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Jacques Bompard à L’Action Française : "Mon rôle d’opposant à la gauche est de proposer des interventions capables d’ébranler nos adversaires."

Maire d’Orange, député du Vaucluse, Jacques Bompard entend mettre en garde contre l’immigration à la faveur de son mandat parlementaire. Il a bien voulu nous présenter ses dernières initiatives.

L’Action Française 2000 – Jacques Bompard vous avez déposé deux textes de « lutte contre le Grand Remplacement  » à l’Assemblée nationale ; étaitce par volonté de choquer ?

Jacques Bompard – C’est mal me connaître. Je considère que mon rôle d’opposant à la gauche est de proposer des interventions capables d’ébranler nos adversaires. Au sujet de l’immigration, il convient de noter que pas un parti ne cherche en tâtonnant quelle doit être alors notre attitude. L’UMP fait de grandes déclarations jamais suivies d’effets. Le Front national alterne selon l’humeur du moment et le marc à café des sondages. La majorité socialiste continue à vanter les bienfaits du vivre-ensemble, des déferlements migratoires, d’une humanité finalement réduite à sa mobilité pour mieux suivre la marchandise et les capitaux. C’était tout mon propos lors des Assises de la remigration [renvoi des immigrés NDLR]. Refuser de parler de Grand Remplacement revient à être en deçà de ses responsabilités politiques. Il suffit de traverser un marché de Provence pour sentir l’exaspération des Français devant ce phénomène. Or comme tout problème politique, il peut être réglé par la conjonction d’une volonté claire et du souci du bien commun. Ces deux textes nous ont demandé près de cinq mois de travail, ils balayent l’ensemble des causes de l’immigration de masse : absence de préférence nationale dans l’octroi de droits et d’aides, code de la nationalité évasif ou laxiste, refus de lutter contre l’immigration illégale, et enfin impossibilité de contrôler nos frontières dans l’espace Schengen. C’est donc tout l’inverse d’un texte choc, ce sont des propositions empreintes de réalisme politique. C’est ma position : devant le chaos des injonctions et des déconstructions de la politique contemporaine, faire primer le bon sens et le souci du bien commun doit être partout l’aiguillon. Les Français ne cessent d’exprimer leur défiance vis-à-vis de l’immigrationisme, le sentiment même d’abandonner des portions de leur territoire. Et il convient de trouver un remède à ce grand mal.

Vous évoquez la gauche. Ne savez - vous pas que l’Action française refuse cette rupture artificielle née de la Révolution française entre un peuple qui est pourtant un ? - Qui croira qu’il n’existe pas dans notre paysage politique une caste qui fait système  ? Je vous invite à contempler la décadence totale de la politique française en regardant les farces que sont devenues certaines séances de l’Assemblée nationale. Pire, les réformes territoriales successives s’emploient à couper le peuple de toutes les institutions qui le représentaient directement. Actuellement, l’Assemblée nationale discute la loi dite “NOTRe” (nouvelle organisation territoriale de la République), qu’évidemment je ne fais pas mienne, et qui obligera les préfets à intégrer de force certaines communes dans des intercommunalités. Ce qui est merveilleux, c’est qu’un conseil municipal qui refuserait de céder à ce chantage jacobin intégrerait tout de même cette intercommunalité. Nous sommes aux antipodes des valeurs du localisme que je ne cesse de prôner.

Mais comment voulez-vous que notre personnel politique défende le localisme ? Il détruit avec assiduité notre identité, nos terroirs, nos libertés locales, la civilisation chrétienne. Alors, que sont quelques attaches terriennes devant l’ambition de François Hollande d’économiser quelques subsides vite redistribués à des intérêts étrangers ? - Je refuse de séparer la France en partis. Je refuse aussi que nous oublions que la France est trahie par ses représentants  : qatarisés, immigrationistes, abdiquant nos droits devant des puissances étrangères au droit (officines, marchés internationaux). J’ai déposé une proposition de résolution pour changer le règlement de l’Assemblée nationale. Elle permettrait de mettre fin au diktat des groupes politiques dans l’hémicycle qui, en somme, capturent la Chambre au seul profit de leurs partis. Vous n’en verrez aucune publicité médiatique, puisque cela reviendrait à faire primer les talents et les bonnes volontés au détriment des ancrages partisans. Et ces ancrages fournissent une soupe appréciable à toute une série de personnes….

Un dernier mot : vous demandez une commission d’enquête sur le soutien de la France aux rebelles syriens. N’y a-t-il pas assez à faire chez nous ? Laissez-moi vous dire que les torts que nous avons faits au peuple syrien sont une honte à porter au crédit de Laurent Fabius. J’ai suivi avec attention ce dossier, et les spécialistes comme les Syriens s’accordent à dire que nous avons soutenu le pire au Levant. Quand je dis le pire, j’avance que, par idéologie, nous nous sommes laissés aveugler par les dehors laïques d’une opposition syrienne qui, sur le terrain, massacre et viole tous les principes du droit international. D’ailleurs, les chrétiens syriens sont presque unanimement du côté de Bachar el-Assad. Mais on n’évoque les chrétiens d’Orient que lorsque leurs positionnements politiques satisfont Monsieur Fabius. Près de deux mille Français sont partis faire le djihad en Syrie. À leur retour, ils sont autant de métastases dans notre société, des métastases prêtes à agir. Et ce n’est pas une séquence vidéo qui les soignera de leur fanatisme. Les Français ont le droit de savoir à quoi leurs impôts ont servi en Syrie. Je suis convaincu que le gouvernement socialiste n’en a pas la moindre envie.

Propos recueillis par François Marcilhac - L’AF 2903

http://www.actionfrancaise.net/craf/?Entretien-Jacques-Bompard-a-L,8609

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