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Bastonner et bidonner, ça rime… Tiens, y’a plus d’agressions contre les homos ?

Voici au moins un bénéfice que l’on pourra porter au crédit de la loi Taubira : elle semble avoir mis fin, d’un coup d’un seul, aux agressions contre les homosexuels ! Bizarrement, alors que la colère des opposants au « mariage pour tous » (pointés du doigt pour ces agressions) devrait avoir redoublé après que la loi a été votée dans des conditions très tendues, la “vague de violences homophobes” semble être retombée…

Ouf, on a eu peur. En avril, alors que l’on n’était pas sûr qu’il se trouve une majorité au Sénat pour adopter le « mariage pour tous » et que les opposants à ce texte, expliquait la gauche, se « radicalisaient », la France a connu une “inquiétante” flambée d’agressions contre des homosexuels du seul fait qu’ils étaient homosexuels ! La preuve, nous expliqua-t-on, que ce débat attisait les haines et qu’il devait être clos au plus vite sous peine de voir proliférer les bastonnades contre les homos.

Sur les écrans de télévision en effet, les visages tuméfiés se succédaient, accompagnés de témoignages bouleversants ne laissant “aucun doute” sur le caractère homophobe de l’acte et particulièrement bien instrumentalisés par les associations LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans) dans leur volonté effrénée de criminaliser la Manif Pour Tous et ses excroissances. « La Libre Belgique » osa même ce titre: « Le printemps homophobe français »! « Six mois de débat sur le sujet ont libéré les paroles et actes homophobes dans le pays », affirmait, sans douter un instant, le correspondant à Paris de cet important quotidien belge qui énumérait agressions physiques et attaques de bars gays.

Or à la triste exception de l’expédition menée contre un bar gay de Lille par un groupe d’individus éméchés, aucune des enquêtes menées à la suite de ces actes très médiatisés n’a permis, pour le moment d’en établir le caractère homophobe. Et l’ampleur prise par l’affaire lilloise, qui avait donné lieu à une déclaration du ministre de l’Intérieur en personne, doit elle-même être ramenée à ses justes proportions: les trois jeunes gens interpellés et placés en détention préventive ont, depuis, été remis en liberté. On saura lors du procès, le 13 mai, si la violence des accusés fut aussi féroce qu’on l’a dit.
L’Assemblée nationale : « un quartier dangereux pour les homos » !

L’« agression matrice », celle qui a « traumatisé la communauté gay », comme l’écrit « La Libre Belgique », fut celle de Wilfred, le 7 avril à Paris. Il marchait tranquillement avec son copain, Olivier, « bras dessus bras dessous », en rentrant « d’un dîner arrosé », et puis il s’est « réveillé dans une ambulance couvert de sang ». Le visage rendu méconnaissable par les coups. C’est d’ailleurs sous ce titre: « Voici le visage de l’homophobie », que Wilfred a posté sur Facebook la photo de son visage tuméfié et fracturé qui a fait la une des journaux télévisés. Il ne se souvient de rien mais Olivier, si. Celui-ci dit avoir en tendu, juste avant que les coups ne pleuvent sur lui et, surtout, sur son compagnon: « Ah des homosexuels! »

On n’a aucune raison de douter, bien sûr, de la parole d’Olivier. On n’en a pas plus de le croire sur parole. Wilfred et Olivier sont des militants.

Le premier a collaboré au centre LGBT et le second avait créé un groupe de lutte contre l’homophobie dans son école de commerce.

L’émotion prenant le pas sur la raison, comme d’habitude, des manifestations ont été organisées dans toute la France pour dire « non à l’homophobie ». Certes… mais qu’en est-il des agresseurs ?

Comme dans de très nombreuses affaires, ceux-ci n’ont toujours pas été arrêtés. Le seront-ils un jour ? Espérons- le. Mais dans un arrondissement, le XIXe, concentrant à lui seul 50 % des logements sociaux de la Ville de Paris, où près de la moitié de la population serait d’origine étrangère et où les affrontements entre bandes et communautés sont très fréquents et très violents, ne peut-on pas envisager que les deux homosexuels n’aient pas été victimes de jeunes catholiques assoiffés de sang?

Wilfred, désormais, ne veut plus s’exprimer. Il « se reconstruit ». Il a voulu reprendre le travail de vendeur dans une galerie d’art après « plusieurs jours » d’arrêt. « Son patron l’en a dissuadé », raconte « La Libre Belgique » qui explique: « Car ladite galerie est située non loin de l’Assemblée nationale (où les anti-” mariage gay” manifestent chaque soir). » Ce qui en fait, selon son patron, « un quartier dangereux pour les homos en ce moment ». C’est sûr que le quartier de l’Assemblée, où on ne peut pas faire un pas sans marcher sur le pied d’un flic, est super dangereux! Au fou!
« Français ou Tchétchènes » ? Gaffe à la réponse !

Deux jours avant l’adoption du texte de loi, c’est à Nice que les réseaux LGBT vont instrumentaliser l’agression de deux jeunes homosexuels, Raphaël et Florian, à la sortie d’une boîte de nuit gay peu avant 6 heures du matin. Le témoignage des victimes était pourtant clair et public: Raphaël a livré tous les détails sur Facebook.

Certes, au début de l’affaire, il y a une apostrophe: « Eh les gays! » Mais ils sortaient juste d’une boîte gay. S’ils s’étaient trouvés devant la salle d’un concert de rock, on les aurait interpellés d’un « Eh les rockeurs! ». Car la sexualité de Raphaël et Florian n’intéressait pas du tout les trois individus qui allaient les agresser. Ce qu’ils voulaient, c’est… une cigarette! « Il me demande une cigarette, relate Raphaël, je dis que je n’en ai pas, il demande à Florian “Français ou Tchétchènes “, [Florian] répond “Français“ et [celui qui avait demandé un clope] l’a “étranglé“ avec son bras et l’a mis par terre. » Puis Raphaël est frappé à la tête. Il perdra connaissance et retrouvera ses esprits le visage tuméfié, ayant été frappé à de nombreuses reprises au visage alors qu’il était à terre.

Difficile d’établir avec plus de certitude qu’il s’agit d’un acte de racisme antifrançais. Pas pour la plupart des médias, qui n’y verront que de l’homophobie. Pas pour Raphaël lui-même, dans un premier temps, qui conclura son récit par: « Alors les homophobes, les anti-mariage gay, etc., fuck off! », pas non plus pour le secrétaire du Centre LGBT de Nice, qui persistera à dire: « L’homophobie n’est peut-être pas à l’origine de l’agression, mais elle y a participé. »
Bastonner et bidonner, ça rime… Tiens, y’a plus d’agressions contre les homos ?

Racisme anti-français

Ce que nous avons compris, nous, mais nous sommes peut-être un peu bas de plafond, c’est que si les deux homos avaient été tchétchènes, et pas français, ils n’auraient pas dérouillé! Encore que… Si Nice est certainement l’une des villes les plus « gay friendly » de France – ce dont son maire Christian Estrosi s’enorgueillit – c’est aussi la métropole au plus fort taux d’insécurité avec 40 à 50 agressions par jour!

Quand, une semaine plus tard, le comité Ahura Basta (« Maintenant, ça suffit! »), qui lutte contre l’insécurité à Nice, a organisé un rassemblement de soutien (image ci-contre) aux deux jeunes gens victimes de « racisme anti-français », Raphaël et Florian n’ont pas protesté. Au contraire. Ils sont venus assister à ce rassemblement et ont longuement conversé avec Philippe Vardon, qui, au nom des identitaires niçois de Nissa Rebela, venait de prendre la parole!
On ne sait rien mais suivez mon regard…

Et à Bordeaux? Dans la ville d’Alain Juppé, au lendemain de l’affaire lilloise, c’est le Go West, un bar gay là encore, qui a été attaqué. Et pas à coups de poings mais à l’arme de poing! On admirera la manière qu’a eue « Sud-Ouest » de désigner de quel côté chercher les agresseurs tout en prenant les précautions juridico-stylistiques afin de n’être pas poursuivi: « Le lien n’est pas encore établi. Quelques heures après deux manifestations parallèles des pro et anti-mariage pour tous à Bordeaux, vers 1h50 dans la nuit de mercredi à jeudi, le bar gay le Go West, situé rue Dufour-Dubergier à Bordeaux a été la cible et la scène de violences. » Le lien « n’est pas encore établi » mais il ne devrait pas tarder à l’être, c’est ça?

« Il est difficile de ne pas voir le lien » avec une « attaque homophobe » assurait de son côté Fabien Robert, adjoint MoDem au maire de Bordeaux, nos collègues de « Métro » écrivant eux: « Si le caractère homophobe de cette agression n’a pas encore été prouvé, son déroulé et la tenue des agresseurs le laisse facilement imaginer. » La tenue camouflée ? Ils étaient cagoulés a dit le patron du bar. Et « Metro » d’ajouter: « L’incident a eu lieu quelques heures à peine après les manifestations parallèles des pro et antimariage pour tous. » « A peine » quelques heures après, ça veut dire quoi? Pas quasiment en même temps, on espère, sinon ça veut dire que les coupables ne sont pas à chercher du côté de ceux qui manifestaient et qui ne pouvaient pas être à deux endroits à la fois…

Deux semaines plus tard, le fameux « lien » n’est toujours pas établi. On parie qu’il ne le sera jamais? Le site Infos Bordeaux a recensé plusieurs « zones d’ombre troublantes » dans cette affaire. Par exemple que le gérant du Go West a été agressé à coups de crosse de pistolet. « Pourquoi utiliser la crosse d’une arme de poing, plutôt qu’une matraque, un poing américain ou tout objet fait précisément pour frapper? » Bonne question en effet. Ou encore que, toujours selon ce gérant, les agresseurs, ayant ensuite brisé quelques bouteilles, n’ont pas dit un mot. Pas un seul. Même pas « sales pédés ».
Les cambriolages vont baisser… dans le Marais

« Plus étrange encore, note Infos Bordeaux: moins de deux jours après l’agression, et alors que l’on sait que le ministère a promis une sévérité sans borne à l’égard des auteurs d’actes homophobes, les services enquêteurs admettraient d’ores et déjà leur impuissance. » A Bordeaux, en fait, personne ne croit à un acte homophobe. Mais dans une ville qui tient à sa réputation, personne non plus ne prononce le mot de « racket », qui laisserait penser que cette si paisible cité n’est pas à l’abri des pratiques mafieuses.

« Nombre d’homosexuels disent faire désormais attention, sur la voie publique: tenue vestimentaire sobre, maîtrise des attitudes efféminées, aucun geste de tendresse », racontait encore l’article décidément inénarrable de « La Libre Belgique », mais après tout validé, sur le fond, par Manuel Valls pour qui les faits du mois d’avril ont légitimé la mise en place d’une sécurité renforcée pour les « quartiers gays » de Paris. En voilà qui ont de la chance. Dans un pays qui compte environ 2000 agressions par jour, c’est un privilège dont de nombreux Français, habitant des zones moins sûres que le Marais, aimeraient bien profiter…

Cette semaine, près de Saint- Omer, dans le Pas-de-Calais, le jeune Damien Vandaele, âgé de 24 ans, a été renversé – semble-t-il volontairement – par un véhicule conduit par un certain Hüseyin Topkaya, connu des services de gendarmerie pour violences conjugales. Damien est mort sur le coup. Lui aussi était accompagné d’un garçon, prénommé Romain et âgé de 21 ans, qui, également renversé, est toujours dans un état critique. Mais cette triste histoire ne fera pas de bruit : Damien et Romain sont frères, pas futurs maris.

Renaud Leroy (avec Antoine Vouillazère)

Article de l’hebdomadaire “Minute” du 8 mai 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.
http://fr.novopress.info

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