Le succès qui accompagne le Front national ne se démentira pas à l’avenir, car il est nourri par les échecs de ses prédécesseurs.
Tant de façon critique, que neutre, ou laudative, le Front national fait parler. Devenu le pôle d’attraction de la vie politique française, il définit désormais tous les grands débats, qu’ils soient de « société », économiques ou institutionnels.
Aidé par l’intégralité des partis politiques, du NPA à l’UMP, et par une véritable campagne de propagande dans les grands médias (on se souvient du reportage sur Walter Broccoli, et des rumeurs diffamantes à l’encontre de la candidate Sophie Montel), Frédéric Barbier n’a pourtant réussi que péniblement à atteindre la barre des 50 %. Sur son seul nom, le Front national a quasiment fait basculer une circonscription longtemps acquise à la gauche, et fief d’un ancien ministre de l’Économie, aujourd’hui eurocrate : monsieur Pierre Moscovici. Nous assistons en direct à une reconfiguration totale du paysage politique français. Certains parlaient d’un nouveau tripartisme, peut-être serait-il plus judicieux d’évoquer un bipartisme : le Front national, parti patriote, face aux autres, caniches de garde d’un système politique en bout de course qui nous conduit à une triple ruine (morale, de civilisation et économique).