L'Assemblée nationale a adopté mercredi soir la création du scrutin majoritaire paritaire pour les départements, avec deux candidats par canton, un homme et une femme, dans le cadre d'un projet de loi du gouvernement sur les élections locales. Un nouveau dispositif, totalement inédit… et pour cause : 2 élus par canton, un système qui va déboucher sur la réduction de moitié du nombre de cantons pour conserver le même nombre d’élus !
Les députés PS, majoritaires, ont voté pour. En revanche, à gauche, les élus Europe Écologie-Les Verts se sont abstenus et ceux de la Gauche démocrate et républicaine ont voté contre. À droite, UMP et UDI ont également voté contre.
Ce projet, défendu par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, avait été rejeté par le Sénat en janvier. Il s'y était aussi heurté à l'hostilité de la droite et du centre, mais aussi à l'abstention, sur tout ou partie du texte, du Front de gauche et des écologistes, qui auraient préféré un scrutin proportionnel, ainsi que des Radicaux de gauche.
Au nom de l'UMP, Guillaume Larrivé a affirmé que « ce scrutin va créer de la confusion et des situations d'inefficacité. Il crée aussi une situation cousue de fil blanc puisqu'il donne au gouvernement l'occasion de redessiner la carte cantonale avec des ciseaux dangereux pour la ruralité.
« Je vous demande de surseoir à votre binôme pour que nous puissions trouver une solution alternative », a lancé de son côté l'UDI François Sauvadet, estimant que le gouvernement n'avait pas mené une véritable concertation sur son projet.
Marc Dolez (Gauche démocrate et républicaine) a reproché à ce scrutin de ne pas comporter de proportionnelle, un argument repris par Paul Molac (EELV).
Les députés se sont ensuite attaqués à l'article 3 du projet de loi, qui prévoit la réduction de moitié du nombre de cantons, afin de garder le même nombre d'élus départementaux.
Ce que les socialistes présentent comme étant des réformes de progrès et de modernité ne sont, en fait, que du détricotage systématique de nos institutions. N’oublions pas que l’UE souhaitait la disparition de la structure « Conseil Général » au profit de la notion de « Pays ». En 1999 déjà, Jospin avait tenté de rayer cette structure d’un simple trait de plume, avec l’aval de Chirac. Il s’était alors heurté à une levée de bouclier des élus toutes tendances confondues.