux qui, jour après jour font le lit du PCF par leurs abandons et leurs compromissions.
De façon incontestable, un livre sort du lot parmi les documents offerts sur le sujet à la connaissance du public français. Ouvrage de référence Le Livre noir du communisme devrait figurer dans toute bibliothèque digne de ce nom. D'autant plus peut-être qu'il a été écrit par une équipe d'historiens français et européens, dont la plupart disent être de gauche ou d'origine communiste, ce qui donne à leur implacable réquisitoire une sorte de blanc-seing. L'intelligentsia française marxisante a tenté sans conviction de minimiser la portée du document, sans doute pour faire oublier ses 80 ans de compromissions avec la pire des barbaries que la terre ait portée. Mais les preuves apportées sont indiscutables, sauf pour quelques staliniens négationnistes tels que Jeannette Thorez.
Trois éléments essentiels, que l'on aimerait bien trouver à l'avenir dans les livres scolaires, sont confirmés par Le Livre noir du communisme :
a) 85 à 100 millions d'hommes, de femmes et d'enfants au minimum ont trouvé la mort du fait des régimes communistes.
b) Lénine et Trotski sont aussi criminels que Staline ou Mao, n'en déplaise à Robert Hue et Arlette Laguiller qui tentent de sauver du naufrage le léninisme ou le trotskisme...
c) Partout où il a conquis le pouvoir, le communisme a instauré des régimes totalitaires, supprimé les libertés, fait naître des nomenklaturas criminelles et corrompues.
Depuis des décennies, des hommes en Occident ont été des précurseurs osant dire à la face de ceux qui ne voulaient pas entendre quelle était la nature réelle du communisme. Pour cela, pour avoir eu raison trop tôt, ils ont été traités de "chiens" par Jean-Paul Sartre et les intellectuels communistes français ; ils ont été parfois même attaqués physiquement, diabolisés et accusés de faire le jeu du fascisme. Ces hommes parmi lesquels les écrivains Boris Souvarine, Victor Kravtchenko, et bien sûr Alexandre Soljénitsyne, des hommes politiques aussi comme Ronald Reagan ou Jean-Marie Le Pen, sans oublier le Pape Jean-Paul II, ont maintenu durant toutes ces années, contre vents et marées, la mémoire des millions de victimes ignorées, sacrifiées au nom d'une idéologie inhumaine. Justice leur soit rendue. Mais le travail de mémoire ne saurait s'arrêter là. Comment accepter l'absence d'un véritable procès de Nuremberg du communisme international ? Comment supporter, plus près de nous, que des rues de nos villes, et parfois des écoles portent les noms des bourreaux soviétiques et de leurs complices français ? Comment tolérer que le tortionnaire Georges Boudarel coule des jours heureux à Paris sans avoir dû répondre de ses actes devant les tribunaux ? Comment expliquer qu'il n'y ait plus de parti nazi, mais qu'un Parti communiste ait encore pignon sur rue en France et des ministres au gouvernement ? C'est sur le mot même de communisme que doit être définitivement jeté l'opprobre, en mémoire de tous ceux qui ont été persécutés, traqués, torturés, affamés, tués et génocidés en son nom.
Damien Bariller Français d'abord ! Numéro spécial - 2' quinzaine janvier 1998