L’immigration humanitaire,
Némésis d’une Europe compatissante
Colloque organisé par L’Institut géopolitique des populations
Mesdames, Messieurs, Chers Amis,
Tout d’abord, une petite question pour introduire mon propos… D’après vous, qui a bien pu déclarer : « Toutes les demandes (d’asile) ne se valent pas et il faut pouvoir les hiérarchiser. Il faut être lucide et avoir bien conscience des pays d’où viennent les abus, sans stigmatiser les populations. Une part non négligeable de la demande d’asile correspond en réalité à de la migration économique » ?
Qui, parmi vous, a pensé Marine Le Pen ? ou Nicolas Sarkozy ? ou une autre personnalité très à droite ? Non, mesdames, messieurs, ne cherchez pas dans ce qui vous vient naturellement à l’esprit…
Ne cherchez pas, sauf à donner votre langue au chat ou à répondre par ce que vous penseriez être une plaisanterie ; il s’agit, figurez-vous, de notre actuel premier ministre Manuel Valls… alors qu’il n’était encore QUE ministre de l’Intérieur. Cette LUCIDITÉ, pour employer son propre terme, c’est celle qu’il a avouée lors d’un entretien au quotidien vespéral Le Monde, le 4 mai 2013 ; c’était l’année dernière… à un mois près… il y a tout juste un an !
Précisons que je ne vais évidemment pas être exhaustif dans mon intervention sur tous les aspects du droit d’asile. Il serait passionnant d’en traiter l’historique, l’évolution à travers les siècles et les pays, mais le temps nous manque… Je ne vais pas non plus développer trop précisément chacun des aspects actuels du droit d’asile, notamment ses aspects nécessaires et les cas, tout de même nombreux, où il a été accordé à juste titre… et ceux où il a été refusé, on se demande bien pourquoi !
Comme l’indique l’intitulé de mon intervention, je ne vais préciser devant vous que quelques aspects honteux, scandaleux, les dérives inadmissibles et les conséquences fâcheuses, voire dramatiques, d’un système désormais aux mains de véritables maffias associatives, généralement politisées à outrance, mais bien plus souvent encore motivées par la simple cupidité. J’ai donc choisi de traiter, dans le temps qui m’est imparti pour illustrer le « roman noir des demandeurs d’asile » qu’Yves-Marie Laulan m’a demandé d’aborder devant vous, dix aspects « noirs » de ce sujet : réforme en cours, Garantie universelle des loyers, expression prima facie, l’exemple des migrants du pont Kitchener à Lyon, les inévitables sas communicants entre demande d’asile et criminalité, le rappel de la CNDA à plus de solennité par le Sénat, la découverte du « cartable documentaire électronique », les faux documents en circulation, les groupes sociaux et, enfin, le juteux business de certains cabinets d’avocats spécialisés…
J’ajoute que j’ai arrondi les chiffres cités pour une meilleure compréhension.
Philippe Randa
Ecrivain, éditeur et fondateur du site de diffusion Francephi, 3/04/2014