PARIS (NOVOpress/Bulletin de réinformation) - Les rétropédalages du gouvernement semblent devenir une habitude : après le revirement sur le projet de taxes sur les plus‑values grâce à l’action du collectif des « pigeons » ; le projet mort‑né de taxe sur l’excédent brut d’exploitation ; l’annulation de la réforme de la taxation sur les PEA et PEL annoncée par voie de presse ou dans un autre domaine le cas Leonarda, ce revirement sur l’écotaxe est une énième manifestation du manque d’autorité du gouvernement.
Le gouvernement ne semble désormais plus tenir sa majorité parlementaire. La décision du Premier ministre de suspendre la taxe poids lourds avait été annoncée par le député PS Jean‑Jacques Urvoas avant même qu’il ne prenne la parole.
C’est sous la pression des députés et des élus locaux que le gouvernement a cédé. De là penser qu’il craignent de perdre leurs sièges aux prochaines élections, à commencer par les municipales de mars 2014…
L’affaire Leonarda a montré la fragilité de l’autorité du président de la République. L’intervention télévisée de François Hollande pour une telle histoire est apparue disproportionnée et ridicule. Il y avait fait la proposition, juridiquement incertaine, de laisser Leonarda Dibrani rentrer en France. Or sa proposition a immédiatement été contestée par Harlem Désir, premier secrétaire du parti socialiste, et d’autres caciques de la gauche. Plus encore, c’est la méthode même du président qui est mise en question et laisse perplexe ses conseillers élyséens, victimes des revirements permanents de la tête de l’exécutif, évoquant « un président à la fois solitaire et accessible (trop ?) qui ne sait pas dire non, entretient le flou et l’ambiguïté, jusqu’au dernier moment, au risque d’« insécuriser » toute la chaîne de commandement » (Le Figaro, 29 octobre 2013).
Les reculades permettent‑elles de calmer la contestation ? Rien n’est moins sûr : la manifestation contre l’écotaxe prévue demain samedi à Quimper est maintenue. Pour le responsable d’extrême gauche Olivier Besancenot, « face à un rapport de force, le gouvernement peut faire machine arrière ». Dans le même registre, la CGPME a déclaré dans un communiqué que toute nouvelle taxe mise en place par le pouvoir connaîtrait le même sort que l’écotaxe. Par ses renoncements multiples, le gouvernement laisse entendre que toute contestation peut déboucher sur une victoire. Le pouvoir de la rue semble avoir de beaux jours devant lui.
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