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Le fiscalisme continue de frapper et de menacer

Une information chiffrée publiée le 11 avril par Le Figaro semble avoir attiré l'attention d'un public assez vaste. Un politologue comme Dominique Reynié, classé à droite, la reprend sur le même mode avec comme commentaire : "Politique fiscale catastrophique = 72 000 emplois supprimés. Effondrement de l'emploi à domicile". Le texte complet de Mme Christine Lagoutte plus mesuré. Il convient sans doute de dépasser son titre, qui peut parfaitement avoir été surajouté par la rédaction du journal : "Baisse historique et dramatique de l'emploi à domicile". L'information précise va plus loin : "Le nombre de ménages employant un salarié est passé en 2013 sous la barre des 2 millions et le volume des heures déclarées a reculé de 6,7 %. Au profit du travail au noir qui s'envole."

On doit commencer par le commentaire suivant : "évidemment".

Le fiscalisme se piège lui-même. Il s'emmêle de plus en plus dans ses propres équations arithmétiques primaires, ignorant l'effet Laffer dont même un Chirac avait su tirer argument pendant sa campagne présidentielle si trompeuse de 1995 : "trop d'impôt tue l'impôt".

À cet égard on ne devrait jamais accepter de se limiter aux chiffrages statistiques. Ils amènent un Reynié à croire, ou du moins à laisser entendre, qu'effectivement ce sont des "emplois" qui disparaissent, alors que bien évidemment ce sont surtout les déclarations d'employeurs auprès des Urssaf, et les cotisations correspondantes, qui se raréfient. Et cela conduit à une avalanche de commentaires affligeants, y compris chez les abonnés du Figaro.

Le fiscalisme ne détruit donc pas seulement les "emplois", il obscurcit les intelligences.

On doit par conséquent s'interroger à la fois sur la pertinence et sur l'opportunité de la nomination de M. Christian Eckert comme "secrétaire d’État chargé du Budget au Ministère des Finances et des Comptes publics" (ouf !). Cette promotion est intervenue le 9 avril, au lendemain du vote de confiance du 8 avril, alors même que le Premier ministre nouvellement investi était présenté pour un ami des entreprises.

Professeur agrégé de mathématiques, M. Eckert est député de la Moselle depuis 2007. On le présente comme affilié au "courant Fabius". Mais dans la pratique il s'est surtout distingué en tant que membre PS l'un des plus acharnés et des plus influents"à gauche", quand il était dans l'opposition, puis rapporteur général, depuis 2012, de la commission des finances.

Titre du Monde le 9 avril : "Christian Eckert, un homme de gauche au budget". En déchiffrant le lien permanent (1)⇓ du papier de présentation on est conduit à penser que le premier titre imaginé par le rédacteur en faisait un "perforeur" mélange sans doute de "professeur", de "perforateur", peut-être de perceur de coffres-forts, en tout état de cause "père fouettard". M. Patrick Roger journaliste au "Monde" semble en effet se féliciter de cet aspect du personnage : "Voilà, écrit-il, une nomination qui risque de hérisser la droite, les milieux financiers et patronaux et quelques autres."

Ça commence bien le soi-disant "social-libéralisme" !

Or s'il ne s'agissait que de l'irritation sourde du MEDEF la question pourrait se résoudre par un peu de patience. Après tout, "on" a peut-être nommé ce balourd à cet emploi d'abord pour s'en débarrasser à la commission des finances et pour lui confier la tâche de faire rentrer l'impôt.

Malheureusement tout cela risque fort d'entraîner des conséquences graves, de provoquer de bonnes grosses bourdes effectives et donc d'aggraver non seulement l'emploi mais même la situation des rentrées fiscales qu'on imagine redresser par les mesures absurdes que l'on peut craindre.

Ni le pays en général, ni l'État lui-même en particulier, et encore moins l'économie ne pourront se payer le luxe d'une telle expérience de gauchisation après deux années d'échecs aussi cuisants.

JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2014/04/le-fiscalisme-continue-de-menacer.html 

Apostilles

  1.  cf. le lien permanent sur le site du Monde en ligne.

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