La raison d’être d’une nation et d’un État consiste aussi à veiller sur ses ancestrales frontières.
C’est qu’on en apprend, des choses, dans la presse ; même dans Le Figaro, c’est dire… Sur l’immigration, par exemple, sujet délicat entre tous pour cette vénérable institution quotidienne. En effet, si les lecteurs du Figaro la maudissent, cette même immigration, les actionnaires du même journal la chérissent. Logique, puisque dans l’actuel économie mondialisée où les frontières ont été abolies pour la libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes, l’immigré est proie de choix, permettant de tirer les salaires vers le bas, sachant que le coût de ce même salaire demeure la dernière variable d’ajustement dans cette course folle à la compétitivité.
Mais le Diable peut aussi porter pierre. Le Figaro, donc. Avec, ce lundi, le passionnant témoignage d’un banal « flic de base » de la PAF. Soit le locdu censé veiller sur nos frontières ; on se demande bien comment et avec quels moyens, d’ailleurs. Mais tel est justement le sujet de ce papier, issu de « documents » qui auraient dû demeurer « confidentiels » et produits lors d’une « réunion exceptionnelle » tenue à la préfecture des Alpes-Maritimes, consacrée au « phénomène migratoire érythréen ». Pour les plus distraits de nos lecteurs, l’Érythrée, c’est une région située quelque part en Éthiopie et jusque-là peu connue pour être grande exportatrice d’immigrés. Ce rapport n’en a justement que plus de saveur.