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Les bras cassés du président

Tel président, tels ministres. Les « bras cassés » ne manquent pas dans l'entourage de François Hollande. Petits portraits des plus remarquables.
Jean-Marc Ayrault : quelle autorité !
Le 27 août 2012, répondant sur France 2 à ceux qui doutaient - déjà - de son autorité, le premier ministre Jean-Marc Ayrault déclarait qu'il faudrait « s'habituer » à ce qu'il était : « un homme à la fois d'autorité mais de dialogue... » Aux journalistes peut-être un peu dubitatifs - allez savoir pourquoi -, qui lui demandaient si, vraiment, il possédait bien cette autorité nécessaire à sa fonction, il précisait même : « parfois, on me reproche d'en avoir trop. » Baste ! Qui l'eût cru?
Eh bien, personne apparemment. Très rapidement, l'ancien prof d'allemand Ayrault a dû faire la police dans son gouvernement comme jadis dans sa classe, pour rappeler à l'ordre tel ou tel cancre chahuteur : Peillon par-ci, Montebourg par-là... Ce dernier ne doit pas être très impressionné par l'autorité naturelle du chef du gouvernement, puisque, comme le reconnaît le premier ministre lui-même dans le Journal du Dimanche, il lui a adressé, en décembre 2012, ces paroles fleuries : « Tu fais ch... la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont tout le monde se fout. Tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes. » Grand seigneur, Ayrault affecte la magnanimité : ce qui compte pour lui, dit-il, « c'est l'action de [son] gouvernement pour le redressement du pays, sous l’autorité du chef de l’État. » Et d'ajouter : « Nous sommes une équipe, nous devons jouer collectif. » Malheureusement, son ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, n'a pas la même conception de l'autorité : répondant le 4 avril à Jean-Jacques Bourdin sur RMC-BFMTV, il avoue qu'à la place d'Ayrault, il aurait « sans doute » viré Montebourg. Le jeu « collectif » du gouvernement ressemble de plus en plus à celui de l'équipe de France lors de la coupe du monde en Afrique du Sud, qui se termina par une grève des joueurs. Il est vrai que Jean-Marc Ayrault a autant de charisme et d'autorité que l'entraîneur Raymond Domenech.
H.B.
Vincent Peillon : a fumé !
« Comme ministre de l'Education nationale, c 'est un sujet qui concerne directement notre jeunesse », affirmait en octobre 2012 Vincent Peillon, en demandant l'ouverture d'un débat sur la dépénalisation du cannabis. Évoquant à ce propos les trafics illicites dans les banlieues françaises, il en profitait pour critiquer « les millions de bobos qui, paraît-il, sont les mêmes qui font les commentaires, mais vont se servir dans ces proches banlieues ». Le ministre de l’Éducation a-t-il fumé ? On pourrait parfois se poser la question. Deux appels téléphoniques, l'un de Matignon, l'autre de l'Elysée, l'aidèrent en tout cas à reprendre ses esprits : faisant publiquement repentance, il expliqua qu'il n'avait formulé qu'une « réflexion personnelle », qui ne contrevenait pas « à sa solidarité totale et entière à la position du président de la République et du gouvernement sur le sujet. »
J-P.N.
Christiane Taubira, faut-il apprendre a lire une loi ?
Les premiers pas de Christiane Taubira, farouche indépendantiste guyanaise, au ministère de la Justice, ont été marqué par un de ces incidents qui suffisent à symboliser une politique : lors de la finale d'un tournoi de basket opposant, à Bercy, une équipe de gardiens à une équipe de prisonniers, rencontre à laquelle elle assistait personnellement, l'un des détenus-joueurs parvint à se faire la belle, montrant ainsi que l'évasion par le sport, c'est possible ! Le ministre inaugurait ainsi, sans l'avoir voulu, sa ligne politique, visant à « désengorger » les prisons.
Elle a récemment donné une nouvelle preuve de sa mansuétude à l'égard des délinquants, en défendant devant les parlementaires le projet de loi déposé au Sénat et censé amnistier les syndicalistes auteurs de délits commis dans le cadre de mouvements sociaux, projet qu'elle qualifiait d'« œuvre de justice ». Hélas ! Un juriste de l'association Sauvegarde Retraites, Pierre-Edouard du Cray, ayant eu la curiosité de lire le texte de loi, s'est rendu compte qu'à la faveur d'un amendement déposé (par hasard ?) par une élue socialiste, l'amnistie englobait aussi l'ensemble des délits financiers commis ces dernières années par les syndicalistes. Boulette ou tentative de blanchir les responsables de ces malversations en trompant à la fois les parlementaires et l'opinion ? Dans le dernier cas, le garde des Sceaux se moque du peuple ; dans le premier, elle devrait apprendre à lire un texte de loi.
H.B
Laurent Fabius : Pinocchio accusateur
Adversaire déclaré, au PS, de François Hollande, qu'il compara à une fraise tagada, Laurent Fabius a néanmoins accepté le maroquin des Affaires étrangères dans le gouvernement Hollande, et n'y fait guère de bruit, sauf lorsqu'il voudrait armer en Syrie les petits frères des djihadistes qui combattent nos soldats au Mali. Sans doute par souci d'être à la mode, il a reproché à Jérôme Cahuzac, le 3 avril sur BFMTV, de s'être « enfermé dans une spirale absolument dévastatrice du mensonge », en déplorant « l’effet que cela fait auprès des Français, qui vont se dire "tous pourris" », et en concluant : « C'est dévastateur pour la vie civique. » L'ancien premier ministre du Rainbow-Warrior et du sang contaminé parle en expert.
H.B.
Valérie Tierweiler, concubine : tout l'art du tweet
Cette idée ne consolera sans doute pas François Hollande : la popularité de sa concubine a plongé encore plus vite et presque aussi bas que la sienne. Il a suffi pour cela d'un tweet vindicatif adressé au rival politique de Ségolène Royal, Olivier Falorni, lors des dernières élections législatives à La Rochelle. Une icône lui est consacrée sur le site Internet de la Présidence de la République, assez curieusement puisqu'elle n'a aucun lien matrimonial avec François Hollande. Ce dernier emmène néanmoins sa bonne amie dans les bagages lors de ses voyages officiels. Au dernier jour de la visite du président au Maroc, le 5 avril, elle portait le voile islamique. Si elle accompagne un jour son concubin en Arabie Saoudite, gare aux caillasses ! J-P.N
monde & vie 9 avril 2013

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