Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

2014: l’heure de vérité

La ronde sans fin des scandales. Après l’affaire Cahuzac (et Moscovici, coupable d’un silence complice ?),  Claude Guéant est apparu pour ce qu’il est :  « un menteur qui, en plus, nous prend pour des imbéciles » dixit Robert Ménard. « Alors qu’il avait interdit, lorsqu’il était le patron de la police en 1998, de puiser dans les frais de police pour verser des primes, ne vient-on pas d’apprendre qu’il a empoché quelque 10.000 euros par mois  en provenance des frais d’enquête et de surveillance  entre mai 2002 et l’été 2004 ! »  Éternels dindons de la farce des roueries de l’UMPS, les électeurs-contribuables ont appris hier la mise en examen de Stéphane Richard, PDG d’Orange, dans la cadre de l’affaire Tapie. Dans les colonnes du quotidien Sud Ouest,  Benoît Bartherotte qui fut en 1996 à l’origine de  l’offensive juridique des petits porteurs d’actions du groupe Tapie  qui a remis en selle l’ex ministre de Mitterand,  livre une anecdote éclairante. «  En 2007, le soir de la victoire de Nicolas Sarkozy, on l’a tous vu (Bernard Tapie, NDLR)  exulter :  ça y est, j’ai les sous ! (les 210 millions d’euros, dont 45 millions d’euros au titre du « préjudice moral » empoché par Tapie dans le cadre du  règlement de l’affaire Adidas, NDLR). Il semblait sûr de lui, l’avenir a prouvé qu’il avait raison, mais à court terme. »

 Cette ambiance générale de corruption qui s’ajoute au marasme économique et social explique selon certains  doctes analystes, la montée en puissance des intentions de vote au profit de l’opposition nationale.

 « Au rythme où vont les choses, le Front National va terminer premier aux élections européennes de mai 2014 », pronostiquait récemment Marine Le Pen. Force est de constater que la poussée en faveur de l’alternative portée par la droite nationale, populaire et sociale est perceptible dans tout le pays.

  Nous faisions  état  le 5 juin  du sondage Ifop pour Valeurs actuelles créditant la liste FN de 21% des suffrages aux élections européennes de 2014, à égalité avec les listes UMP et PS.

Une nouvelle enquête de l’institut britannique britannique YouGov pour l’édition française du Huffington Post et la chaîne i-Télé ,  indique que la liste frontiste recueillerait 18% des intentions de vote, juste derrière l’UMP (19 %), mais devant le Parti socialiste et  le Front de Gauche (15% chacun).

 Notons que dans le sondage Ifop que nous évoquions plus haut,  la liste emmenée par Jean-Luc Mélenchon n’était créditée que de 9% des voix. Cet écart  de six points en quelques jours et selon deux instituts différents,  nous rappelle que les sondages sont toujours à prendre avec le recul nécessaire.

 Suzanne Ter-Minassian. responsable de la recherche politique et sociale chez YouGov, explique dans le Huffington Post que « ce faible score (du parti de gauche au gouvernement)  s’explique par une dispersion de l’électorat PS au profit des autres listes de gauche modérée (EELV, ou divers gauche), plutôt que par la concurrence du Front de Gauche ».

 Ainsi,  cette enquête  souligne que si 73% des sympathisants de l’extrême gauche communiste et trotskiste font « plutôt pas confiance au gouvernement »),  quatre sympathisants socialistes et écolos sur dix partagent également ce sentiment  (41%).

 D’ailleurs, tandis que 55% des Français jugent que le scrutin aura des conséquences « très ou assez importantes » (66% pour les électeurs de droite),  alors que 71 % des sympathisants UMP déclarent vouloir voter pour la liste de leur parti,  à peine plus d’un sympathisants du PS ou d’EELV (52%) se  dit prêt à voter pour le PS.

 Cette enquête, et ce n’est pas pour nous étonner, indique également la persistance de l’importance des   « fondamentaux »  pour  les électeurs du FN.  A titre d’exemple, si  l’immigration est un sujet de « préoccupation principale » pour seulement  3% des sympathisants du PS et 2% de ceux de l’extrême gauche, ce pourcentage monte à 35% chez les électeurs frontistes,  devant « le chômage et l’emploi » (28%).

 Il est tout aussi révélateur que 55% du total des électeurs, et surtout 64% de ceux du FN, estiment que l’UMP n’a pas de  « ligne claire dont elle ne bouge pas. » L’UMP paye ici son double langage, et l’actualité récente a mis à jour ses fractures internes, que ce soit sur la question des  valeurs traditionnelles, de l’identité française voire de  l’Europe de Bruxelles.

 Il est vrai que  MM. Copé et Fillon ont dit et répété sur tous les tons qu’un élu UMP qui accepterait,  dans le cadre des élections municipales de l’année prochaine,   de s’entendre avec le FN serait exclu.

 Or, 50% des sympathisants de l’ UMP, 60% de ceux du FN , selon ce même sondage, seraient   favorables à des accords aux municipales. Une  possibilité évoquée notamment  par Marion Maréchal,  au cas par cas,   entre les deux formations pour faire barrage aux  socialo-communistes.

 Le FN pourrait ainsi, a avancé Marion, ne pas présenter de liste FN aux municipales dans certaines villes gérées par des élus UMP de bonne volonté, en échange de la présence de frontistes au sein la liste de l’UMP et sur la base d’engagements clairs, précis et concrets.

 Accords locaux mais non pas généraux insistons sur le mot,  car le FN n’entend pas donner un quelconque blanc-seing à l’Etat-major Filloniste et copéiste au nom des  positions  euromondialistes  qui sont les leurs.

 Mais la politique du « cordon sanitaire anti FN » défendue par les dirigeants de l’UMP  est elle encore tenable ? En effet,   53% des personnes interrogées estiment qu’une alliance UMP-FN au niveau local ne changerait rien à leur vote. Mieux encore,  seulement 16%  des électeurs de droite jugent « moins probable » de voter UMP si un accord de cette nature devait être scellé, alors que  34% des sympathisants UMP et 45% des électeurs du Front  jugent au contraire qu’un tel accord les inciterait à voter pour le candidat de droite.

L’UMP aborde donc 2014 en étant  en porte à faux avec une très grande partie de son électorat. Interrogé sur le site Atlantico,  Guillaume Bernard,  maître de conférences (HDR) à l’ICES (Institut Catholique d’Etudes Supérieures), souligne la bêtise consistant à réduire le vote FN à un vote simplement protestataire puisqu’il est aussi, bien  évidemment , un vote d’adhésion à des idées.

 Celles dit-il  d’un «  Etat souverain suffisamment fort pour être capable d’assurer une défense de l’identité culturelle et de la production économique nationales ,  et, d’autre part, au principe d’un système social qui distribue les droits non pas de manière indifférenciée mais en respectant la hiérarchie des appartenances et les degrés de proximité. »

 Ses préoccupations sont elles étrangères  à la grande masse des  électeurs de l’UMP ? Bruno Gollnisch ne le croit pas et Guillaume Bernard souligne aussi à raison que «  les prochaines élections, municipales et européennes, sont des scrutins à risque pour les partis modérés, en particulier l’UMP : ils y jouent leur leadership sur le système partisan et leur unité, car une fraction assez importante de leurs électorats partagent un euroscepticisme en forte progression (d’ailleurs dans tous les pays de l’Union) ».

http://www.gollnisch.com

Les commentaires sont fermés.