Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Fin des financements publics

Improprement appelé "sommet" le Conseil européen fonctionne à l'inverse des relations de l'amour. On n'y prononce pas les grands mots avant, les petits mots pendant et les gros mots après. Au contraire, les dirigeants parisiens se plaisent à lancer leurs imprécations souverainistes dans la semaine qui précède leur immanquable aplatissement, quelques jours plus tard.

On l'a encore observé à l'occasion de l réunion qui s’est tenue à Bruxelles les 27 et 28 juin 2013. De ce point de vue, rien de bien nouveau.

En revanche, on retiendra la teneur de la conférence de presse de Monsieur Normal du 29 juin, consacrée au Conseil européen, et particulièrement sa péroraison.

Transcrivons-en intégralement le contenu :

"C’est comme pour les dépenses publiques, je veux revenir sur le rapport Duron - c’est toujours intéressant de répondre à des questions qui ne sont pas posées. Au même moment où d’un côté de l’échiquier politique, on dit "il faut faire des économies, absolument", et dire "on veut notre ligne TGV" et notre ligne TGV, qui avait été promise dans des conditions invraisemblables, où il y en avait pour 240 ou 250 milliards d’euros, où chaque fois qu’une autorité se déplaçait, elle promettait une ligne TGV, forcément les gens disaient "bon, vous l’avez".

Pas nous, nos prédécesseurs : "vous avez annoncé la ligne TGV, elle est à nous !"

Mais qui va la financer ? Qui va la payer ? À partir d’un certain moment, au-delà même de savoir s’il faut faire du TGV ou de l’amélioration des lignes existantes, c’est de l’argent public ! On doit être responsables et cohérents. C’est un vieux principe dans la république de ceux qui demandaient plus de dépenses et moins aux contribuables. C’est vieux comme la Troisième république. Déjà, Clemenceau contestait ce point de vue. C’est tellement facile : on demande dans l’hémicycle plus de dépenses et devant les contribuables, moins d’impôts. Non, à un moment, ça ne marche plus. C’est ce qui explique que la dette fasse 91 %. La dette publique de 91 %, c’est la somme de toutes les promesses qui n’ont pas été tenues autrement que par le crédit, l’emprunt. Mais pas la recette correspondante."

Ce constat peut sembler banal, sinon trivial.

Pourtant, il implique à terme un virage de la plus haute importance pour ce qu'on appelle toujours pompeusement les "services publics". Leur développement ne pourra plus dépendre de l'État, de la planification et du monopole. Il ne faut plus attendre des caisses de l'État qu'elles financent quoi que ce soit. Les régions payent pour que soient assurés les transports collectifs : elles acceptent de moins en moins les diktats de la SNCF. Les Français ont compris que la gestion publique a fait faillite. Seule la classe politique s'y accroche encore. Seul le parti communiste et la CGT font encore semblant de croire à leur caractère "social". L'édifice vermoulu s'effondre. Ne le regrettons pas : les projets qui verront le jour, utiles donc rentables, trouveront leurs investisseurs privés.

JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

Les commentaires sont fermés.