Pendant que nous nous battons contre le projet de loi dénaturant le mariage, d’autres projets gouvernementaux avancent dans l’indifférence alors qu’ils auront des conséquences sans doute aussi néfastes pour nos enfants. Il en est ainsi du projet de réforme des rythmes scolaires lancé par Vincent Peillon. Derrière la redéfinition cosmétique des temps scolaires du primaire et de la maternelle par l’obligation de la semaine de 4 jours et demi (classe le mercredi matin), sont introduits des « Temps d’Activités Périscolaires » (TAP) pour les enfants.
Les communes vont devoir assumer la charge financière de ces nouvelles activités périscolaires mais, ayant peu de moyens, elles seront contraintes de faire appel aux programmes conçus avec par des associations subventionnées agréées par le ministère de l’Éducation Nationale, dont certaines sont ouvertement engagées dans la promotion de l’avortement, l’euthanasie, la théorie du genre et les « sexualités alternatives »… Ces « assoces » vont par exemple venir expliquer à nos enfants qu’ils doivent choisir leur sexualité… bref, tout ceci n’est pas anodin et va dans le même sens que le projet Taubira.
Si vous avez des enfants dans l’enseignement public ou privé sous contrat, il est important que vous sachiez quelles activités vont leur être proposées et mieux, que vous en définissiez le contenu avec votre municipalité. Mais il faut faire vite. Prenez le temps de parcourir le guide pratique de cette réforme édité par le ministère où sont explicités les tenants et aboutissants du projet :
- Passage obligatoire à neuf demi-journées d’enseignement et 24 heures hebdomadaire. Chaque commune pouvant définir son propre rythme scolaire, c’est le Directeur académique des services de l’éducation nationale qui aura le dernier mot.
- Possibilité du report de la mise en œuvre en 2014 sous certaines conditions, notamment la présentation d’un projet alternatif avant le 31 mars. Il est encore temps d’en faire la demande à votre maire.
- L’objectif principal du projet est précisé en page 30 : supprimer les activités du mercredi que font actuellement nos enfants pour les remplacer par des activités encadrées par l’état (les fumeux Projets Éducatifs Territoriaux, PEDT, portés par des associations subventionnées), pour toujours plus d’égalitarisme et de nivellement citoyen. (Cela va rappeler des souvenirs à ceux qui ont lu 1984 d’Orwell ;-)
La lecture du guide amène beaucoup de questions :
- Votre école et votre mairie ont-elles la volonté de proposer un projet spécifique ? Ces séances seront dispensées par des intervenants extérieurs à la charge de la commune, ajoutant ainsi un surcoût financier à la collectivité. Comment seront-elles financées ? (par une énième augmentation d’impôts ?) A-t-on chiffré ce que cela va représenter annuellement ? Le fond d’amorçage de 50€ par élève prévu la première année ne permettra pas d’aller bien loin…
- Est-ce que la commune aura la maitrise de son PEDT ou sera-t-il préempté par la communauté de commune le cas échéant ?
- La fin des cours avant 16h30 augmentera la durée de la garderie du soir pour les enfants concernés et la charge financière que cela représente pour les parents qui ne peuvent pas se libérer avant 18h…
- Avec les contraintes budgétaires, ces activités auront lieu dans les locaux de l’école, ce qui limite les possibilités pour les sports ou les arts. Il faut donc proposer des activités intéressantes pour que ça ne finisse pas en séances d’abrutissement devant la TV ou de garderie surveillée.
- Les plannings étant propres à chaque commune, cela va sans doute amener des parents à changer leurs enfants d’établissement pour que les horaires correspondent à leur organisation familiale. Cela sera d’autant plus marqué que les écoles privées ne sont pas contraintes d’adopter ce nouveau rythme scolaire. Le texte prévoit d’ailleurs une harmonisation des temps scolaires entre les écoles d’une même commune.
Parents, il vous revient d’élucider ces points et de veiller à ce que le contenu de ces TAP vous soit communiqué au préalable, afin que vous puissiez choisir si vos enfants y assisteront (puisqu’ils sont facultatifs). Il sera sons doute aussi préférable de placer les TAP en fin de journée pour privilégier les temps d’enseignements fondamentaux. En effet, l’attention des enfants étant amoindrie en fin de journée, il est préférable de réserver ce moment aux TAP dont le contenu sera plus ludique. Voici le planning type mais d’autres organisations sont possibles :
Vos enfants ont dans doute déjà des activités le mercredi matin (cours de musique, catéchisme, sport…). Supprimer cette matinée va nécessiter la réorganisation de vos plannings et nuire aux associations qui les dispensent. Mais peut-être est-ce le but ? Cela va en effet dans le sens d’une soustraction progressive de l’enfant à ses parents au profit d’éducateurs d’Etat, comme voulue et clairement revendiquée par le ministre de l’éducation. Cet idéologue veut en effet « arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel » afin de « s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités ». On comprend mieux maintenant le sens de ce remue-ménage…
L’idée de diminuer la durée des journées d’école et d’augmenter le nombre de jours de classe, sur le modèle anglo-saxon, est potentiellement bonne mais devrait s’accompagner d’une modification globale des habitudes de travail, comme dans ces pays-là, où les journées de travail des adultes sont aussi moins longues et plus nombreuses. Enfants et parents ont ainsi un rythme de vie similaire compatible avec l’organisation que cela implique (trajets, vie de famille…). Il aurait fallu une réflexion de fond avant de pousser cette réforme sans concertation. Mais cela n’enrayera en rien le déclin de l’école française qui justifierait une réforme. Les causes sont plutôt à chercher dans les méthodes employées, le contexte social et les contenus imposés. Mais cela remettrait en question trop de dogmes…
Pragmatiquement, tout ce qui sera mis en place en 2013 sera redéfini avec la prochaine réformette du prochain ministre… c’est pourquoi il peut être intéressant de reporter la mise en place du projet de votre école à la rentrée 2014. Cela vous donnera de surcroit du recul en observant les conséquences sur les autres écoles. Le cas échéant, votre maire devra en faire la demande avant le 31 mars 2013 (voir page 20). Il ne faut donc pas tarder ! En conclusion, nous ne saurions que trop vous encourager à vous impliquer dans la constitution de ce projet, en vous investissant par exemple dans les associations de parents d’élèves, les commissions municipales dédiées… Ne laissons plus l’éducation à la gauche idéologique.