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Les opposants au Front national sont-ils crédibles ?

Pour convaincre les Français de ne pas voter pour le Front national, il faudrait commencer par démontrer que ses orientations politiques et les solutions qu’il propose sont mauvaises.

Avant les départementales, les médias ne parlaient que du danger que représentait le Front National. Depuis quelques jours, chaînes publiques en tête, ils suggèrent que Marine Le Pen pourrait ne pas être présente au second tour de l’élection présidentielle. Et d’insister sur la mise à mort du père par la fille, tandis que sortent quelques affaires financières. Le 1er mai, lors de l’hommage rendu à Jeanne d’Arc, les micros se tendaient dans l’espoir de retransmettre quelque déclaration illustrant la zizanie familiale. Peine perdue. Mais on a pointé des gestes hautement symboliques ! Voyez ! Le père et la fille déposant une gerbe séparément : la rupture est consommée ! Le père montant sur la tribune pour saluer la foule : quelle nique à sa fille ! Et cette brutalité du service d’ordre à l’égard des Femen : quelle atteinte à la liberté d’expression ! Vous rendez-vous compte ? On se rend surtout compte de la bêtise et du parti pris d’un grand nombre de commentateurs.

Les critiques contre le Front national gagneraient peut-être en crédibilité si elles se fondaient sur des arguments de fond. Dire, pour couper court à toute discussion, que le Front national est un parti fasciste, antisémite et xénophobe tient du recours à l’amalgame, l’arme des faibles et des lâches, procédé au demeurant totalitaire. De même, reprocher à quelques militants leurs sympathies passées est tout aussi ridicule que de rappeler aujourd’hui les anciennes amitiés d’un Gérard Longuet ou d’un Patrick Devedjian. Mais ce n’est pas un parti démocratique ! Le Comité central a pourtant été directement élu par les adhérents – qui ont d’ailleurs choisi de placer en tête Marion Maréchal-Le Pen, ce qui n’était pas forcément attendu. Mais c’est un parti népotique ! Le patronyme de Le Pen est sans doute un atout pour réussir dans ce parti, mais si Marine Le Pen ou Marion Maréchal-Le Pen n’avaient été que des filles à papa, gâtées et incapables, y auraient-elles percé comme elles l’ont fait ?

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