Communiqué d'Hervé de Lépinau :
"Deux pères de famille sont en garde à vue à la brigade de gendarmerie d'Orange depuis samedi après midi. Le procureur de la République d' Avignon semble leur reprocher pour l'un d'avoir exercé des violences sur des gendarmes et pour l'autre des faits de "rébellion" lors du rassemblement spontané qui a eu lieu jeudi 11 avril devant la mairie de Courthezon (Vaucluse) pour accueillir le sénateur UMP Alain Milon, lequel a voté pour l'article 1 de la loi Taubira et s' est pitoyablement abstenu lors du vote scandaleux au Sénat vendredi matin.
La réalité des faits n' est pas celle que veut imposer le ministère de la justice pour tenter de réprimer ce vaste mouvement d'expression populaire qui inquiète de plus en plus le gouvernement. Une centaine de personnes se sont réunies dans une ambiance bon enfant pour sensibiliser un sénateur UMP sur les conséquences de son vote, Alain Milon venant présider dans cette petite commune de Vaucluse un conseil communautaire.
5 ou 6 gendarmes de la brigade de Chateauneuf-du-Pape sont venus en renfort de la police municipale pour empêcher l'accès à la salle du conseil (ce qui est un comble puisque les délibérations d' un conseil communautaire doivent être prises en séance publique!). Certains de ces gendarmes étaient très tendus.
Alors qu'il n'y a pas eu de débordement, des personnes ayant participé au "comité d'accueil" ont été entendues le lendemain par des enquêteurs lesquels leur ont précisé que deux pères de famille étaient "activement recherchés" pour des faits de violence sur des personnes dépositaires de l'autorité publique! Or, une centaine de témoins peuvent déclarer qu'aucun des gendarmes du dispositif n' a présenté de signe de défaillance ou aurait quitté son poste blessé, et pour cause puisqu'il n'y a pas eu de confrontation, le rassemblement s'étant terminé vers 19h30 dans le calme.
Le pouvoir a manifestement décidé de faire "des exemples" puisque la mesure de garde à vue à été reconduite pour 24 heures avec très certainement une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel lundi matin, alors que rien ne justifie une telle sévérité de traitement. Sachant que chaque année en France, des milliers de procédures impliquant des voyous parfaitement identifiés sont classées sans suites ou subissent un traitement judiciaire allégé, que des centaines de manifestants pacifiques ont été victimes de violences policières totalement injustifiées le 24 mars à Paris, deux pères de famille qui n'ont fait qu'user de leur liberté d' expression, sont traités par le pouvoir comme des terroristes! On ne lâche rien!"