Mesures de contrôle sanitaire et politique d'immigration inexistantes, le gouvernement prend volontairement le risque d'importer de nouvelles maladies contagieuses à l'intérieur de nos frontières .
Actuellement, deux épidémies se propagent en Afrique. Tout d'abord le choléra en Afrique orientale. Parti de Tanzanie en 1994, il a gagné ensuite la Somalie, le Kenya, le Mozambique, puis Djibouti et l'Ouganda début 1998.
L'autre, beaucoup plus inquiétante, s'est déclenchée en Afrique de l'Ouest, en particulier au Ghana, au Bénin et en Côte-d'Ivoire (au moins quatre mille cas dans ce dernier pays). Qualifiée de « maladie émergente » par l'OMS qui vient de débloquer 500 000 dollars pour y faire face, elle a reçu le nom provisoire d'« ulcère de Buruli ». Elle se caractérise par une dégénérescence des tissus de la face et des membres supérieurs causée par une microbactérie atypique. Cette maladie ne peut être guérie par aucun traitement.
Il convient d'ajouter à cela les endémies connues : le sida, quatorze millions en Afrique sub-saharienne, le paludisme : trois cents millions de cas dont deux millions de décès et une forme de tuberculose résistant aux antibiotiques connus.
Ni la France ni aucun pays européen n'a pris de mesures de contrôle sanitaire aux frontières et pour mettre au point sa politique d'immigration, le ministre Chevènement s'entoure de conseillers de haut vol tel que Samir Nair qui a inventé la prime à la délinquance « l'IQF » ou Invitation à quitter la France qui se traduit par une prime de 1 500 à 2 000 F pour tout clandestin acceptant de quitter le territoire. Il a confié au pasteur franco-malien Mobido Diagourago, membre du secrétariat international du mouvement des citoyens, d'établir pour le 30 juin un rapport sur cette action.
Si, pour l'instant, les épidémies (sida excepté) n'ont pas visiblement atteint l'Algérie, il faut cependant faire preuve d'une extrême vigilance. Le contentieux franco-algérien tourne autour du nombre de visas accordés. L'Algérie veut reprendre la politique de Boumedienne à savoir, expédier en France en aller sans retour chômeurs, et coûteux malades, connus de préférence pour leur opposition au régime et exige une augmentation massive du nombre de visas. Ces exigences sont, bien sûr, appuyées par le PS, en particulier Jack Lang, les Verts, le Quai d'Orsay et les lobbyistes professionnels tel que le préfet Bonnet, ancien directeur de la DST et le commissaire Pélégrini ; ancien de la cellule Prouteau.
Et, au-delà de l'Algérie, il y a tout le Maghreb. Les ministres de l'Intérieur d'Algérie, de Tunisie, Maroc, France, Espagne, Portugal, Italie se sont réunis les 18 et 19 mai. Chevènement a été clair : les visas pour regroupement familial sont prioritaires et tout refus de visa doit être motivé (!) On peut être certain que les agents consulaires préféreront accorder des visas plutôt que de passer des heures à rédiger des motifs de refus.
Pour ce mois de juin et pour la Coupe du monde 130 000 supporters sont déjà annoncés, rien que pour la Tunisie et tous ont obtenu leur visas. Y en a-t-il qui rentreront vraiment chez eux ?
A noter aussi que l'Italie est une véritable «passoire» et que le trafic de visas est, moyennant finances, florissant. C'est ainsi que le juge romain Giuseppe Rosseli, constatant l'apparition de plus de quatre cents prostituées nigériennes la plupart contaminées, en Italie du nord, a lancé une enquête dans les ambassades d'Italie à Alger, Bangkok, Lagos, Tunis et au Caire.
Jacques DORE National Hebdo du 4 au 12 juin 1998