Les dirigeants européens et africains se réunissaient hier et aujourd’hui à Malte, lors du sommet de La Valette, pour tenter de trouver des solutions concrètes afin de limiter l’invasion migratoire de l’Europe; un conseil informel des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE est prévu jeudi sur le même thème; il se focalisera sur les moyens de convaincre la Turquie de ne pas nous envoyer les centaines de milliers d’immigrés qui transitent sur son sol. Les médias ont révélé ces dernières heures que le dénommé Hakim Marnissi, 25 ans, de nationalité Française, en lien avec l’Etat islamique, avait été interpellé le 29 octobre à Toulon par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en tentant de se procurer des armes pour assassiner des militaires de la base navale. En juillet dernier, juste avant notre fête nationale, trois autres fous d’Allah, dont un matelot qui avait été renvoyé de la marine nationale, avaient été interceptés avant de mettre leur projet à exécution : l’attaque du Centre national d’entraînement commando de l’armée de terre près de Collioure (Pyrénées-Orientales) et la décapitation d’un officier. Mais ces menaces là, sans même parler de la conjoncture économique et sociale, semblent moins importantes aux yeux du Premier ministre que son avenir politique et celui de son parti, à en juger par le caractère obsessionnel de sa lutte contre le FN. Autre certitude, autre question aussi: pourquoi la perspective, l’hypothèse d’une alternance nationale en France est elle si insupportable pour nos élites ?
Les médias relayent assez bien l’embarras de Manuel Valls et la polémique actuelle qui agite les frères ennemis des états-majors de l’RPS : le Premier ministre étudie un projet de fusion des listes PS et Les Républicains lors du second tour des régionales « pour faire barrage au FN. »
Sont principalement dans le collimateur les régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Paca, mais aussi Languedoc-Roussillon (la liste FN conduite par Louis Aliot est annoncée en tête au premier tour) et ALCA (Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne). L’Obs rappelait d’ailleurs que «le Grand Est est la seule région où le FN a virtuellement passé la barre des 30% en mars dernier (30,7% au premier tour). Et de ces trois grandes régions, elle est celle où le parti a le plus progressé entre les européennes et les départementales (+1,1 point) .»
L’hypothèse d’une victoire de Florian Philippot « à laquelle les cadres du parti frontiste se surprennent à rêver au vu des récents sondages » est « plausible », « dans une des régions les plus à droite de France.» Il est incidemment rappelé que déjà, « au premier tour de la présidentielle de 1988, Jean-Marie Le Pen (était arrivé) devant Jacques Chirac en Moselle et dans le Haut-Rhin », « le vote FN a trouvé un terreau fertile en Alsace dès les années 1980 »… et progresse fortement ailleurs.
Une progression, un enracinement du vote FN affirmait dans Le Figaro le 9 novembre l’universitaire Alexandre Dézé, codirigeant de l’ouvrage « Les Faux-semblants du Front National », qu’il doit aussi au fait qu’il ne renie pas son corpus programmatique. « Sa principale ressource en politique, c’est sa radicalité. Comme l’affirme Jean-Marie Le Pen: Un Front National gentil, ça n’intéresse personne ». Aussi le FN « continue de camper sur ses fondamentaux » (« rejet du «système », « préférence nationale », « défense de la nation », « critique de l’Union européenne », « rejet de l’immigration massive», dénonciation de l’«insécurité» comme «fléau humain et économique», «anti-mondialisme»,« restauration de la souveraineté populaire »…).
« Le fait que le FN accorde de l’attention au social n’est par ailleurs pas nouveau » souligne le chercheur. « La rupture avec les orientations néo-libérales du parti s’est faite au début des années 1990, dans le but de capter un électorat plus populaire». «L’électorat du FN est devenu interclassiste au début des années 2000. Il n’y a plus de catégories de la population qui ne soient touchées par le vote FN, même si elles le sont dans des proportions variables (…). Cette diversité existait donc avant que Marine Le Pen ne soit élue à la présidence du FN. Globalement, le profil de l’électeur frontiste n’a pas beaucoup évolué au cours de ces dernières années (…), le FN progresse surtout dans ses bastions. Il s’est certes ruralisé, mais ce phénomène était déjà à l’œuvre avant l’arrivée de Marine Le Pen, même s’il s’est accentué.»
« L’électorat frontiste comporte un nombre toujours croissant d’ouvriers mais qui, pour la majorité d’entre eux, proviennent de la droite de l’échiquier politique, et non de la gauche. Les anciens ouvriers de gauche se sont plutôt réfugiés dans l’abstention ou n’ont pas changé de vote. De même, les Français de confession musulmane restent très réfractaires au vote FN… ».
Le site de BFM souligne quant à lui qu’au vu de cette situation de poussée de l’opposition patriotique aux régionales, « la fusion des listes PS et Les Républicains dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie pour empêcher Marine Le Pen de l’emporter », est une « hypothèse, étudiée sérieusement par les équipes de Matignon ». Elle «serait un pas supplémentaire comparé à ce que représente le front républicain, prôné par la gauche et refusé par la droite mais régulièrement mis en avant quand le FN est en mesure de s’imposer dans un scrutin.»
« Le Monde estime que Manuel Valls sait pertinemment que cette fusion ne suscitera jamais l’adhésion de tous », François Hollande y est notamment « totalement opposé, assure Europe 1 car une telle coalition reviendrait à alimenter l’UMPS, tant décrié par le FN ». Mais « le Premier ministre souhaite pouvoir dire, que lui, a tout tenté face au FN.»
« Si la gauche se retire, il n’est pas sûr que la droite l’emporte, c’est la double peine: Le Pen gagne, la gauche ne siège plus, argumente un conseiller de Manuel Valls dans les colonnes du Monde. Mais dans le Nord tout le monde ne voit pas cette idée d’un bon oeil, à commencer par Pierre de Saintignon, la tête de liste PS qui tient à garder ses distances avec le gouvernement après avoir décliné la venue d’Emmanuel Macron en meeting sur ses terres. »
«J’en ai assez, que Manuel Valls fasse son travail de Premier ministre, a-t-il expliqué à RMC. Chez Valls, ils veulent qu’on perde cette région. Il n’est pas question de s’allier avec la droite ou de disparaître du conseil régional, dénonce un membre de son équipe dans Libération. « C’est une très bonne idée, on voudrait faire gagner le FN qu’on ne s’y prendrait pas autrement, a commenté (…) Martine Aubry sur Europe 1. »
«Du côté des Républicains, on est sur la même logique. Valls ne se rend pas compte que ça nous coûte des voix à nous, et qu’il tire une balle dans le genou de son candidat. (…) En parler maintenant, c’est ouvrir un boulevard à Marine Le Pen, regrette-t-on dans le camp du candidat Les Républicains Xavier Bertrand.» Certes, « selon Libération, l’entourage du Premier ministre le dit agacé par ces fuites sur ses projets alors qu’il n’avait pas prévu de les exprimer avant le soir du premier tour.»
Nous verrons si les consignes donnés par les officines antinationales, qui sans surprise, recoupent les obsessions de M. Valls, seront suivies par le membre de la secte du Grand orient à laquelle appartient Xavier Bertrand et qui reproche simplement à M. Valls d’avoir parlé trop tôt…
Dans le JDD le 25 octobre dernier, nous y faisions allusion, le «grand maître» du Grand Orient, Daniel Keller, initié comme M. Valls dans une loge violemment anticatholique constate Bruno Gollnisch, «Vérité Ni dieu Ni maître», avait appelé à la mobilisation de toutes les obédiences contre l’opposition nationale.
Le grand sachem Keller invitait les partis euromondialistes à se désister en cas de triangulaire lors des élections régionales ; « En ce qui concerne les élections à venir, le désistement républicain est, selon moi, le minimum à faire. Il faut éviter au maximum des triangulaires au second tour des régionales. Le désistement, ce n’est pas une magouille. C’est accepter de sacrifier ses propres couleurs pour l’intérêt général » (sic). Qu’ajouter de plus après ce trait d’humour (?)…
http://gollnisch.com/2015/11/12/une-opposition-fondamentale/