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Qui veut la fin des peuples européens ?

Les politiques d'immigration aberrantes menacent l'existence des peuples d'Europe. Faut-il y voir une fatalité ou une conséquence voulue ?

L'écrivain Renaud Camus a appelé l'évolution démographique vers laquelle tend rapidement notre pays « le grand remplacement », Il en a récemment donné à nos confrères de l'Action française la description suivante : « Un peuple était là, stable, occupant le même territoire depuis quinze ou vingt siècles. Et tout à coup, très rapidement, en une ou deux générations, un ou plusieurs peuples se substituent à lui, il est remplacé, ce n'est plus lui. (...) On peut penser à une sorte de taylorisme tardif, généralisé : au début ce sont les pièces qu'on change, ensuite ce sont les hommes et finalement les peuples. »

Selon Camus, ce « grand remplacement » procéderait donc d'une volonté. Il lui a été reproché, y compris par Marine Le Pen, de succomber au mythe du complot « Le concept de grand remplacement suppose un plan établi. Je ne participe pas de cette vision complotiste, déclarait la présidente du Front national auJournal du Dimanche en novembre 2014. Je pense de manière plus pragmatique que l’immigration est utilisée depuis trente ans par les grands milieux financiers pour peser à la baisse sur les salaires, avec une grande efficacité si j'en crois les derniers chiffres. »

Alain Griotteray dénonçait déjà ce calcul en 1984, dans son livre Les immigrés, le Choc(1). Le grand patronat français, expliquait-il, a vu dès le début des années 1960 « un volant de "main d'œuvre flexible ", facile à aller chercher, souple d'emploi, faiblement syndiquée et peu exigeante en matière de salaire. » Georges Pompidou, premier ministre, devait l'expliquer clairement devant l'Assemblée nationale, le 3 septembre 1963 : « L'immigration est un moyen de créer une certaine détente sur le marché du travail et de résister à la pression sociale. »  A l'époque, les entrées de travailleurs étrangers sur le territoire français concernaient déjà jusqu'à 200 000 personnes par an.

Marine Le Pen n'a donc pas tort ; mais a-t-elle complètement raison ? L'autorisation du regroupement familial en 1976 (Giscard d'Estaing étant président et Jacques Chirac premier ministre), peut, certes, s'expliquer par des motifs humanitaires et le souci de ne pas éloigner les travailleurs immigrés de leurs familles restées au pays. Mais cela n'explique pas les discours officiel cherchant à convaincre les citoyens que l'immigration est « une chance pour la France » (Bernard Stasi en 1984) ; que sans elle, la France serait « un pays vieillissant de quarante millions d'habitants, dont le niveau de vie serait beaucoup plus bas qu'il ne l'est aujourd'hui » (Jacques Attali, mars 1997) ; que « les racines de l'Europe sont autant musulmanes que chrétiennes » (Jacques Chirac, octobre 2003) ; qu’ « il n'y a pas de Français de souche, il n'y a qu'une France de métissage » (Eric Besson, ministre de l'identité nationale de Nicolas Sarkozy, janvier 2010) ; que  « la France est l'un des plus vieux pays d'immigration d'Europe » et que « notre pays ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans cette multiplication de talents et d'atouts » (François Hollande, décembre 2014) ; et autres calembredaines...

Cela n'explique pas non plus le maintien d'une politique délibérément malthusienne (avortement, contraception...) dans « un pays vieillissant », ni le refus d'établir des statistiques sur l'immigration, ni l'instauration de la préférence étrangère sous l'intitulé « discrimination positive », ni la multiplication des lois prétendument « antiracistes » bridant la liberté d'expression... Et cela n'explique pas davantage que toute l'Europe subisse le même phénomène, que la commission de Bruxelles, dont le président Jean-Claude Junker militait au mois de mai pour faciliter l'immigration légale, voudrait « élaborer une approche proactive de l'immigration », afin que celle-ci ne soit plus « perçue comme un fardeau à porter plutôt que comme une chance à saisir » (Rapport du groupe de réflexion au Conseil européen sur l'avenir de l'UE à l'horizon 2030).

« Complot » ou pas, voilà de quoi se demander qui veut la dissolution des peuples européens, et à quelles fins.

Hervé Blzien monde & Vie 2 juillet 2015

 

I .Alain Griotteray, Les Immigrés, le choc. Pion, 1984

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