L’ampleur inespérée de la « manif pour tous », le 13 janvier dernier, a fait naître chez ses organisateurs, comme chez les participants, une irrépressible envie référendaire. Laquelle fut, le soir même, au 20h de TF1, balayée d’un revers de main par le Garde des sceaux, Christiane Taubira, affirmant péremptoirement que le président de la République n’y recourrait pas, eu égard à son inconstitutionnalité.
Hollande lui-même, quelques jours plus tard, se prononcera contre. Le gouvernement fera bloc autour de lui en excipant que le peuple, par l’élection du 6 mai 2012, aurait avalisé le point n°31 du programme présidentiel, estimant ainsi que « le débat avait déjà eu lieu » à cette occasion. Circulez, il n’y a rien à voir !
Or, il n’a échappé à personne que, derrière le référendum demandé, se profile forcément le plébiscite. Le pouvoir en place craint fortement, et à juste raison (compte tenu du million de manifestants défilant dans Paris), qu’à la question du type : « Êtes-vous favorable à l’extension aux personnes de même sexe, des dispositions du Code civil relatives au mariage ? », les Français répondraient massivement par la négative. Au-delà de la seule réponse, c’est davantage, pour une fois, le faible taux d’abstention que redoute l’Élysée. Une forte participation sonnerait, en effet, comme un désaveu cinglant de la politique gouvernementale par une majorité d’électeurs UMP-FN-Front de gauche. [...]
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