"Le Gouvernement a achevé ses consultations à propos de la réforme des retraites. Différents leviers sont mobilisés pour partager l’effort et aboutir à une réforme la plus consensuelle possible.
Le Premier Ministre a dessiné les grandes lignes du projet de loi qui doit être présenté en Conseil des ministres le 18 septembre prochain : maintien de l'âge légal de départ à la retraite jusqu'en 2020, prise en compte de la pénibilité, augmentation des cotisations mais aussi fiscalisation des majorations de retraite pour enfants, avec des annonces concernant le coût du travail en France.
A ce stade, une question demeure pour les AFC. Cette nouvelle réforme des retraites, qui vise à pérenniser la retraite par répartition, prend-elle en compte les difficultés des familles, et en particulier des familles nombreuses, à croire qu'elles bénéficieront d'une retraite juste et décente ? Une telle incertitude, prégnante, souligne la nécessité de lever les freins à la natalité qui est requise pour garantir la survie du système par répartition. En effet, la France est entrée dans un cercle vicieux.
La baisse du rendement des retraites par répartition accroît le besoin d'épargne ! Celui-ci a été évalué pour la France, dans une étude publiée récemment par Aviva, à 7500 euros par an pour un actif de 50 ans, 5200 euros par an pour un actif de 40 ans et 3400 euros par an à 20 ans.
La comparaison avec le revenu net moyen en France de même que les études de l'INSEE sur l'épargne et le patrimoine des ménages et notamment l'examen de la variation du taux d'épargne en fonction de l'âge montrent l'ampleur de cet effort. Il semble même hors d’atteinte quand les familles se montrent ouvertes à l'accueil des enfants, du fait
- de la réduction de leur épargne marginale conséquence de la présence des enfants et de l'investissement financier réalisé pour leur éducation ;
- des choix liés à l'accueil des enfants (investissement du temps professionnel dans l'éducation, réduction de la mobilité professionnelle, etc.) qui se répercutent négativement sur le niveau de salaire et donc sur le niveau de retraite, mais aussi sur la capacité à épargner.
En définitive, la menace sur leur niveau de retraite et leur incapacité à constituer des compléments de retraite par capitalisation, conduisent les couples à renoncer à accueillir tous les enfants qu'ils souhaitent et affaiblit toujours d'avantage les équilibres futurs de la retraite par répartition.
Pour les AFC, l'ensemble des familles en France doivent pouvoir accueillir les enfants qu'elles désirent et c'est d'elles que dépend la pérennité du régime par répartition. Une réforme en la matière peut être l’occasion de rappeler leur rôle essentiel."