Comment perdre la bataille contre le “mariage gay” en une étape facile
Depuis qu’on s’active pour imposer la légalisation du « mariage gay », ceux qui s’y
opposent se sont absolument refusés à porter le débat sur le plan de la licéité morale, voire sur celui des conséquences physiques et psychologiques du comportement homosexuel. L’avez-vous remarqué ? C’est précisément ce dont personne ne veut parler qui est au cœur de la question.
Pour ce qui est de l’Eglise catholique, c’est devenu une politique quasi universelle, que ce soit à la Congrégation pour la doctrine de la Foi ou plus bas dans l’échelle hiérarchique. On nous a fait savoir que c’était le discours officiel. Alors que le conflit gagnait en intensité, les évêques et les conférences épiscopales ont indiqué aux prêtres qu’ils devaient parler exclusivement des gloires et des merveilles du mariage, sans jamais, au grand jamais, souffler mot à propos du reste, les trucs plus dégoûtants.
De fait, cette ligne de l’Eglise catholique a tant séduit le Premier ministre britannique David Cameron – notez bien : le leader du parti conservateur– qu’il l’a même utilisée pour importer le « mariage gay » au Royaume-Uni pour, ce petit cadeau dont il veut désormais faire profiter le monde entier. Donc, bien travaillé, les gars, merci.
Un petit nombre, un très petit nombre de gens, y compris LifeSite, quelques groupes pro-famille et peut-être une poignée de blogueurs ont pris sur eux de dire tout haut que cette politique aura les effets contraires à ceux escomptés. Nous avons été seuls à rejeter les démentis, les discours évasifs et les excuses multipliés par le monde « conservateur » afin de vendre le message. Et pour tout remerciement, le monde – et surtout ce monde « conservateur » – nous hurlent après tels des extraterrestres échappés de L’éclosion des monstres.
Nous avons dit que les arguments contre le « mariage gay » qui commencent par de gentilles considérations qui réchauffent les cœurs et qui vont à peine plus loin, aboutiront à l’incohérence. Ils n’iront guère au-delà des limites de la bulle de la discussion conservatrice. Certainement, le téléspectateur lambda – disions-nous – qui entendra ce discours haussera les épaules et dira : « Eh bien, si le mariage, c’est si formidable, il faudrait laisser tout le monde le faire. » Et il passera au prochain épisode de Glee.
Au bout du compte, avons-nous prédit, ces arguments « conservateurs » politiquement corrects vont être tellement chétifs que même ceux qui y croient et qui les utilisent vont être forcés à les abandonner et à rejoindre eux aussi la meute. Et alors ?……… Cette semaine, le monde « conservateur » politique américain est tout sens dessus dessous à cause d’un édito de Joseph Bottum, ancien directeur du magasine vaguement catholique First Things, expliquant qu’il n’avait pas d’argument à opposer au changement. (Oui, je continuerai d’utiliser les guillemets ironiques ; promis.)
Ces derniers temps il nous est dit de plus en plus, et par tout le monde, que le « mariage gay » universel est « inévitable ». A cela, nous autres à LSN et d’autres résistants doux-dingues à la réalité, ne pouvons vraiment que répondre : « Oui, c’est ce que nous vous avions dit. »
Cela fait belle lurette que nous le disons : la révolution sexuelle n’est pas terminée, c’est un processus inachevé dont le but est l’abolition totale de toute structure sociale reconnaissable basée sur des réalités biologiques objectives, qui a commencé dans les années 1970 avec le divorce sans faute, la contraception artificielle et l’avortement, et qui progresse vers la stratosphère extérieure du bizarroïde.
Nous avons dit également que le discours et les processus du conservatisme politique, spécialement lorsqu’on les applique aux institutions religieuses, ne sont pas adaptés à nos besoins, qu’ils soient immédiats ou sur le long terme. Que le modèle politique, défini un jour à mon intention par un évêque canadien comme « l’art du possible », ne suffira pas à fournir les solutions que l’on recherche pour ces grandes questions.
Cette approche politique est celle qui conduit des évêques et leurs ouailles « conservatrices » autour du monde à promouvoir le compromis des unions civiles homosexuelles, un phénomène dont je pense que les psychologues l’ont déjà nommé : le syndrome de Sockholm. Mais j’ai de mauvaises nouvelles pour ces hommes d’Eglise : ce crocodile là ne vous mangera pas les derniers.
Nous avons dit que vous ne pouvez pas séparer loi morale et politique. Que l’établissement d’une distinction entre le « conservateur social » et le « conservateur fiscal » est une erreur grave et sotte : elle aura pour conséquence l’élimination totale de toute opposition, quelle qu’elle soit, à la politique socialiste globale de destruction de la culture.
Mais nous étions schtarbés, n’est-ce pas ? Et nous étions encore « schtarbés » lorsque nous avons poussé le raisonnement logique un peu plus loin en disant qu’une fois que vous avez séparé – pour reprendre les mots d’un maître à penser italien bien connu – la fin procréatrice du mariage de sa fin unitive, vous avez bel et bien ouvert le champ à absolument n’importe quoi. Cela veut dire que cette logique va vous mener vraiment très vite depuis le « mariage gay » jusqu’à la polygamie, la pédophilie, l’inceste et n’importe quelle autre chose inventée par la concupiscence humaine.
La logique, c’est comme les maths, braves gens. Ne tirez pas sur le messager qui insiste, contre tout ce qui est politiquement à la mode, pour dire que deux et deux font toujours quatre.
Eh bien, je dois avouer que le côté le moins amusant de jouer aux Cassandre est de pouvoir dire : « Je vous l’avais bien dit. »
Je vais donc changer la formule. « Aloooors, vous ne voulez pas parler de tout le côté désagréable, politiquement incorrect, gluant ? Vous voulez que la discussion reste “civilisée”, polie, amicale ?
« Eh bien ça vous rapporte quoi ? »
Hilary White leblogdejeannesmits pour la traduction