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Le plus vieux métier du monde aura toujours l’éternité devant lui

Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

Fréquenter les dames de petite vertu aurait-il une connotation politique ? À en croire certains, oui… D’un côté, les talibans d’une moralité fâcheusementinquisitrice entendent sanctionner financièrement les clients ayant recours à leurs services, de l’autre les « droite néoréacs » comme ainsi dénoncés par Alice Géraud dans le quotidien Libération qui s’y opposent et le font savoir haut et fort… Et tant pis si parmi les signataires de la pétition (qui parait cette semaine dans le mensuel Causeur et intitulée « Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 salauds »), se trouvent Nicolas Bedos (fils du néo-has been Guy) ou Frédéric Beigbeder qui, en 2002, s’occupa de la campagne médiatique d’un certain Robert Hue, candidat du Parti communiste français !

C’est vrai que Dominique Stauss-Kahn et Frédéric Mitterrand n’ont pas (encore ?) signé, mais qu’importe aux procureurs médiatiques qui fustigent ainsi ceux qui « clament leur droit à leur pute » !

La prostitution, à défaut de toujours chauffer les sens, enflamme bel et bien les esprits.

Alors, peut-être faut-il rappeler quelques vérités à ceux qui fustigent ainsi le plus vieux métier du monde en restant sourds et aveugles aux réalités humaines.

Tout d’abord, comme les signataires du manifeste prennent soin de le préciser, il convient de différencier une liberté de sexe tarifé « sans contrainte », sans « violence » et de condamner tout « trafic d’êtres humains » : c’est l’insupportable obsession des « sanctionneurs » de toujours faire un amalgame trompeur entre les professionnelles libres de leur choix et les victimes de réseaux maffieux.

Quelques vérités gênantes, maintenant :

Financièrement, où commencent et où s’arrêtent la notion de prostitution ? Quelle valeur autorisée pour les petits cadeaux échangés entre deux amants ? Quelle différence acceptable de niveau de salaires de l’un ou de l’autre ? de niveau culturel ?

Sexuellement, quelle fréquence tolérer pour les changements de partenaires ? Quelles privautées autoriser dans l’intimité des relations physiques ? Rappelons que fellation et sodomie sont interdites et passibles de prison ferme dans certains États américains et qu’il en est de même de l’homosexualité, quand ce n’est de l’adultère ou du divorce, dans d’autres pays du monde…

Physiquement, la beauté humaine est aléatoire, mais les goûts multiples et c’est heureux ! Il n’en reste pas moins que la nature n’a guère avantagé (euphémisme !) certains femmes et certains hommes… Ces humains-là doivent-ils pour autant renoncer aux plaisirs sexuels ? Ou s’accoupler exclusivement entre eux et faire contre mauvais physique bon cœur (et le reste, alors !) à l’ouvrage ? Ou ne servir que les seuls partenaires que leur disgrâce physique excite au lieu de dégoûter ? Ces derniers ne sont tout de même pas légion…

Psychologiquement, au-delà des aspects physiques ingrats, nombre de femmes et d’hommes n’ont pas forcément les facilités nécessaires pour nouer des relations, passagères ou durables. Tant pis pour eux ? « N’ont qu’a se décoincer » ?

Pour toutes ces raisons, les pourfendeurs de la galipette tarifée – de droite comme de gauche – pourront toujours éjaculer, faute de mieux, leur venin souvent hypocrite, le plus vieux métier du monde aura toujours l’éternité devant lui…

Philippe Randa collabore régulièrement au site Boulevard Voltaire (www.bvoltaire.fr).

www.francephi.com

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