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Vers l'immortalité ?

Quand ont été découverts les chromosomes, les jeunes généticiens disaient leur angoisse devant les perspectives ouvertes par cette nouvelle science. Et le professeur Lejeune s'en alla en pleurant quand il reçut le Prix Kennedy en 1962 aux États-Unis ; un professeur lui avait expliqué que sa découverte allait pouvoir détecter in utero la trisomie et éliminer les porteurs de cette maladie par l'avortement qui allait être légalisé. Or depuis cette époque, les choses se sont accélérées et iront encore plus vite. Le schéma des devoirs de la médecine du futur était ainsi déterminé. Après les anomalies chromosomiques, furent découvertes les anomalies génétiques, puis les anomalies de l'ADN. Celles-ci vont avoir leurs conséquences. Elles sont imprévisibles mais en même temps terrifiantes.

Quand la compassion justifie l'injustifiable
La société est devenue utilitariste. Et au nom de la compassion, toujours invoquée par les médias, l'euthanasie prônée à cette époque par Attali comme règle de la société a permis des affaires Humbert ou Sébire. Mais déjà 2 % de la population belge se fait euthanasier et les corps servent de réservoir d'organes (26 % des greffés du cœur). Nul doute que jouant sur l'émotion, ces catégories s'étendront et s'étendent déjà à tous ceux qui sont fatigués de vivre, puis aux vieillards considérés comme inutiles. En Grande-Bretagne, les nouveau-nés handicapés ne sont pas réanimés ou éliminés à la naissance. Un professeur propose même de ne plus réanimer les enfants à la naissance, alors que pour nous obstétriciens, c'est un geste quasi quotidien. Et en France depuis la loi Veil ces enfants sont tués in utero par le diagnostic prénatal. Ce tri des humains s'étend aux anomalies génétiques détectées par le diagnostic préimplantatoire, une sélection eugénique de même type. Et nous avons vu dans un article précédent qu'en analysant l'ADN, ce qui est désormais facile, il est possible d'éliminer les maladies y compris sur de simples probabilités. En Angleterre par l'observation de l'ADN, sont évincés des embryons sur de simples possibilités de risque de cancer du sein. Nous nous acheminons ainsi vers une humanité normalisée bien objectivée par le mythe de « l'enfant parfait » qui tend à devenir réalité. Dans 20 ans des médecins seront traînés devant les tribunaux pour avoir laissé venir au monde des enfants qui simplement seront laids ; comme on les traîne actuellement pour n'avoir pas diagnostiqué une anomalie fœtale.

L'homme machine
Conjointement la médecine par la micro-informatique fait des progrès stupéfiants. Des micro-ordinateurs sont implantés dans le cerveau pour les troubles de la cochlée ; ce qui permet de rendre l'audition. De tels dispositifs appelés implants sont greffés chez les cardiaques ou les malades atteints d'Alzheimer. Des reins artificiels sont été implantés sous la peau et réglés par ordinateurs. Un cœur artificiel a été nus au point. La dépression nerveuse peut être aussi guérie par ces implants.
Si bien qu'en pratique on ne sait plus bien ce qui à terme sera ou ne sera pas bon pour l'Humanité. Or les politiques au lieu de donner des limites se mettent à la remorque des médias. Et un groupe de scientifiques (avec Peschanski), lors des dernières discussions sur le renouvellement des lois de bioéthique, demandait que la recherche soit définitivement libérée ; reléguant ainsi l'humanité au rang de cobaye et laissant le champ libre aux savants fous aux apprentis sorciers. Il s'en est fallu de peu que cette revendication satisfaite. De quoi sera fait le lendemain d'une humanité normalisée au nom d'un progrès irréversible ? Il faut pourtant aller plus loin encore. Le clonage humain qui a été réalisé par Wood en Californie, finira par être autorisé par l'ONU : une possibilité de se survivre à soi-même.
Conjointement, Venter, après avoir créé une nouvelle espèce de bactéries appelée Synthia, progressera dans l'élaboration d'organismes de plus en plus complexes ; y compris humains comme il l'a déclaré lui-même.

Le monde des robots
L'idée des transhumanistes est qu'il doit être possible de télécharger l'encéphale dans un super-ordinateur puis dans un autre corps humain. Ceci permettrait à cet organe de se survivre à lui-même. Il serait alors possible de l'améliorer comme il se fait des avions par exemple. Ainsi serait atteinte une forme d'immortalité. Le monde serait alors dirigé par des cyborgs d'une intelligence croissante devenant progressivement artificielle et à laquelle serait ajoutée de la « mémoire vive » comme à un ordinateur. Des robots de plus en plus sophistiqués seront mis bien sûr à la disposition des humains pour leurs besoins quotidiens et même améliorer leur bien-être. Conjointement les hommes deviendront des robots pensants, issus de la technologie grâce à ces implants brain, ces implante dans le cerveau. Ils deviendront des êtres intelligents artificiels.

Vers le surhomme
Mais il est évident que cette super-technologie en raison de son coût faramineux ne pourra profiter à tout le monde. Tôt ou tard, elle sera réservée à quelques happy fews, quelques heureux élus. Les États seront obligés de se désengager de ces dépenses colossales. Il est évident que remplacer partie ou totalité d'un cerveau par un ordinateur ne sera réservé qu'à une infime minorité ; comme il en est ainsi par exemple des vols dans l'espace. On voit d'ailleurs que les personnages comme les Rockefeller ou Bill Gates dont l'argent a servi à pervertir le monde, jouissent de fortunes colossales dont ils n'ont nullement besoin présentement. Et leur sauf-conduit est la prétention qu'ils ont d'améliorer le monde. En réalité pour eux compte seulement d'accroître leurs propres pouvoirs et plus précisément celui de longévité. À ce jour, Rockefeller peut se faire greffer le cœur artificiel qui vient d'être mis au point. Ce simple matériel sans les frais opératoires et hospitaliers coûte 100 000 euros. Et la production actuelle en est infiniment lente. Une injection intraoculaire de Lucentis, un produit contre la dégénérescence maculaire, coûte 1 000 euros et la guérison n'est que partielle. Or cette maladie progresse avec une incroyable vitesse avec l'allongement de la durée de vie. Le coût du traitement du sida est absolument astronomique. Il en est de même de celui de certains médicaments anticancéreux.

Une sélection par l'argent
Ainsi ceux qui auront les fonds nécessaires et les relations pour se faire greffer dans l'encéphale des microordinateurs seront les « décideurs », car capables de joindre leur intelligence à la technicité des microprocesseurs. Ces futurs immortels auront un pouvoir colossal sur les autres.
Cette super-humanité serait amenée à être les « contrôleurs » du reste d'une population périssable appelée elle à avoir une durée de vie normale ou volontairement limitée. La société des Ubermenschen et des Untermenschen, des surhommes et des sous-hommes de Nietzsche, celle dont le nazisme voulait voir l'avènement. L'oligarchie régnante sur la planète a toujours su s'approprier des facultés nouvelles aux dépens du reste de la population. C'est probablement ainsi que se dessinera la post-humanité qu'appellent de leurs vœux les transhumanistes. Ce mouvement argue de cette évolution pour permettre à l'humanité de se survivre à elle-même au cas où le cerveau des hommes serait victime de « l'effet papillon » et que brutalement l'humanité perdrait l'intelligence.
Nick Boström qui dirige l'Institut pour le futur de l'humanité de l'Université d'Oxford, va plus loin encore. Il pense que l'esprit des hommes sera simulé et stocké sur des ordinateurs ; et que progressivement l'homme biologique serait amené à disparaître.

L'extinction de l'Humanité
Tous ces scénarios de science-fiction se réalisent progressivement. Et les choses iront plus vite que nous le pensons. Il n'est pas question de jeter la tunique de Nessus sur tout cela. Un homme que je pensais intelligent m'a déclaré naguère qu'il ne croyait pas que l'ADN existait. Faut-il le laisser à ses illusions ?
Il faut cependant conclure en faisant quelques remarques. La première est que la création d'espèces nouvelles comme le fait Venter risque de libérer un organisme non contrôlé par l'homme ; celui-ci pourra bien éradiquer l'espèce humaine. C'est ce qu'a déclaré ETC group, organisme international créé en 1930 par Eléonore Roosevelt (nièce de Théodore, président des États-Unis). Cet organisme surveille la biosphère. Il compare la synthèse de Synthia par Venter à l'ouverture d'une boîte de Pandore. Dans un ouvrage intitulé Bio-massacre, il dénonce la biologie synthétique menaçant la biodiversité et les modes de subsistance. À chaque apparition d'un microbe mutant se pose d'ailleurs cette même question. C'est l'histoire du chikungunya, de la grippe H1N1 ou d'Escherichia coli qui ont fait trembler le monde. Telle est de même la position de Nick Boström qui pense que l'Humanité a une chance sur deux de disparaître au travers de la création d'un organisme non maîtrisé.
Par ailleurs, en greffant une multitude d'implants cérébraux, l'homme restera toujours inquiet face à son destin. Il lui restera toujours à définir le sens de la vie. Et à cet égard, tôt ou tard l'humanité devra s'interroger sur ses fins dernières. Et à cela seule la religion peut répondre. Il y a présentement un regain d'intérêt pour la philosophie ; ceci débordera obligatoirement vers la métaphysique. Voilà qui est porteur d'espoir.
La dernière remarque est celle du croyant. Il y a un proverbe italien qui dit que c'est le diable qui fait bouillir la casserole, mais Dieu qui en tient le manche. Tant de tsunami que l'explosion de la centrale nucléaire au Japon devraient faire réfléchir les hommes. Or nous vivons dans notre pays sur la véritable bombe que sont nos 54 centrales nucléaires. De quoi détruire toute l'Europe et contaminer toute la planète, ramenant notre terre à l'ère de la préhistoire. Rappelons-nous un de ces négros spirituals qui sont de véritables prières. He has all the world in his hands. Il a le monde entier dans ses mains. Dieu n'a pas créé le monde pour l'abandonner. Là est notre espoir et notre confiance. La seule immortalité qui puisse exister est celle proposée par Jésus dans ses enseignements. Il suffit d'attendre et de prier.
Dr Jean-Pierre Dickès Présent du 27 juillet 2011

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