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La mauvaise chanson du remaniement

Avant même que soit connus les résultats du second tour de scrutin, avant même que soit apparu le niveau considérable de l'abstention, avant même que la force du désaveu n'ai ébranlé le sentiment de légitimité du pouvoir, Hollande manœuvrait pour en camoufler l'incidence en transformant son majordome en fusible.

Dès le 29 en effet, la rumeur du remaniement commençait d'occuper l'espace médiatique, comme si les ministres portaient seuls la responsabilité de l'échec. Sous cette rubrique en effet on ne doit pas seulement ranger les erreurs ou les grossièretés de tel ou tel ministre. Si la cuisine de l'Élysée leur paraît "dégueulasse", en effet, la décence leur commande de démissionner. Mais ce ne sont pas seulement les marmitons, les gâte-sauce et les tournebroche que l'on doit incriminer, mais d'abord le chef cuisinier.

Quand Madame Hidalgo dénonce un gouvernement de "branquignols", elle sait sans doute de quoi elle parle. Mais elle ne peut ignorer que cette réunion de clowns a été rassemblée par un cirque dont elle connaît parfaitement le metteur en scène.

On gagne ainsi à prendre connaissance du communiqué du grand-orient en date du 26 mars, d'abord dans son texte exact :

"Au soir du premier tour des élections municipales, le parti de l'amertume et de la désillusion est devenu le parti majoritaire de France, que celui-ci ait pris la voie de l'abstention ou celle de la protestation. Parce que nous sommes, Francs-Maçons, de ceux qui jamais ne baissent la tête ni ne fléchissent le cou, le moment est venu une fois encore de répandre les vérités que nous avons acquises à l'intérieur du temple auprès des hommes et des femmes qui doutent afin que ceux-ci puissent surmonter leur rancœur et exprimer dimanche prochain par leur vote un engagement citoyen et républicain responsable."

Chose extraordinaire, le soi-disant blog "franc et maçon" de L'Express interprétait ce texte chèvre-chou,qui semble surtout viser l'abstentinnisme, – tout en floutant consciencieusement l'image de ce "communiqué aux 1 200 loges" – , comme un appel à voter contre "l'extrême droite" (?), dans la tradition "humaniste" (??) de cette organisation à forte tradition persécutrice… (1)⇓

On  éprouve plutôt le sentiment que les principaux profiteurs du régime républicain (2)⇓ s'inquiètent pour la soupe. Et que les 1 200 loges du grand-orient ne représentent rien dans l'opinion populaire. L'abstention a progressé, la droite a progressé, le désaveu du chef de l'État et de son absence de politique a progressé, la cause de la liberté a gagné.

JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2014/03/la-mauvaise-chanson-du-remaniement.html

Apostilles

  1. cf. l'article L'Express. Il est faussement intitulé : "Le GODF appelle ses frères à voter anti-FN". La tradition persécutrice du grand-orient et des jacobins a toujours pris prétexte de périls imaginaires, toujours présenté comme menaçants pour "la république", afin de prendre en main la justice et les rouages de l'État. Voir notre seconde apostille à propos de la fameuse et exemplaire "affaire des fiches"
  2. Bidegainà lire "l'Affaire des fiches" un scandale maçonnique. Cette publication déplaira aux nostalgiques de l’anticléricalisme et de l’antimilitarisme. Dans ce climat passionnel et sectaire de gauche fut mis en place le régime des fiches, au début du XXe siècle. Cela se traduisit par une épuration systématique dans l'armée et dans la magistrature. En octobre 1904 le scandale éclate en plein parlement. L'opposition révèle les conditions de cette surveillance. Le général André, ministre de la Guerre, l'a confiée aux loges athées et sectaires du grand orient. Jean Bidegain, ancien collaborateur du grand orient, en révèle les agissements liberticides. Il a transmis les fiches, et il explique son geste. Il rompt dès lors avec la franc-maçonnerie de gauche, écœuré par ses pratiques. Il en dresse en tableau édifiant.

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