Nadine Morano a commis deux énormes erreurs : la première est d’avoir appuyé là où ça fait mal, en disant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. La deuxième est d’être de droite, race à laquelle on ne pardonne rien.
Étrange époque que celle où les politiques parviennent à se faire remarquer moins par leurs compétences que leur habileté à récupérer des bisbilles médiatiques pour mettre leur carrière sur orbite. Ainsi, Luc Carvounas, obscur sénateur du Val-de-Marne, s’est engouffré dans la polémique Morano avec la grâce d’un éléphant du PS dans un couloir de l’Assemblée. Il propose d’enrichir le projet de loi « pour l’égalité et contre les discriminations » de plusieurs amendements visant à sanctionner plus sévèrement les élus coupables « d’injures, propos diffamatoires et incitation à la haine raciale, sexistes, homophobes ou en raison de la religion », qui pourraient écoper de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. En clair, Guy Bedos pourra continuer à traiter Nadine Morano de « connasse » mais Nadine Morano ne pourra plus parler de « race blanche » sous peine d’être embastillée.