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Nicolas Bernard-Buss, symbole de la dictature socialiste

Du 16 juin au 9 juillet, un prisonnier politique est resté détenu dans les prisons de François Hollande et de Christiane Taubira. Nicolas Bernard-Buss restera un symbole de la résistance à la dictature socialiste.
Jupiter rend fou ceux qu'il veut perdre, dit-on, mais les dirigeants socialistes n'ont même pas besoin du vieux dieu des Romains pour s'aveugler eux-mêmes : leurs œillères idéologiques y suffisent, comme les Français ont pu le vérifier une nouvelle fois avec l'emprisonnement de Nicolas Bernard-Buss.
Le dimanche 16 juin, alors que François Hollande est invité sur le plateau de l'émission Capital, sur M6, environ 1500 opposants à la dénaturation du mariage décident d'aller le saluer à leur façon, avec drapeaux et sifflets, devant les locaux de la chaîne télévisée. La manifestation est autorisée par la préfecture de police et l'ordre de dispersion est donné à 22 heures. Une centaine de manifestants se dirigent alors, à pieds, vers les Champs-Élysées, ce qui, pour les forces du désordre de Manouel Gaz, habituées à « embarquer » même les « veilleurs », constitue une véritable provocation.
Une trentaine de jeunes sont donc interpellés, au nombre desquels se trouve Nicolas, étudiant âgé de 23 ans et adversaire déterminé de la loi Taubira. Il prend la fuite et, poursuivi par les gaziers de Manouel, cherche refuge dans une pizzeria où les pandores le suivent et l'arrêtent sans ménagement.
Placé en garde à vue, il comparaît le 19 juin devant la 16e chambre correctionnelle, qui a ordinairement à juger des affaires de stupéfiant. Le magistrat le condamne à quatre mois de prison dont deux ferme avec mandat de dépôt immédiat, assortis d'une amende de 1000 euros, pour avoir donné une identité imaginaire et refusé les tests ADN pendant sa garde à vue, ainsi que pour une supposée rébellion.
« Je suis ahuri par cette décision politique, et je pèse mes mots », déclare au lendemain de la condamnation son avocat, Me Benoît Gruau. « Elle est totalement infondée et à mille lieux des condamnations habituelles infligées dans ce domaine. Je rappelle que mon client ne commettait aucune infraction quand il a été interpellé, c 'est le premier scandale. Par ailleurs, il ne s'est pas rebellé, c'est le second scandale. »
Ce scandale, les magistrats du parquet, obéissant aux ordres de leur ministre Christiane Taubira, n'ont eu de cesse de le créer, en cherchant par tous les moyens à obtenir de lourdes peines et en tentant de sur-qualifier les faits : ainsi le magistrat du parquet qui a requis contre le jeune « hommen » qui, lors de la finale de Roland-Garros, a traversé le terrain de tennis en brandissant un fumigène, avait tenté d'obtenir une condamnation pour port d'armes ! Malheureusement, Nicolas, lui, a été jugé par une femme connue pour sa rigidité et décidée à sévir.
Christiane Taubira ne croit pas à l'efficacité de la prison pour dissuader les délinquants et les criminels, mais il n'en va apparemment pas de même lorsqu'il s'agit d'opposants politiques. En réprimant aussi brutalement ses contradicteurs, le pouvoir socialiste, qui pensait que le mouvement s'essoufflerait après le vote de la loi, montre surtout son désarroi.
Mais il commet de grosses fautes politiques. Si François Hollande imaginait effrayer les opposants à sa loi scélérate, c'est raté : l'emprisonnement de Nicolas Bernard-Buss, dans des conditions sévères et indignes, a au contraire eu pour effet de mobiliser les énergies. Dès le surlendemain et le dimanche suivant, des manifestations de soutien au jeune homme étaient organisées. Des élus ont protesté, comme Jean-Frédéric Poisson, Hervé Mariton, Nicolas Dupont-Aignan, Jacques Myard, Marion Maréchal Le Pen ou Christine Boutin, qui dénonçait un « État totalitaire », tandis que Mgr Aillet, évêque de Bayonne, fustigeait « une forme politique de répression policière et judiciaire qui marque un tournant dans le traitement arbitraire des opposants aux mariage et à l'adoption par des couples de même sexe ».
Pas de quoi déranger le gouvernement, pour qui ses adversaires politiques comptent pour rien. Mais certaines voix à gauche, tranchant avec l'imbécillité tarée d'un Stéphane Guillon ironisant sur un possible viol du jeune prisonnier en prison, ou d'une Ségolène Royal, se sont émues de l'injustice commise - comme l'historien Guiseppe Di Bella sur le site du Nouvel Observateur, ou Nicolas Domenach, qui, pour une fois d'accord avec Eric Zemmour, estimait que le pouvoir avait commis une « faute politique ».
Rejugé en appel, Nicolas Bernard-Buss a vu sa peine réduite à 3000 euros d'amende, dont 1500 avec sursis, et a été libéré le 9 juillet. Peut-être Hollande, s'il avait montré davantage de justice plus tôt, aurait-il été moins sifflé cinq jours plus tard, sur les Champs-Elysées.
Jean-Pierre Nomen monde & vie 30 juillet 2013

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