La réforme de l’École polytechnique, une attaque en règle contre le modèle méritocratique français
Collectif Marianne. Porte-voix de la jeunesse patriote.
La jeunesse patriote est inquiète.
En décembre dernier, Manuel Valls missionnait Bernard Attali, haut fonctionnaire et ancien PDG d’Air France, pour proposer une série de réformes de l’Ecole Polytechnique. Ce rapport, rendu public vendredi et dont une grande partie des propositions a été reprise par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian lors de son discours du samedi 6 juin à Palaiseau, est une attaque en règle contre le modèle méritocratique français, et menace de faire imploser le système des grandes écoles. Les mesures envisagées pour l’X sont radicales :
• Créer un accès directement après le bac, sans les deux ans de classes préparatoires ;
• Supprimer la solde des élèves polytechniciens, remplacée par un système de bourses sociales :
• Regrouper l’Ecole polytechnique avec d’autres écoles scientifiques.
Les préconisations du rapport sont motivées par une obsession des classements internationaux et de l’uniformisation sur les campus anglo-saxons, que le Collectif Marianne a déjà dénoncée à de nombreuses reprises, ainsi que par un abandon de l’idée de méritocratie au profit de celle de diversité, beaucoup plus abstraite. Elles pourraient à terme être appliquées à d’autres établissements, comme l’ENS, qui fonctionnent sur un modèle similaire.
Derrière le vernis de modernisation du rapport de Bernard Attali, la réforme de Polytechnique est en réalité directement liée à la baisse de niveau des élèves du secondaire, et les formations du collège et du lycée ne suffisent plus à assurer une réelle égalité des chances à l’entrée en classes préparatoires. Si les grandes écoles de la République n’assurent plus le rôle d’ascenseur social qu’elles pouvaient avoir il y a encore quelques décennies, ce n’est pas leur attachement à l’excellence qui doit être remis en cause, mais bien les manquements en amont de l’Education nationale.
La capitulation des gouvernements de gauche comme de droite face au délitement de l’Education nationale est la cause réelle de la reproduction sociale des élites dans l’enseignement supérieur : la mixité sociale ne pourra être effective que si nous prenons à bras le corps le creusement des inégalités entre classes aisées et classes populaires dès le primaire et jusqu’au lycée. Une école méritocratique peut seule assurer le principe de justice sociale.
Collectif Marianne
Porte-voix de la jeunesse patriote
9/06/2015
Source : Collectif Marianne
Le rapport de Bernard Attali sur la réforme de l’Ecole Polytechnique cliquer :