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Pourquoi les étrangers non européens ne doivent pas voter en France aux élections locales ?

Ce n’est pas parce que certains étrangers travaillent et payent des impôts qu’il faut leur donner de droit de vote. D’ailleurs les artistes ou intellectuels bobos qui défendent ce point de vue se gardent bien de demander à leur personnel de participer aux décisions familiales. Tout simplement parce qu’au-delà de l’échange marchand il n’y a pas de communauté durable d’affects.
Polémia

Le Monde publiait récemment (numéro daté du 27 mars 2013) un article plaidant pour une réponse affirmative. A dire vrai, il s’agit d’une revendication devenue classique depuis le triomphe de l’idéologie cosmopolite, c’est-à-dire depuis le début des années 1970 et la dévalorisation systématique de l’idée nationale.
On sait d’ailleurs que ce vote des étrangers non européens était promis par le programme électoral de M. Hollande. On sait bien aussi que cette revendication n’est, pour ceux qui la portent, qu’une étape. Réduite dans un premier temps aux élections locales, elle est supposée ne pas susciter la levée de boucliers que ne manquerait pas de susciter l’aveu du but ultime : obtenir le droit de vote des étrangers résidents à toutes les élections, y compris nationales. Mais nous ne devons pas accepter la proposition de fractionner la discussion. Il s’agit d’un seul et même sujet : c’est la nation française qui est en cause et d’ailleurs le droit constitutionnel le confirme puisque les élections locales touchent, via l’élection des sénateurs, aux institutions de la République et ont ainsi un caractère national.
Sur le fond l’article du Monde, signé conjointement par une actrice de cinéma et par un professeur d’histoire, n’apporte rien de nouveau, notamment dans l’argumentation. On y retrouve une nouvelle fois l’antienne habituelle : puisqu’ils ont le droit de travailler en France, d’y payer leurs impôts et de contribuer à la richesse nationale, puisqu’ils peuvent participer à la vie des organismes sociaux et même à celle des partis politiques, les étrangers devraient avoir le droit de voter. En d’autres termes la participation des intéressés aux activités quotidiennes de la société devrait entraîner tout naturellement leur participation à l’exercice de la souveraineté nationale.
Or ce raisonnement se fonde sur une erreur conceptuelle fondamentale : il admet une équivalence de niveau entre les activités quotidiennes au sein de la société et l’exercice politique de la souveraineté nationale. Or admettre une telle équivalence, c’est nier une fois de plus le caractère spécifique de la Nation. Celle-ci est fondée sur un lien affectif. On y trouve le sentiment de former un groupe particulier, solidaire, réductible à nul autre, dont l’unité se fonde sur une histoire commune et sur la conscience des épreuves subies au cours des âges. « La nation », disait Renan « est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements. »
Autre chose est d’avoir un emploi et de payer des impôts.

Le cas de la famille

Transposons ces réflexions à un échelon de moindres dimensions : celui de la famille. Ici aussi nous trouvons une collectivité fondée sur l’affectivité, sur le sentiment qui en rapproche les membres et leur donne la conscience de constituer un groupe spécifique, distinct de ce qui l’entoure. Or une famille peut employer du personnel, « un auxiliaire domestique », par exemple Ce personnel est rémunéré, rend des services à la communauté familiale, concourt activement à sa vie de tous les jours, contribue à sa prospérité. Souvent même il le fait dans une atmosphère amicale.
Pour autant, le fait-on participer aux décisions majeures ? Le consulte-t-on sur le rythme des dépenses et de l’épargne ? Sur les meilleurs placements ? Son avis est-il sollicité sur l’éducation des enfants ? Sur le choix des destinations de vacances ? Non, bien sûr, pour une raison toute simple : ce personnel ne fait pas partie de la famille, il lui est étranger.
On peut observer que la validité de cet argument est admise pour la famille et que pourtant certains ne l’admettent pas à propos de la nation, bien que le problème se pose dans des conditions de fond identiques. C’est sans doute que, jusqu’ici du moins, le concept de famille, même s’il n’a plus la même aura qu’autrefois, n’a pas encore subi, de la part des cosmopolites, autant d’efforts de dévalorisation et de dissolution qu’en a subis le concept de nation. Qu’en sera-t-il demain ?
 Pierre Milloz 14/04/2013 http://www.polemia.com

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