L'accord qui vient d'être conclu entre le gouvernement, General Electric et Bouygues pour le rachat d'Alstom est une bien mauvaise affaire pour l'Europe. Pour l'union Européenne mais pas du tout pour la France.
Bouygues désirait se débarrasser des activités énergie d'Alstom et était favorable à l'offre de l'entreprise américaine. La France a mis son veto à une transaction sans garantie pour la pérennité d'un secteur économique important et sans certitude de maintien des emplois. Ce droit de veto, le gouvernement français se l'est donné à lui-même le 15 mai dernier. Il a utilisé le décret, datant du 30 décembre 2005 et signé par Dominique de Villepin, qui soumet un certain nombre d'investissements étrangers en France à l'autorisation du gouvernement. Il l'a étendu aux domaines de l'énergie, des transports, de l'eau, de la santé et des télécoms.
General Electric a dû promettre de protéger les emplois et l'implantation d'Alstom sur le sol national. L'Etat a ensuite racheté une partie des actions de Bouygues, ce qui lui donne un droit de regard sur le fonctionnement de l'entreprise.
Pour réaliser toutes ces manœuvres, il n'a pas été nécessaire de solliciter telle ou telle autorisation aux technocrates de Bruxelles. L'autorisation de Bruxelles est souvent l'argument avancé pour laisser faire les prédateurs, souvent fonds de pensions et d'investissement, qui dépècent notre économie.
Il n'a même pas été nécessaire de se plier à de longues discussions parlementaires. Il a suivi de publier un décret qui, par définition, n'a pas à être voté.
Finalement, le gouvernement Valls, pour lequel nous n'avons guère de sympathie, a agi dans le sens du patriotisme économique. Au nom du "Tout ce qui est national est nôtre", il faut lui donner un coup de chapeau.
Et, surtout, les leçons de l'affaire Alstom sont aveuglantes:
- quand des gouvernants sont décidés, ils peuvent sauvegarder l'intérêt français;
- il est possible de prendre des décisions sans mendier la bénédiction bruxelloise;
- l'Europe est une excuse pour les incapables et les traîtres à la patrie;
- pour agir efficacement, le gouvernement doit agir vite et fort, sans passer par les bavardages de l'Assemblée.
Donc, pour sauver la France:
- NON À L'EUROPE DE BRUXELLES !
- OUI À UNE FRANCE ROYALE !
http://www.af-provence.com/article-astom-une-mauvaise-affaire-pour-l-europe-123973617.html