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  • La Rochelle : ils sont venus, ils sont tous là, pour voir mourir la mamma…

    Alors, qu’est-ce qu’on fait : on dissout et on se casse, ou on plonge dans la cohabitation adultérine jusqu’à la fin du quinquennat ?   

    On dit que l’Histoire ne repasse jamais les plats. C’est à voir… Celle de La Rochelle, en effet, est riche d’enseignements.

    La Rochelle fut l’une des grandes marmites du protestantisme, enfant de la protestation, et de ce fait victime de sièges mémorables de la part d’un pouvoir aux abois. Le cardinal de Richelieu soi-même campa à ses portes, élevant une digue pour couper la ville de ses alliés tandis que le maire – déjà – opposait aux gouvernants de la France une résistance héroïque.

    Comme le chien de la bible qui retourne, obstiné, à ses vomissures, le Parti socialiste fait chaque année son pèlerinage à La Rochelle. Et chaque année explosent guerres de religion et querelles de chapelle. Et chaque année le maire fait dissidence. Cette fois, le nouvel élu Jean-François Fountaine (DVG) a été privé d’apéritif pour s’être maintenu aux municipales contre la candidate officielle du PS. Son prédécesseur, qui soutenait Ségolène Royal, fut battu aux législatives par son adjoint Olivier Falorni, soutenu, lui, par Valérie Trierweiler dont il hébergeait les amours coupables avec un certain François Hollande… Et ce 29 août, le PS, de nouveau, s’entredéchire à La Rochelle.

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  • Nantes soutient les Chrétiens d’Irak

     L’Union royaliste Brratagne Vendée Militaire dénonce l’inaction de la république qui laisse se produire un génocide en toute connaissance de cause ! Nous demandons donc à tous nos membres et sympathisants disponibles de venir témoigner la solidarité du pays réel auprès de nos frères d’Irak !

    Rassemblement Dimanche 31 Aout à 17 heure à la Cathédrale de Nantes.

    Nous communiquons ensuivant l’appel officiel : "Le martyr de nos frères chrétiens d’IRAK en particulier et d’ORIENT en général se poursuit. Nous devons prier et demander à l’Etat français d’agir. RDV devant la cathédrale de NANTES !" Une quête sera faite dont l’intégralité se ra reversée à l’Oeuvre d’ORIENT pour l’Irak !

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Nantes-soutient-les-Chretiens-d

  • Méridien Zéro #99: "Les camps viets: une tragédie oubliée..." (Juin 2012)

    Ce dimanche, Wilsdorf et Krampon reçoivent le Colonel Luciani (ancien du 1er BEP) pour évoquer avec lui une des pages les plus tragiques de la guerre d'Indochine : Les camps de concentration du Viet Minh.
    Wilsdorf est également à la technique pour cette émission.

    viet minh, indochine, dien bien phu, camps viets, boudarel

    DIFFUSION DE L'EMISSION LE DIMANCHE 3 JUIN

              

     

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2012/06/01/meridien-zero-99-les-camps-viets-une-tragedie-oubliee.html

  • « Le mondialisme, enjeux et perspectives » : une conférence de Pierre Hillard et Michel Drac (vidéos)

    Le 7 Juin 2014, E&R Aquitaine organisait une conférence avec Michel Drac et Pierre Hillard sur le thème : « Le Mondialisme: Enjeux et perspectives ».

    Partie 1 : Intervention de Pierre Hillard

    Le Mondialisme : Enjeux et perspectives_Partie 1 par ErAquitaine

    Partie 2 : Intervention de Michel Drac

    Le Mondialisme : Enjeux et perspectives_Partie 2 par ErAquitaine

    Partie 3 : Questions du public 1/2

    Le Mondialisme : Enjeux et perspectives_Partie 3 par ErAquitaine

    Partie 4 : Questions du public 2/2

    Le Mondialisme : Enjeux et perspectives_Partie 4 par ErAquitaine

    http://www.scriptoblog.com/index.php/blog/actu-site-et-amis-du-site/1528-le-mondialisme-enjeux-et-perspectives-une-conference-de-pierre-hillard-et-michel-drac-videos

  • Milices chrétiennes en Irak et en Syrie : le « Syriac Military Council » recrute

    La presse helvétique s’est étonnée qu’une dizaine de Suisses soient partis en Syrie ou en Irak pour rejoindre les milices chrétiennes qui se battent contre les djihadistes de l’Etat islamique.

    Ces Suisses ont rejoint le Syriac Military Council , une milice qui défend les populations chrétiennes face aux djihadistes de l’Etat islamique.

    Le Syriac Military Council  – qui aurait déjà formé plus de 1.000 soldats, parmi lesquels des volontaires issus de la diaspora chrétienne installée dans différents pays européens – cherche aussi à collecter des fonds. Les quelque 1.500 familles suryoyes – comme se nomment les Araméens, les Assyriens et les Chaldéens – présentes en Suisse auraient ainsi déjà récolté entre 100.000 et 200.000 francs suisses au cours des deux dernières années.

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    Retour en Syrie. Les recensements d’avant-guerre indiquaient une proportion d’environ 10 pour cent de chrétiens parmi les 23 millions de citoyens syriens. Cette minorité, qui dans certaines régions de l’Hasakah conserve encore l’araméen comme langue véhiculaire, se divise en deux grandes communautés, selon la branche du christianisme à laquelle elles appartiennent: d’un côté les syriaques (ou jacobites) et les assyriens (ou nestoriens), deux courants orthodoxes, de l’autre, les syriaque catholiques et les chaldéens. La plupart des chrétiens de Syrie sont syriaques tandis que les chaldéens se concentrent principalement dans le nord de l’Irak.

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  • A travers les murs : la nouvelle architecture du combat urbain israélien

    Selon Shimon Naveh, l'une des notions phares sur lesquelles l'armée israélienne articule sa conception des nouvelles opérations urbaines est "l'essaimage". En soi, ce terme n'est pas nouveau, puisqu'il figure depuis plusieurs décennies déjà dans la théorie développée au lendemain de la guerre froide par le Pentagone, dans le cadre de son programme de "Révolution des affaires militaires" (RMA), et plus particulièrement dans sa doctrine du "combat infocentré" (Network Centric Warfare) : les opérations militaires sont conçues comme un système de réseaux reliés par les technologies de l'information. Dans cette notion d'essaimage, les opérations militaires sont décrites comme une forme de combat non linéaire - organisé en un réseau composé de multiples petites unités semi-indépendantes mais coordonnées, opérant en synergie avec toutes les autres. Selon David Ronfeldt et John Arquilla, les théoriciens de la Rand Corporation qui ont largement contribué à la formulation de cette doctrine militaire, le principe de base d'un conflit de basse intensité, notamment en milieu urbain, veut qu'il "faut un réseau pour combattre un réseau". Aviv Kochavi m'expliquait dans une interview comment l'armée israélienne a interprété et utilisé ce concept : "Une armée d’État qui affronte un ennemi dispersé en un réseau de bandes plus ou moins organisées [...] doit s'affranchir des vieilles notions de lignes droites, d'unités en formation linéaire, de régiments et de bataillons [...] et devenir elle-même beaucoup plus diffuse et disséminée, flexible et capable d'essaimer. [...] Elle doit en fait s'adapter à la capacité furtive de l'ennemi. [...] L'essaimage est à mon sens la convergence simultanée sur une cible d'un grand nombre de nœuds - la cernant, si possible, à 360° - [...] qui ensuite se scindent et se dispersent à nouveau." Selon le général Gal Hirsch, également diplômé de l'Otri, l'essaimage crée un "bourdonnement bruyant" qui rend très difficile à l'ennemi de savoir où se trouve l'armée et dans quelle direction elle avance. Naveh ajoute qu'un essaim "n'a pas de forme, ni face, ni dos, ni flancs, mais se déplace comme un nuage" (image qui semble directement empruntée à T.E. Lawrence [d'Arabie] qui, dans Les Sept Piliers de la Sagesse, soulignait que les groupes de guérilla devaient opérer "comme un nuage de gaz"). Et ce nuage, il conviendrait de le mesurer en fonction de sa localisation, de et de sa densité, plutôt que de sa puissance et de sa masse. 

         Le terme est en réalité dérivé du principe de "l'intelligence en essaim", selon lequel les capacités d'une collectivité à résoudre des problèmes émanant de l'interaction et de la communication d'agents relativement simples (des fourmis, des oiseaux, des abeilles, des soldats), sans aucun contrôle centralisé ou presque. "L'intelligence en essaim" est donc un système de pensée  non linéaire et non sériel, et relève essentiellement de l'intelligence cumulée de ses composants. Un essaim "apprend" par l'interaction de ses éléments, par leur adaptation à des situations soudaines et en réagissant à des environnements changeants. 

         De la même façon, l'essaimage militaire repose sur un modèle non linéaire, où les seuils de décision sont ramenés au niveau tactique immédiat. L'initiative locale est encouragée et alliée à la capacité de communiquer et de coordonner l'action des différentes composantes d'une force militaire. En communiquant et en associant des point de vue diffus, un essaim militaire est censé engendrer collectivement une "image de la bataille" et apporter des réponses locales aux formes d'incertitude, de hasard, d'erreurs et d'imprévisibilité que le philosophe militaire Carl von Clausewitz désignait déjà au XIXe siècle sous le terme mécanique de friction. De fait, la condition première de l'essaimage, à savoir la diffusion du commandement sur le champ de bataille, était déjà apparente dans la présentation que fait Clausewitz des guerres de l'ère napoléonienne. Le commandement napoléonien partait du principe qu'aucun plan de bataille, fût-il le meilleur, ne pouvait jamais anticiper les aléas de la guerre et qu'il fallait encourager les commandants à prendre des décisions tactiques au pied levé. Ce principe a été érigé en règle d'or au XIXe siècle avec l'Auftragstaktik ("tactique de mission" ou "conduite par objectif") du général prussien Moltke. Celui-ci s'abstenait d'émettre des ordres s'ils n'étaient pas absolument indispensables : "Un ordre portera sur tout ce qu'un commandant ne peut pas faire de lui-même, mais rien d'autre." "La guerre de manœuvre", telle que l'ont développée plusieurs théoriciens militaires de l'entre-deux-guerres et telle que l'appliquèrent d'abord la Wehrmacht, puis les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, reposait sur des principes prônant davantage d'autonomie et d'initiative, mais elle a atteint un degré inédit de coordination avec l'apparition des émetteurs-récepteurs radio portatifs. Selon le philosophe Manuel de Landa, c'est en encourageant ainsi l'initiative locale, en favorisant un commandement diffus et en reliant une armée par les moyens de communication, que l'on permet à une bataille dynamique de parvenir à une certaine autosynchronisation.

    Eyal Weizman, A travers les murs. L'architecture de la nouvelle guerre urbaine

    http://www.oragesdacier.info/2014/08/a-travers-les-murs-la-nouvelle.html

  • Le DVD des Cristeros

    Le DVD du film les Cristeros sortira en novembre 2014. Une pré-commande est possible ici.

    Michel Janva

  • Ébola : L’OMS s’attend à terme à plus de 20.000 cas

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) espère stopper la progression du virus Ébola d’ici à trois mois, selon un document publié jeudi 28 août, à Genève (Suisse). L’organisme s’attend à plus de 20.000 cas de fièvre hémorragique durant cette épidémie.

    Dans une “feuille de route”, l’OMS souligne également les actions que les pays touchés d’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires doivent entreprendre pour mettre fin à la plus grande flambée d’Ebola dans l’histoire. L’organisation souhaite pouvoir stopper la progression de nouveaux cas d’ici trois mois, expliquant avoir besoin de 490 millions de dollars (371 millions d’euros) pour cela.

    “Stopper toute transmission résiduelle d’ici six à neuf mois”

    Ses objectifs principaux, affirme-t-elle, sont d’“inverser la tendance de nouveaux cas et de nouvelles zones infectées d’ici trois mois, de stopper la transmission dans les capitales et les grandes villes portuaires, et de bloquer toute transmission résiduelle d’ici six à neuf mois“.

    L’OMS dénombre 3 069 cas d’Ebola, dont 1 552 décès, dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest, selon son dernier bilan arrêté au 26 août. Le précédent bilan de cette épidémie, qui continue à progresser de “manière accélérée“, faisait état le 20 août de 2 615 cas, dont 1 427 décès. En six jours, l’épidémie a touché 454 personnes supplémentaires, et causé la mort de 125 malades.

  • 1793 : L’Août sanglant (partie 2)

    Le 19 janvier 1794, le général Louis-Marie Turreau présente devant les députés de la Convention un plan d’extermination de la Vendée. La «Grande Armée Catholique et Royale» est finalement écrasée à Savenay. Au début de l’année, Henri de La Roche Jaquelein est tué lors d’une embuscade, et d’Elbée est exécuté. Alors que l’insurrection vendéenne semble vaincue pour de bon, la Convention poursuit ses représailles. Le plan de Turreau est le suivant : 24 colonnes pénétreront en Vendée avec la consigne de tout brûler et de tout massacrer. 2.000 Vendéens sont massacrés à Angers, 1.500 à Noirmoutier, 1.800 aux carrières de Gigant près de Nantes. Le représentant en mission Carrier fait noyer 4.000 personnes dans la Loire. Les horreurs perpétrées par ces colonnes leur vaudront dans l’Histoire le qualificatif d’ « infernales ».

    Le plan de Turreau échoue malgré tout. Il a eu l’effet inverse de ce qui était escompté : la Vendée est prête à reprendre les armes. Il est destitué le 13 Mai. Les besoins de la guerre extérieure font que la Convention évacue la Vendée, laissant le temps à la région insurgée de respirer. À Paris,  Robespierre est tombé, la politique de Terreur touche à sa fin. Fatiguée de la guerre civile, la Convention envoie des émissaires à Charette pour lui proposer la paix. Les pourparlers ont lieu à la Jaunaye, près de Nantes. Lazare Hoche prend la tête de l’armée républicaine de Vendée. Il proscrit les pillages et les représailles, ordonne à ses troupes de respecter la liberté religieuse, selon les stipulations de la Jaunaye. On dira de lui qu’il fut le «pacificateur de la Vendée». Dans le même temps, les paysans, dans la mesure où le culte catholique n’était plus menacé, ne voient plus de raisons pour se battre. La paix est finalement signée le 17 février 1795. Charette exige et obtient la liberté religieuse pour la Vendée contre sa soumission à la république.

    Cependant, un ancien chef vendéen, François Charette de la Contrie, tente de reprendre le combat. Le 25 juin 1795, il passe une alliance à Belleville avec des émigrés royalistes et organise un débarquement en Vendée avec le soutien des anglais, en guerre contre le gouvernement de Paris. Ce débarquement, prévus sur la presqu’île de Quiberon échoue lamentablement. Charrette, isolé dans le bocage avec quelques partisans, traqué, est finalement pris le 23 mars à Saint-Sulpice-le-Verdon et fusillé le 29 mars 1796. Un autre chef vendéen, Stofflet, rentre en guerre en janvier 1796 sur ordre des princes émigrés. Il est cependant capturé et fusillé à Angers le 25 février 1796.

    Une question mémorielle

    Au gré des circonstances, comme le souligne Daniel Linderberg (4), la mémoire de la guerre civile a été interprétée, réinterprétée selon les besoins du moment et ce dès le XIXe siècle. Toujours est-il que « depuis 1793, la France est malade de la Vendée » (5). La Vendée reste une « région mémoire » (6), dont les paysages sont marqués par le souvenir de la guerre civile. Il y a quelques dizaines d’années encore, des charniers datant de cette période étaient découverts. La question vendéenne revint sur le devant de la scène à l’approche du bicentenaire de la révolution (1989). En effet, en 1986 la thèse très médiatisée de Reynald Seycher « Le génocide franco-français, la Vendée-Vengée » (préfacée par Pierre Chaunu) a fait l’effet d’une bombe. Deux enjeux majeurs gravitent autour de la question vendéenne : le nombre des victimes et la qualification du phénomène (s’agit-il d’un génocide ?).

    L’estimation du nombre des victimes des guerres de Vendée a longtemps oscillé entre 50 000 et 500 000 morts, voir Six cent mille pour les estimations les plus hautes. Ce dernier chiffre vient du pacificateur de la Vendée, Hoche lui-même. Ce dernier affirme ce chiffre dans une correspondance avec le ministre de l’intérieur dans laquelle il se plaint de certaines critiques estimant sa gestion de la répression trop modérée : « Qu’ils aillent à Beaulieu,, aux Quatre-Chemins, à La Baffière, dans toutes les forêts qui couvrent leur pays, ils y verront la terre couverte de leurs concitoyens ! Six cent mille Français ont péri dans la Vendée. Veut-on encore du sang … ? » (7). Ce chiffre est cependant sans doute surévalué. Il convient en effet de rappeler que « Hoche n’avance aucun élément précis pour appuyer ce chiffre et qu’il partage avec ses contemporains une incapacité à évaluer correctement des grands nombres et une volonté évidente sous le Directoire de « charger » les responsables de la période jacobine » (8). Les ambiguïtés de ce chiffre ne l’ont pas empêché d’avoir une grande postérité. Rien ne précise s’il vise la seule Vendée, ou l’Ouest de la France dans son entier, ou s’il prend en compte les victimes d’un seul camp ou des deux camps. La mémoire commune vendéenne, d’après la Revue du Souvenir vendéen, s’en tient quant à elle au chiffre de 300 000 morts vendéens. En réalité, il est extrêmement difficile de définir précisément le nombre de morts : « Comme François Lebrun l’a opportunément rappelé, les historiens ne disposent d’aucun moyen direct pour évaluer le nombre des morts, une fois qu’ils se sont entendus sur ceux qu’il faut prendre en compte. » (9) Les recherches menées depuis une vingtaine d’années, en histoire démographique, permettent cependant de mieux approcher ce qui a été la réalité du nombre de victime.

    Enfin, la méthode qu’a utilisée R. Sécher pour quantifier le nombre des victimes n’est pas exempte de reproches. Ne pouvant pas compter commune par commune il a cherché une méthode de remplacement. Cette méthode, selon Claude Langlois, « inclut des approximations fâcheuses […] dégage des résultats ambigus » (10). A titre d’exemple, Sécher surévalue la population de la Vendée militaire en incluant la population des villes (quand la majorité des combattants était des ruraux). Par conséquent, le chiffre de 600 000 morts reste une évaluation peu vraisemblable, d’autant plus qu’il s’agit de la population approximative de la Vendée insurgée.

    Cette question est liée à celle de la dénomination génocidaire des guerres de Vendée. Nous venons de voir que la thèse du « génocide » s’appuie sur un chiffre surévalué des victimes. L’utilisation du terme « génocide » pour qualifier la guerre de Vendée n’est pas un fait nouveau. La perception des évènements, autrefois religieuse, a fini par prendre un autre tour. La cruauté, la brutalité, le sadisme des tortionnaires des colonnes infernales est finalement apparu digne de comparaison avec les grands génocides du XXe siècle (notamment en ce qui concerne le massacre de civils, notamment les enfants). La perspective de Pierre Chaunu apporte néanmoins une idée importante : la Révolution serait la matrice des pratiques génocidaires modernes (même si la forme de répression utilisée en Vendée présente des similitudes avec celles utilisées sous la monarchie, par exemple, le sac du Palatinat) (11).

    Selon nous, l’idée de considérer la guerre de Vendée comme un génocide est cependant critiquable. Premièrement, le peuple vendéen ne représentait pas un groupe ethnique à part, dont on aurait voulu se débarrasser. Le vocable utilisé par la Convention pour désigner les insurgés vendéens (« sauvage », « barbare ») ne diffère pas de celui utilisé précédemment par l’Etat royal moderne pour désigner les émeutiers ou les révoltés. De plus, tout lecteur fréquentant nos milieux sait à quel point le terme de « génocide » est fluctuant. Il est de même paradoxal de fustiger les revendications victimaires chez nos adversaires (antiracisme institutionnel, shoah buisness, chantage à l’antisémitisme) et de soutenir indument le même type de revendications quand cela nous renvoie à notre combat. Enfin cela ne fige-t-il pas l’image d’une partie de la lutte nationale et catholique sous les traits d’un martyr sans fin, et donc dans une posture d’infériorité permanente face à la République ? Ne s’agit-il pas d’un autre mythe incapacitant ?

    Ce qui nous semble important de souligner concernant cet épisode de notre histoire est qu’il s’agit avant tout d’une guerre civile aux atrocités initiales partagées, coûteuse autant pour les troupes de la République envoyées sur place que pour les combattants de la Vendée. L’opposition entre les deux camps est avant tout culturel, politique, civilisationnel. Il est toutefois clair que la Révolution ouvre un nouveau cycle dans l’histoire de la violence en politique. La Terreur est-elle le fruit d’une minorité fanatique, ou était-elle imposée par les circonstances ? N’est-elle pas le fruit de l’idéologie révolutionnaire elle-même ? L’idéologie des droits de l’homme promue depuis le 26 Août 1789 rend inhumain quiconque ne va pas dans le sens de ceux qui la prônent. Par conséquent, tout adversaire du camp des droits de l’homme, peut aussi devenir un adversaire du genre humain, et par conséquent, perdre son humanité, ce qui autorise la mise en place de tous les moyens, y compris les plus extrêmes, pour en venir à bout.

    En conclusion, malgré une occultation quasi-opaque en dehors des milieux universitaires, nationaux-catholiques et de la Vendée elle-même, les évènements tragiques des guerres de Vendée posent de nombreuses questions centrales. Celle notamment des crimes de la République, dont l’horreur semble inversement proportionnelle à l’humanisme autoproclamé des coupables. La répression de la Vendée est sans doute une première dans la mesure où pour la première fois que des individus se soulevaient contre la République, la réponse de celle-ci sera celle de tous les autres régimes démocratiques ou républicains modernes : la destruction systématique, au nom des droits de l’Homme. Ces épisodes rentrent aussi dans la longue et sanglante histoire des guerres civiles en France. Conflits civils qui en France comme ailleurs sont souvent les plus brutaux, les plus atroces, les plus mortels (Fabienne Manière rapproche d’ailleurs les guerres de Vendée à la Guerre de Sécession Américaine pour ce qui est de la violence). Conflits civils dont le spectre n’est jamais très loin. Enfin, ces évènements posent la question des mythes incapacitants produits par l’histoire. Paradoxalement, la revendication d’une reconnaissance du caractère génocidaire de la répression de la Vendée (ce qui a finalement peu d’importance compte tenu du fait que cela ne changera rien), si elle laisserait espérer, en cas de victoire, le changement des regards du plus grand nombre sur ces évènements, pourrait constituer un mythe purement incapacitant, en fixant l’attention sur l’horreur de la violence subie plus que sur l’héroïsme des combats menés.

    Notes 

    1. Cité par Fabienne Manière, « 1793-1795, Les guerres de Vendée», pour hérodote.net. 

    2. Idem.

    3.  Les forêts seront abattues, les repaires de rebelles seront détruits, les récoltes seront coupées […] les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits à l’intérieur ». Cité par Jean-Joël Brégeon, « La Révolution et la Terreur », dans La Nouvelle Revue d’Histoire, numéro 44, septembre-octobre 2009. Ou encore « Le ministre de la guerre donnera sur-le-champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée ; Il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce, pour incendier les bois, les taillis et les genêts… Les femmes, les enfants et les vieillards, seront conduits dans l’intérieur ; il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l’humanité… Les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république. » (Extrait du décret de la convention nationale du 1er août 1793, A.D.V., 52J4). Cité par Fabienne Manière, « 1793-1795, Les guerres de Vendée», pour hérodote.net.

    4. Daniel Lindenberg, « Guerres de mémoire en France », dans Vingtième Siècle. Revue d’histoire. N°42, avril-juin 1994. pp. 77-96.

    5. Jean Huguet, Un cœur d’étoffe rouge. France et Vendée, 1793. Le mythe et l’histoire, Paris, R. Laffont, 1985.

    6.  Titre de la contribution de J.-C. Martin à l’ouvrage de P. Nora, Les lieux de mémoire, tome 1, La République, Paris, Gallimard, 1984, p. 595-617.

    7.  E. Cuneo d’Ornano, Hoche, sa vie, sa correspondance, Paris, 1892, p. 227. Lettre du 13 pluviôse an IV – 2 février 1796, au ministre de l’Intérieur. Dans la même lettre, il estime que les quatre cinquièmes de la population mâle ont péri.

    8. Langlois Claude. « La révolution malade de la Vendée ». Dans: Vingtième Siècle. Revue d’histoire. N°14, avril-juin 1987. pp. 63-78.

    9. Idem.

    10. Idem.

    11. Selon François Lebrun, la Révolution a usé de la vieille pratique du « dégât », destruction systématique des habitations comme avaient fait un siècle plus tôt les armées françaises dans le Palatinat.

    http://la-dissidence.org/2014/08/30/1793-laout-sanglant/