Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ukraine : non, Poutine ne veut pas reconquérir l’Europe de l’Est

Pour résoudre le conflit ukrainien et éviter une escalade dangereuse qui pourrait mener à un scénario comparable à l’Ossetie, Hadrien Desuin recommande l’instauration d’une autonomie sous surveillance russe et européenne dans le Donbass.

 

Des tanks ukrainiens patrouillent dans la région de Donetsk. Crédits photo : ANATOLII STEPANOV/AFP

Les dernières avancées pro-russes dans l’est de l’Ukraine réactivent les craintes de troisième guerre mondiale chez les plus fébriles des atlantistes, de droite comme de gauche. Comme souvent, les comparaisons faciles avec le spectre de l’Allemagne des années 30 fleurissent. C’est plutôt vers la grande tradition de la politique étrangère russe basée sur la conservation des fondamentaux territoriaux qu’il faudrait se tourner : préserver un glacis protecteur à l’ouest de Moscou et un accès maritime au nord comme au sud. Alimenté par la peur d’un encerclement, Poutine cherche simplement à maintenir un contrôle sur l’Ukraine. Mission périlleuse depuis que la révolution de Maïdan s’est jetée dans les bras américains.

Le soutien, évident mais limité, accordé aux séparatistes du Donbass (leur indépendance n’a pas été reconnue) prouve que la politique poutinienne est au contraire rationnelle. Elle ne cède pas aux fièvres nationalistes de son opinion publique. Elle s’appuie sur un principe central : l’intérêt de la Russie. Il ne s’agit pas de reconquérir l’Europe de l’est comme les pays polono-baltes le craignent, ou de succomber à une crise d’autisme comme le suggère les américains, mais de conserver son influence sur l’« étranger proche ».

S’il était seulement guidé par une soif de conquête, Poutine aurait en quelques jours enfoncé l’armée ukrainienne et occupé Kiev sans que personne ne bouge en Europe et aux États-Unis. Les successeurs de Staline le firent à Budapest et à Prague et les alliés se contentèrent de protestations verbales. Une occupation militaire sous la contrainte serait stérile. Dans le Donbass, Poutine se contente donc de défendre l’insurrection pro-russe sous la menace de l’armée ukrainienne. L’objectif est de conserver une tutelle et un levier de négociation au sein même d’une confédération ukrainienne. Et surtout d’empêcher son voisin de rejoindre l’Union européenne et l’Otan, deux lignes rouges pour le Kremlin. Or, détacher l’Ukraine de l’Empire russe est une obsession américaine, théorisée il y a déjà quelques années par le brillant stratège et ancien conseiller à la sécurité de Jimmy Carter d’origine polonaise, Zbigniew Brzrezinski, dans Le grand échiquier. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un Empire. Elle cesse d’être une menace pour l’hégémonie des États-Unis. [....]

La suite sur Le Figaro.vox

http://www.actionfrancaise.net/craf/?Ukraine-non-Poutine-ne-veut-pas

Les commentaires sont fermés.