L'UMP ne remettra évidemment pas en cause le mariage unisexe, comme elle a entériné le PACS en améliorant ses conséquences fiscales.
La politique, c’est du commerce ! Pour un grand parti comme l’UMP, l’objectif est simple : avoir le maximum de voix, le maximum d’élus, le maximum de pouvoir, le maximum de subventions… La stratégie est complexe. Elle doit tenir compte de la diversité des régions, des sensibilités, ne pas décevoir la masse des clients fidèles, mais séduire aussi ceux qui, à la marge, vont compter davantage puisqu’ils vont faire la différence, les acheteurs plus rares, mais qui font le bénéfice. Il faut aussi combler les écarts entre les dirigeants et le public. Les goûts et les opinions des mondanités parisiennes ne sont pas forcément partagés par l’Auvergne profonde, et encore moins par la Guadeloupe. Le Président peut préférer le champagne à la bière, il doit être capable de boire cette dernière avec plaisir s’il vient dans le Nord. On peut toujours essayer de changer les mentalités, mais c’est long. Alors, il faut faire le grand écart. En politique, ça s’appelle la contradiction, ou plus bêtement le mensonge : dire à Pierre des gros bataillons ce qu’il veut entendre et à Stéphane, des cercles plus raffinés, mais qui comptent davantage, ce qui lui fait plaisir.
La virtuosité de ce jeu à l’UMP est dans l’ADN de la marque. Sarkozy, Copé, Fillon, pour ne citer que ceux qui ont du poids : même combat. Les nouveaux arrivés, les Ravis de la crèche, façon Guaino, ne sont pas encore au point.